Druze men residing in Israel hold their community's flag after they heard about clashes in the Syrian Druze village of Hadar, on November 3, 2017 in the Israeli-annexed Golan Heights. A suicide car bomb attack killed nine people in the government-held village of Hadar in Syria's Golan Heights, state media said, reporting clashes between government forces and rebels afterwards / AFP PHOTO / JALAA MAREY

Des hommes druzes dans le Golan israélien se rassemblent à proximité de la frontière syrienne, brandissant leur drapeau communautaire, après avoir entendu parler d’un attentat suicide à la bombe dans le village druze syrien de Hader, le 3 novembre 2017 (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

La minorité druze en Syrie a tout fait pour s’épargner les ravages de la guerre qui déchire le pays depuis 2011. Mais elle a été la cible d’attaques jihadistes et a pris les armes pour défendre ses régions.

Le 25 juillet, la communauté a été prise pour cible par des attaques coordonnées du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a tué plus de 250 personnes dans la province méridionale de Soueida et kidnappé une trentaine de femmes et enfants, le bilan de morts le plus lourd dans cette région depuis 2011 et l’un des plus meurtriers menés par l’EI en Syrie.

Doctrine ésotérique

La communauté druze, une branche de l’islam chiite, représentait environ 3 % de la population syrienne d’avant-guerre (23 millions de personnes), soit environ 700 000 individus.

Elle se trouve principalement dans la province de Soueida mais aussi dans des poches du nord-ouest et près de la capitale Damas.

Les druzes se distinguent des courants orthodoxes sunnite et chiite. Leur doctrine ésotérique, dont la croyance en la réincarnation constitue l’un des piliers, n’est révélée qu’aux initiés et n’admet pas les conversions.

Outre les druzes de Syrie, la communauté compte quelque 200 000 adeptes au Liban et environ 130 000 en Israël, dont 18 000 vivent dans le Golan.

Divisée par la guerre

La communauté druze syrienne s’est divisée avec le soulèvement populaire en 2011 contre le régime de Bachar al-Assad.

Les Druzes ne peuvent pas être « considérés comme neutre dans cette guerre » estime Tobias Lang, spécialiste des populations druzes au Moyen-Orient. « Ce n’est pas un bloc monolithique », explique-t-il.

Au début de la révolte, l’un des premiers soldats ayant fait défection de l’armée était l’officier druze Khaldoun Zeineddine, mort dans des affrontements avec les forces du régime.

D’autres sont restés loyaux, comme le général Issam Zahreddine, l’un des plus hauts gradés druzes de l’armée, mort en 2017 dans l’explosion d’une mine, après des combats contre l’EI.

Les chefs de la communauté, en adoptant une attitude prudente vis-à-vis du régime, ont cherché à préserver une certaine indépendance dans leurs régions et à se protéger d’une éventuelle offensive de Damas.

Des habitants druzes du Golan pendant une manifestation commémorant l’indépendance de la Syrie, à Massaadeh, le 17 avril 2017. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Cheikh Wahid al-Balous, un dignitaire religieux qui dénonçait à la fois le régime et les groupes jihadistes, symbolise cette politique de distanciation. Tué dans un attentat à Soueida en 2015, il s’était opposé à l’envoi de conscrits de l’armée originaires de Soueida combattre hors de la province.

Milices armées

Dans la province de Soueida, les druzes ont créé des milices armées.

La plus puissante, celle des « Cheikhs de la dignité », dirigée par Cheikh Balous jusqu’à sa mort, a mené des batailles féroces contre l’EI et la branche syrienne d’Al-Qaïda.

D’autres groupes étaient liés au régime, notamment Dareh al-Watan (Bouclier de la patrie), une milice fondée en avril 2015, forte de 2 000 combattants.

Cibles des rebelles et jihadistes

La communauté a été la cible d’attentats imputés ou revendiqués par des rebelles ou des jihadistes.

Un double attentat à la voiture piégée en 2012 à Jaramana, une banlieue de Damas à majorité chrétienne et druze, avait fait 54 morts.

En 2013 et 2014, des combats entre rebelles et milices druzes pro-régime ont frappé la province de Soueida et des zones près de Damas.

L’EI a mené en 2015 ses premières attaques à Soueida en ciblant principalement l’aéroport de Khalkhala. La même année, des jihadistes de la branche syrienne d’Al-Qaïda ont massacré 20 druzes dans la province d’Idleb (nord-ouest).

En novembre 2017, neuf druzes ont péri dans l’explosion d’une voiture piégée à Hader, un village prorégime dans la province de Qouneitra, voisine de Soueida.

AFP

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