Le Hezbollah pourrait utiliser le différend frontalier maritime comme prétexte pour entrer en guerre avec Israël

Opinion : le groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran pourrait justifier un conflit militaire avec Israël – au nom de la défense des intérêts iraniens – en prétendant que d’importantes réserves de gaz valant des milliards de dollars sont exploitées par les Israéliens dans les eaux libanaises.

La tension croissante entre les Etats-Unis et l’Iran ces derniers jours pourrait avoir pour conséquence que des organisations soutenues par l’Iran, en particulier le Hezbollah, agissent contre Israël si Téhéran juge que cela lui convient et sert ses intérêts.

Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, comprend que le public libanais ne lui pardonnera pas le déclenchement de la troisième guerre du Liban – qui conduirait très probablement à la destruction partielle du Liban – en le faisant au nom de l’Iran.

Nasrallah comprend, cependant, qu’il serait en mesure de justifier une telle guerre si elle est motivée par des tentatives apparemment authentiques de défense des intérêts nationaux libanais. En ce qui le concerne, s’il y a un intérêt qui vaut la peine d’être défendu, c’est  bien qu’il pense qu’Israël a des champs de gaz qui s’étendent sur le territoire libanais, des champs d’une valeur estimée à des milliards de dollars.

Hassan Nasrallah, dirigeant du Hezbollah (Photo: EPA)

Hassan Nasrallah, dirigeant du Hezbollah (Photo: EPA)

 

En mai 2000, Israël a surpris le monde en retirant ses troupes du sud du Liban et en mettant fin unilatéralement à un conflit vieux de 18 ans. Le gouvernement libanais a refusé de coopérer avec Israël dans le cadre du retrait, ce qui a incité l’État juif à négocier avec l’ONU afin de se mettre d’accord sur des frontières terrestres internationalement reconnues.

La question de la frontière maritime, cependant, n’a jamais été complètement résolue. Israël et le Liban ont chacun proposé un système différent selon lequel la frontière maritime serait déterminée. L’ONU a refusé de résoudre le problème, créant ainsi un espace maritime qui est resté en litige depuis.

Le différend était pratiquement inexistant jusqu’à ce qu’Israël commence à découvrir d’importantes réserves de gaz naturel dans les eaux litigieuses. Israël délivre des licences d’exploration pour les eaux situées à l’intérieur de la frontière déterminée par son système, le Liban faisant exactement la même chose. Cela crée une superposition dangereuse.

Champ de gaz Tamar en mer Méditerranée au large des côtes d'Israël (Photo: Reuters)

Champ de gaz Tamar en mer Méditerranée au large des côtes d’Israël (Photo: Reuters)

 

Récemment, le gouvernement libanais – assez judicieusement en ce qui le concerne – a choisi une autre méthode pour établir la frontière maritime, qui, selon ce pays, est conforme au droit international. Sur la base de ce système international, une grande partie de la zone litigieuse devrait relever de la souveraineté libanaise. Israël n’est pas obligé de respecter les règles imposées par le Liban, d’autant plus que la loi elle-même stipule que la frontière peut être débattue à la lumière de « raisons historiques ou de circonstances spéciales ».

Si de plus grandes réserves de gaz naturel sont découvertes dans les eaux litigieuses, le conflit sur la frontière maritime s’intensifiera, et c’est exactement ce que Nasrallah attend.

Le gouvernement israélien a deux options : continuer à insister sur la frontière déterminée par son système, il y a de nombreuses années, ou accepter le Liban et entamer des négociations indirectes avec le gouvernement libanais afin de résoudre le différend.

Et, à la lumière de l’escalade récente entre Washington et Téhéran, la nécessité d’une résolution est devenue plus pressante que jamais.

Giora Eiland | Publié: 05.16.19, 12:12

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