Pour empêcher l'infiltration de groupes armés, le Niger a déployé un important contingent le long de sa longue frontière avec le Mali
Un humanitaire américain d’une ONG évangéliste a été enlevé vendredi soir à Abalak, dans le centre du Niger, par des hommes armés qui ont tué deux personnes durant l’enlèvement avant de fuir vers le Mali, selon des sources officielles nigériennes.

Les recherches se poursuivaient samedi 15 octobre pour tenter de retrouver un travailleur humanitaire américain enlevé vendredi soir à Abalak, une préfecture de la région de Tahoua à 350 km au nord-est de Niamey au Niger, a déclaré samedi le ministre de la Défense nigérien.

C’est la première fois qu’un ressortissant américain est enlevé au Niger. L’humanitaire était établi depuis des années dans cette localité. D’après RFI, « il était très bien intégré à cette bourgade », où la population est « sous le choc » de cet enlèvement. L’homme travaillait pour l’ONG évangéliste américaine Ywam (Youth with a mission).

Deux personnes dont l’identité n’a pas été dévoilée ont été tuées pendant l’enlèvement du ressortissant américain, selon une source sécuritaire à Niamey. Selon RFI, les assaillants, non identifiés, sont arrivés dans la ville aux environs de 21 h vendredi, à bord d’un véhicule 4×4 et précédés d’une moto de reconnaissance. Un témoin de la scène raconte qu’il a entendu trois tirs successifs avant de voir le véhicule partir.

Le gardien du travailleur humanitaire ainsi qu’un garde national ont été tués au cours du kidnapping. D’après Ahmed Dilo, le maire d’Abalak, interviewé par Reuters, le 4×4 a pris en charge l’Américain et l’a conduit vers le nord en direction de la frontière malienne. Des coups de feu ont été tirés et l’un des deux gardes tués est un soldat nigérien, a-t-il ajouté.

« Les recherches se poursuivent. On cherche. On ne sait pas s’ils sont encore au Niger ou s’ils sont déjà au Mali. On fait tout pour le retrouver », a affirmé de son côté le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou. Le ministre qui a refusé de s’étendre sur l’identité des assaillants, a cependant déclaré : « ce sont toujours les mêmes [groupes jihadistes], c’est encore le problème du Nord Mali ».

La région de Tahoua, au centre-ouest du Niger, où a été capturé l’Américain, est considérée comme une zone instable. Le 7 octobre, 22 soldats nigériens ont été tués au cours d’une attaque par des hommes armés venus du Mali dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit, toujours dans le Tahoua. Trois soldats avaient également été blessés, selon l’armée nigérienne.

Pour empêcher l’infiltration de groupes armés, le Niger a déployé un important contingent le long de sa longue frontière avec le Mali, théâtre de plusieurs attaques. Sur le plan diplomatique, Niamey ne cesse de réclamer une résolution du conflit au Mali.

« Régler le problème de la sécurité au Mali, c’est également régler le problème de la sécurité au Niger », avait notamment déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou, le 10 octobre lors d’une visite de la chancelière allemande Angela Merkel. Le Niger doit également faire face dans le sud-est du pays aux attaques incessantes des islamistes nigérians de Boko Haram.

Une tentative d’enlèvement visant le personnel de l’ambassade américaine avait déjà eu lieu en 2009 dans un hôtel de Tahoua. Elle avait été alors imputée à des militants islamistes. France 24

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