Le sommeil interrompu favorise la créativité, selon une étude

Des scientifiques assurent, étude à l’appui, que l’interruption rapide des premiers temps du sommeil favorise la capacité à résoudre des problèmes.

Les études à propos des effets positifs d’une nuit de sommeil sur la créativité ne sont pas nouvelles. Ainsi, les liens qui unissent sommeil paradoxal et créativité ne manquent pas d’être cernés par les spécialistes du repos nocturne. Mais voilà que les auteurs d’une étude parue dans la revue Science Advance ont pris le contre-pied de cette littérature scientifique. Au départ, une simple constatation de leur part : « contrairement aux autres stades du sommeil, le premier stade du sommeil non paradoxal a reçu peu d’attention et son rôle cognitif est largement inconnu », assurent les chercheurs de l’Institut National de la santé et de la recherche médicale à Paris.

Pour imaginer leur expérience, les scientifiques se sont inspirés d’une méthode employée par le célèbre inventeur américain Thomas Edison. Ce dernier « aurait fait une sieste en tenant des sphères dans ses mains. Il pensait que les sphères tomberaient bruyamment dès qu’il s’endormirait, le réveillant juste à temps pour saisir les idées inspirées par le sommeil », racontent les chercheurs. Pour mettre à l’épreuve ce récit, ils ont demandé à une centaine de participants de résoudre un problème arithmétique dans des conditions similaires.

Trouver la règle inconnue

L’exercice appelé en anglais « Number reduction task » ( « tâche de réduction de nombre »), consistait pour les participants à réduire en plusieurs étapes, une liste de huit chiffres. L’objectif était d’arriver à compresser cette suite de chiffres en employant des règles annoncées par les expérimentateurs. Seulement voilà, ce qui captivait les observateurs n’était pas uniquement la simple application des règles communiquées : une règle cachée permettait de résoudre le problème plus rapidement. Mais pour cela, il fallait évidement la trouver ! A noter qu’avant qu’une pause de mi-parcours ne soit instituée, certains participants avaient déjà trouvé la fameuse inconnue ! Pour cette raison, ils « ont donc été exclus des analyses ultérieures », précisent les chercheurs.

Presque une sieste

Une fois l’exercice arrivé à cette pause de 20 minutes, « il leur a été demandé de se détendre ». Aussi, ils « ont reçu l’ordre de tenir un objet dans leur main droite et si l’objet devait tomber, de rapporter à haute voix leur flux de pensée juste avant la chute ». Pour s’assurer de l’état d’éveil des participants durant la procédure, les scientifiques les ont « surveillés par vidéo polysomnographie », un dispositif comprenant plusieurs outils d’enregistrement du sommeil. Une fois la pause achevée, il a été demandé aux participants de réaliser à nouveau des exercices du même type.

Une seule minute de sommeil tellement bénéfique

Résultat ? Le fait d’avoir passé qu’une seule minute dans le premier stade du sommeil, autrement appelé sommeil léger, pour s’être réveillé ensuite confère 2,7 fois plus de chances de trouver la règle cachée qu’en ayant pris une simple pause en restant éveillé. Plus encore, les effets positifs sur la résolution du problème auraient finalement disparu « lorsque les participants ont atteint un sommeil plus profond », indiquent également les chercheurs en conclusion de leur étude.

Par Nicolas Mahaut le 27.12.2021 à 12h33  www.sciencesetavenir.fr
Interrompre son sommeil juste au moment de l’hypnagogie pourrait faire des miracles. | Creative Exchange via Unsplash

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires