Les profanateurs du Mont du Temple mettent en danger la vie des juifs

Les profanateurs du Mont du Temple mettent en danger la vie des juifs

Les tensions au sein de la communauté religieuse israélienne ont été ravivées après la récente visite controversée d’Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur le Mont du Temple. Cette visite, qui a eu lieu le jour de Tisha BeAv, a suscité une vive critique de la part des journaux haredi, notamment du principal journal ashkénaze Yated Ne’eman, aligné sur la faction Degel Hatorah dirigée par le député Moshe Gafni.

La une de Yated Ne’eman, ce mercredi matin, était entièrement consacrée à une attaque virulente contre Ben-Gvir, accusé de mettre en danger la vie des Juifs par son comportement perçu comme irresponsable. Le journal a titré : « Les profanateurs du Mont du Temple mettent en danger la vie des juifs », et a relayé un appel des « rabbins et personnalités publiques » à reconsidérer le partenariat politique avec Otzma Yehudit, le parti dirigé par Ben-Gvir. Cet appel faisait écho à une déclaration similaire du député Gafni, publiée la veille.

Dans un éditorial cinglant, Israel Friedman, un des auteurs du journal, a appelé à des mesures strictes pour interdire l’accès des Juifs au Mont du Temple. Comparant les visites à ce site sacré à « jeter une allumette dans un puits de pétrole », Friedman a averti des dangers potentiels que ces actions pourraient entraîner pour toute la région du Moyen-Orient. L’éditorial souligne que, peu importe la fonction de Ben-Gvir, il ne doit pas être autorisé à « jouer avec la vie des gens » en prenant de telles initiatives dangereuses.

Cette opposition farouche des communautés ultra-orthodoxes à la montée sur le Mont du Temple est profondément enracinée dans une interdiction halakhique, soutenue par la plupart des rabbins, qui interdit aux Juifs de pénétrer sur ce site considéré comme extrêmement sacré. Cette position est partagée par de nombreuses autorités religieuses, actuelles et passées.

Le journal a également critiqué la gestion de la situation par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’accusant de passivité face à l’attitude provocatrice de Ben-Gvir. Selon Yated Ne’eman, cette inaction pourrait conduire à une aggravation de la violence dans la région. Les députés de Degel Hatorah ont indiqué qu’ils consulteraient les sages de la Torah pour obtenir des directives sur la manière de réagir à cette situation, signalant leur exaspération croissante envers Ben-Gvir.

En parallèle, le journal séfarade haredi Haderech a également exprimé son désaccord, en reprenant une critique sévère contre Ben-Gvir. Le journal a comparé sa montée sur le Mont du Temple à une rébellion contre les commandements divins, dénonçant son « arrogance grossière » et son mépris des opinions des sages. L’ancien grand rabbin Yitzhak Yosef a d’ailleurs condamné ces actions, affirmant que ces actes « profanent nos lieux saints » et ne représentent pas les valeurs de la Torah d’Israël.

De plus, une vidéo diffusée mercredi a montré plusieurs rabbins exprimant leur opposition à l’ascension du Mont du Temple, avec des sous-titres en arabe, renforçant ainsi la désapprobation généralisée de la communauté religieuse.

La visite de Ben-Gvir au Mont du Temple a déclenché une onde de choc au sein des communautés religieuses en Israël, mettant en lumière les tensions internes et les divisions profondes sur la manière de gérer les lieux saints. Son action, perçue comme une provocation imprudente, a non seulement enflammé les critiques au sein des milieux haredi, mais elle a aussi exacerbé les craintes d’une escalade de la violence dans une région déjà fragile. En insistant pour poursuivre cette voie malgré les avertissements des sages et des leaders religieux, Ben-Gvir prend le risque de compromettre la stabilité non seulement d’Israël, mais de toute la région. Cette démarche, qui piétine les sensibilités religieuses et ignore les interdictions halakhiques, pourrait bien entraîner des conséquences dramatiques, tant sur le plan national qu’international. Il est crucial que les responsables politiques fassent preuve de discernement et de responsabilité pour éviter que de tels actes ne déclenchent des conflits évitables.

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