Au lendemain de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, plusieurs médias français dont notre groupe France Médias Monde (RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya) ont décidé de ne plus publier des photos des auteurs d’attentats. Une décision prise pour ne pas glorifier les terroristes, mais aussi pour éviter de les mettre au même niveau que les victimes.

Notre groupe France Médias Monde et ses trois chaînes RFI, France 24 et MCD, ainsi que la chaîne d’info BFM TV ont décidé de ne plus diffuser d’images des auteurs d’attentats. Du côté de la presse écrite, le quotidien de gauche Libération ne partage pas ce point de vue, précisant que publier des photos et les glorifier n’est pas la même chose. Quant aux quotidiens La Croix et Le Monde, ils ont pris le parti de ne plus publier de photos des terroristes.

Jérôme Fenoglio, le directeur du journal Le Monde s’en explique : « Je pense qu’il y a un problème qui est lié à la glorification posthume que peuvent espérer ce genre de personnes quand ils passent à l’acte. Aujourd’hui, on voit qu’il y a une recrudescence d’actes qui sont le fait de personnes aussi un petit peu borderline. On n’a pas forcément à participer à cette entreprise de glorification posthume. Par ailleurs, il n’y a absolument pas à reculer sur notre devoir d’information. Ces photos ne sont qu’un élément. Nous traitons tout le reste, sur leur parcours, parce que ça, c’est extrêmement intéressant et signifiant. »

Ne plus dévoiler l’identité des terroristes lors d’éventuels nouveaux attentats. La secrétaire d’État à l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, étudie cette question. Elle fera des propositions en septembre afin que les médias se retrouvent autour d’une seule éthique.

rfi

Nous ne publierons plus de photographies des auteurs de tueries, pour éviter d’éventuels effets de glorification posthume.” C’est ce que déclare Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, ce matin dans un éditorial intitulé “Résister à la stratégie de la haine”, sur l’édition abonnés du monde.fr.

Suite aux attentats de Nice et à l’assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, Le Monde décide de prendre des mesures pour mener cette “bataille” qui “ne peut être considérée comme la seule affaire des forces armées ou de maintien de l’ordre, des services de renseignement et du personnel politique, analyse le directeur du quotidien. Elle concerne toutes les composantes de la société, et, au premier chef, celles qui constituent notre paysage médiatique remodelé par la révolution numérique.

Le Monde avait déjà décidé il y a plusieurs mois de ne plus publier d’images de propagande de l’organisation “état islamique”, ni d’extraits de leurs revendications. Cette nouvelle mesure vient compléter une remise en question des usages du quotidien. “D’autres débats sur nos pratiques sont en cours”, annonce Jérôme Fénoglio.

L’anonymat des terroristes, tout un débat

Faut-il ou non publier les noms, les biographies, les parcours de ces tueurs qui s’identifient aux revendications de l’organisation terroriste ? Le débat fait rage. Chaque article publié sur le parcours d’un de ces hommes, chaque photo le représentant récolte son lot de commentaires réclamant de ne pas parler d’eux, car cela reviendrait à les glorifier.

Commentaire sur article Salah Abdeslam

Mais chercher dans le portrait d’un homme ce qui peut le mener à tuer n’est-il pas le travail des journalistes ? Les avis sont partagés, certains, dont l’extrême droite et les sphères complotistes criant à la manipulation et à la dissimulation dès qu’est émise l’idée de l’anonymat.

Pour Jérôme Fenoglio, “peu importe que le crime soit perpétré, parfois, par un ‘loup solitaire’, agissant par mimétisme, le cerveau lessivé à la propagande djihadiste, ou qu’il soit commis par l’agent d’un réseau organisé, ayant ou non des ramifications au Moyen-Orient. (…) Peu importe le profil individuel des terroristes, de ceux qui tuent à l’explosif, à la grenade, au fusil d’assaut, au volant d’un camion ou à coups de couteau. Le ‘donneur d’ordre’ (…) est toujours le même.”

Et de conclure: “Ces réflexions, ces débats, ces adaptations aux pratiques d’un ennemi qui retourne contre nous tous les usages, tous les outils de notre modernité, sont indispensables si nous voulons briser la stratégie de la haine, si nous voulons vaincre sans nous renier. Nous les devons à toutes les victimes de l’organisation criminelle dite Etat islamique.

les inrocks

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PHIL

Victoire! Cela fait un moment que je préconise cette interdiction pour la raison invoquée dans l’article. Même le nom n’a pas à y figurer. Il suffit de dire que c’est un » barbare islamiste originaire de… » Un barbare ne mérite d’avoir ni nom ni visage.