Bombardier le plus avancé au monde, le B-21 de Northrop Grumman dévoile ses secrets

Le premier nouveau bombardier américain depuis 1988.

C’est un événement majeur pour l’US Air Force et, sans doute, pour le monde entier: les États-Unis sont sur le point de dévoiler ce que le concepteur Northrop Grumman présente comme l’avion le plus avancé et le plus furtif au monde, le bombardier B-21.

Le fait est rare: c’est la première fois depuis l’arrivée du B-2 en novembre 1988, soit il y a trente-quatre ans, que l’aviation américaine dévoile un nouveau bombardier stratégique. Remplaçant annoncé dudit B-2 «Spirit» mais aussi du B-1B «Lancer», voire de l’antédiluvien mais toujours fringant B-52 «Stratofortress», le B-21 sera sans nul doute capable de faire profondément bouger les lignes, notamment dans le Pacifique.

Quelques images de synthèse de l’appareil, baptisé «Raider» en hommage au fameux «Doolittle Raid», le bombardement de Tokyo par des B-25B en 1942, avaient déjà été révélées par son concepteur début 2021.

Concepteur qui, c’est à noter car la chose est exceptionnelle, a réussi à rester à la fois dans le cadre budgétaire –voire d’être un peu en dessous– et le timing prévus par le Pentagone.

Preuve de l’importance du rôle qui lui sera dévolu, le gouvernement américain a prévu la commande de cent de ces B-21, soit cinq fois plus que l’entière production du B-2 depuis son apparition, regroupée sur l’impressionnante vidéo ci-dessous. Le «Raider» est donc central dans la stratégie américaine.

Maître du ciel

S’il conserve sa spectaculaire apparence de raie manta, le B-21 n’a rien d’une simple mise à jour ou modernisation du B-2, ainsi que l’explique Aerotime.

Il s’agit d’un tout nouvel appareil, présenté par Northrop Grumman comme le premier (et seul au monde) avion de «sixième génération», conçu avec l’appui important de nouvelles techniques de design et de simulation numérique. Cette sixième génération succède à l’ère des F-22 ou F-35. Y appartiendra également le prochain chasseur américain, issu du programme NGAD.

Bien sûr, le propre de tels engins est d’être les plus secrets possibles, et bien que l’on connaisse quelques éléments sur ce B-21 bientôt dévoilé, le nouveau bombardier star de l’US Air Force ne déroge pas à la règle. On sait néanmoins, par exemple, que sa taille sera un peu réduite par rapport au B-2 –sa furtivité, en revanche, devrait être bien plus importante encore, en faisant l’objet céleste le moins visible et détectable au monde.

Comme le précise Sandboxx, le B-21 sera plus discret que le B-2, pourtant encore considéré comme l’un des appareils les plus furtifs jamais conçus, mais sera également moins détectable que le F-35 ou le F-22. Cela tient au travail sur la forme, mais aussi sur les revêtements, dits «radar-absorbing materials» (RAM): ceux qui couvrent ces aéronefs du futur (proche) ont fait d’immenses progrès en trois décennies.

Cette furtivité accrue sera de plus en plus capitale, notamment dans le Pacifique, ainsi que l’analyse ce même site. La Chine est loin de rester les bras ballants dans la course à la technologie et développe des missiles de plus en plus efficaces. Un appareil aussi invisible que le B-21 peut donc être très utile, aux côtés de sous-marins, pour aller porter le premier coup sur les lanceurs de ces vecteurs de mort et de destruction, et prendre ainsi tout de suite le dessus.

Animé par deux réacteurs Pratt & Whitney F135, ceux qui équipent le F-35, le B-21 a bien sûr été pensé comme un bombardier, mais son rôle devrait pouvoir aller bien plus loin. Décrit par Northrop Grumman comme «la colonne vertébrale de la flotte», il est question qu’il devienne le chef d’orchestre d’un champ de bataille aérien où avions avec pilotes ou drones sans humains –comme le fameux NGAD ou des appareils robots comme le «Loyal Wingman» de Boeing– devront se coordonner pour mener des opérations de plus en plus complexes.

Outre un rôle évident de guerrier électronique et d’avion de renseignement, certains analystes pensent qu’il pourrait également être doté de capacités d’intercepteur. Il pourrait emporter et lancer des missiles air-air à très longue portée ou des drones eux-mêmes armés de projectiles de ce type, pour faire un peu de ménage dans les cieux.

Enfin, Northrop Grumman met l’accent sur son intégration complète au monde numérique, de la conception aux tests en vol puis à ses prochaines évolutions, logicielles ou matérielles, facilitée par ces doubles virtuels sur lesquels planche le constructeur depuis des années. Six appareils seraient d’ores et déjà en train d’être construits, ce qui indique la grande confiance de leur concepteur dans leurs capacités dès la sortie des lignes de production.

Le B-21 «Raider», en revanche, ne sera pas seul dans les cieux. Si la guerre en Ukraine met l’avenir du Tupolev PAK DA en suspens côté russe, la Chine travaille sur un Xian H-20 qui, lui aussi, semble faire un pas de géant dans le futur furtif, et qui pourrait constituer un redoutable adversaire en cas de conflit.

Repéré par Thomas Burgel sur Aerotime
Source  korii.slate.fr
Encore quelques heures à attendre et nous en saurons (un peu) plus. | Northrop Grumman

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