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Les énergies vertes se frayent une place au soleil

FIGARO DEMAIN – Avec l’envol des prix du gaz et de l’électricité, les énergies propres ont une carte à jouer au côté du nucléaire pour décarboner notre économie.

Le monde de l’électricité n’a jamais vécu cela. Le prix des électrons sur les marchés européens bat record sur record depuis la rentrée. Tant et si bien qu’ils atteignent des prix quatre fois supérieurs à la normale.

Les producteurs d’énergies décarbonées, comme le nucléaire, les éoliennes ou le solaire, sont les grands gagnants de cette crise. Ils ne sont pas concernés par les deux facteurs d’augmentation des prix de l’électricité: la flambée des cours du gaz et la hausse du prix des droits européens à polluer. Le vent et les rayons du soleil étant toujours gratuits, produire de l’électricité ne leur coûte pas plus cher en ce moment qu’il y a un an pendant la crise du Covid, lorsque les prix de l’énergie s’étaient au contraire effondrés.

«À la différence du prix du gaz, ceux des énergies renouvelables ont baissé ces dernières années et restent stables en ce moment, a martelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von de Leyen, début octobre. Il est donc important d’investir dans les énergies qui nous offrent des prix stables et une plus grande importance énergétique.» Lors de la présentation de son «Green Deal», cet été, Bruxelles, qui organise la semaine européenne de l’énergie durable du 25 au 29 octobre, avait déjà rehaussé de 34 à 40 % la part de renouvelables visée en 2030.

Autre énergie verte profitant de la flambée des prix, le biogaz, produit à partir de déchets agricoles ou de gaz de décharges. Ce biogaz bénéficie de tarifs subventionnés qui se retrouvent aujourd’hui inférieurs pour certains au prix de marché du gaz naturel importé de Russie ou d’ailleurs. Une gageure, alors qu’il coûte d’habitude au minimum trois fois plus cher! Quant à la biomasse, elle aussi devient compétitive aux prix de marché actuels.

Éolien, solaire, biomasse… la hausse générale des prix devrait favoriser leur essor. Il y a du chemin à faire. La France n’est pas moins ambitieuse que l’Europe, qui entend doubler leur part, avec le même objectif de 40 % de production en 2030, contre 25 % aujourd’hui (hydraulique compris). Quant au biogaz, sa production doit être multipliée par dix (de 1 % à 10 % de la consommation). Développer toutes ces énergies ne passera pas inaperçu dans les territoires. L’éolien suscite une forte opposition. C’est parfois aussi le cas des projets de méthaniseurs portés par les agriculteurs pour produire du biogaz.

Baisse des coûts

Mais les énergies durables affichent des baisses de coût qui motivent leur développement accéléré. En dix ans, le solaire a vu ses coûts baisser de plus de 80 %, l’éolien terrestre de 37 % (et l’offshore de 29 %). L’année dernière encore, grâce à la massification de la production d’éoliennes et de panneaux solaires, le prix moyen des nouveaux parcs photovoltaïques a baissé de 7 % dans le monde, et celui des champs d’éoliennes de 13 %. De nouveaux projets, autour de la récupération du gaz de décharge avec la pépite française Waga Energy, ou autour de l’hydrogène vert, trouvent des moyens de se développer. La preuve que ces énergies sont, pour certains usages, déjà rentables.

Les énergies renouvelables souffrent toutefois de la flambée des prix des matières premières, comme l’acier. À cause de ce phénomène, leurs coûts de fabrication partent à la hausse, ce qui ne s’était pas vu en dix ans de développement. De quoi ralentir leur essor, s’accordent à dire les experts, mais pas le stopper. Si et seulement si elles réussissent à se développer en harmonie avec le reste de la société.

L’agriculture au premier plan

Le monde agricole produit 20 % des énergies renouvelables en France, selon l’Ademe. Que ce soit sous forme de mise à disposition de terres ou de production propre réinjectée sur le réseau (éolien ou photovoltaïque), de production de bois, biocarburants ou biogaz ou d’autoconsommation, notamment via l’agrivoltaïsme, cela représente un complément de revenus précieux pour nombre d’agriculteurs. Au risque de faire flamber les prix du foncier et de freiner la transmission des exploitations. C’est la méthanisation qui jouit du plus grand potentiel de développement. À condition qu’elle ne rencontre pas autant d’hostilité que les éoliennes. Caroline de Malet

Par Guillaume Guichard Publié il y a 5 heures www.lefigaro.fr

Éolien, solaire, biomasse… la hausse générale des prix devrait favoriser leur essor. Peter Varga/petovarga – stock.adobe.com

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