Un projet visant à modifier le système consistorial établi depuis deux siècles sème le trouble.

RELIGION Le judaïsme français traverse une nouvelle crise institutionnelle. Elle est interne mais elle n’est pas anodine car elle touche l’équilibre et le mode de gouvernement de cette communauté estimée à un demi-million de fidèles en France dont un tiers de pratiquants.

Le judaïsme est en effet encadré par un système établi depuis deux siècles par Napoléon sous une forme « consistoriale ». L’un, le « consistoire central », est national. Il représente cette religion vis-à-vis des pouvoirs publics, gère les questions d’intérêts généraux mais fédère aussi les consistoires régionaux, qui jouissent d’une grande autonomie.

Ainsi les affaires religieuses (abattage rituel, mariage, divorce, rabbinat, gestion des synagogues) sont gérées au sein de ces consistoires régionaux où des laïcs, élus par la base, tout en conservant leur activité professionnelle, reçoivent cette responsabilité de gestion cultuelle, les rabbins étant chargés de la vie proprement religieuse des synagogues.

Une réforme portée par Joël Mergui, un laïc, actuel président du consistoire central et du consistoire de Paris, pourrait tout changer. Avec le soutien des conseils d’administration de ces deux instances, il a convoqué le 29 novembre à Paris deux as­semblées générales extraordinaires, celle du consistoire central le matin, celle du consistoire de Paris l’après-midi, pour faire entériner la création d’un « consistoire juif de France » qui remplacerait l’ancien « consistoire central » national tout en lui associant le consistoire de Paris Île-de-France (qui garderait toutefois une existence juridique car le Conseil d’État a récusé une fusion).

Autre volet de la réforme, les élections pour le consistoire de Paris ne se feraient plus au suffrage universel direct mais par un système de grands électeurs. « Nous voulons sortir de la cacophonie de deux consistoires, national et parisien, et rendre plus cohérentes en les simplifiant ces deux structures, confie Joël Mergui au Figaro. Le consistoire en sortira plus légitime, plus crédible, plus stable, plus uni et donc plus fort pour représenter la communauté juive dans une période difficile pour elle. » Il affirme que « la réforme est très bien accueillie par l’ensemble de la communauté qui adhère à ce projet » et récuse les critiques de « quelques personnalités ». Parmi elles, Moïse Cohen, président d’honneur du consistoire de Paris, qui parle de « déconstruction sournoise » Ou Lynda Asmani, ancienne élue au conseil municipal de Paris, qui dénonce une « dérive antidémocratique » et un « verrouillage de la parole » contre « toutes voir discordantes ».

Quant au grand rabbin de France, Haïra Korsia, il avait donné un accord de principe sur le rapprochement des deux structures. Après avoir pris connaissance du détail de celui-ci et consulté le Conseil supérieur rabbinique et l’Association du rabbinat français, il a pris ses distances.

JEAN-MARIE GUÉNOIS – LE FIGARO

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SALUT

« Le Grand Rabbin a pris ses distances »

Il faut tout d’abord saluer et se féliciter de tout ce que le Consistoire , les Rabbins, animateurs , enseignants ont fait et continuent de faire depuis 55 ans pour assurer une vie juive authentique, Talmud Tora, Offices, Cacherout Mikwaot, Mariages et derniers devoirs dans la Communauté.

Mais il n’en demeure pas moins qu’un problème de fond mine le Consistoire de l’Intérieur !

Tant que les Grand Rabbins seront (faussement) élus car en fait c’est un collège de 100 administrateurs « Grands Electeurs » qui désigneront les Grands Rabbins , le Cons’Histoire aura les soubresauts et les tensions innombrables que l’on sait.

Cette pratique est unique et inique car les Rabbins n’ont pas la liberté (élémentaire) de désigner le meilleur parmi eux pour représenter le Judaisme au niveau du culte car c’est bien de l’Association « Cultuelle » ACIP, qu’il s’agit. Aucune structure ou corporation, corps de métiers économique, ou politique, fait appel à un collège différents du leur pour élire leurs représentants ! Ca n’a pas l’air de déranger quelqu’un ! Bizarre non ?

Plus de Av Beth Din depuis deux ans ! Le Rabbinat en général et les Rabbins en particulier c’est l’indépendance économique , idéologique, étique et statutaire qui définit la fonction et la vocation…. au Cons’Histoire c’est tout le contraire.

Cette exigence morale a permis durant des millénaires à nos Rabbins et Grands Rabbins d’Orient ou d’Occident de pérenniser à ce jour l’existence et le dynamisme du Peuple Juif en exil !

Quand on s’éloigne à D. ne plaise des Miswot et de l’Etude de la Torah quid de nos enfants et petits enfants ? Les pouvoirs publics dans certains pays n’ont plus de juifs à qui parler…. L’assimilation est passée par là.

Le Rabbin est le rabbin quand son indépendance des institutions le rende crédible et lui libère la parole quand elle doit être dite même si ça fâche!

Le Rabbinat doit s’entourer d’Aministrateurs et les rémunérer au besoin pour leur apport et leur contribution efficace et indispensable à toute institution , l’inverse est contraire aux principes mêmes de la vocation et du rôle du Rabbin dans la société.

Dans le Traité des Principes (Pirké Avot) on apprend bien à qui est dévolue la préséance, « Fais toi un Maitre et acquiert un ami » D’abord un Maitre (exemplaire dans les faits) et à lui d’acquérir, rémunérer, si nécessaire un ami, l’institution pour l’épauler.

Il n’y a de Judaisme dans son sens élémentaire que dans la transmission et l’écucation juive qui par définition assure et préserve dans nos sociétés l’identité juive. Identité que les Rabbins enseignent depuis des générations à ce jour
et au quotidien non seulement dans les synagogues mais aussi à toutes les couches de la population, enfants dans les Talmudé Torah et écoles juives, cours du soir et séminaires pour les adultes hommes et femmes compris etc…

Quand le Rabbinat est représentatif dans la Communauté il en sort renforcé et l’est bien sûr à fortiori auprès des Pouvoirs Publics, et si ce n’est pas le cas alors l’Institution est malade de vérité et de crédibilité,et se laisse distancer par d’autres Institutions « parallèles » qui d’ailleurs réussissent à merveille car respectant les principes ennoncés plus haut.

La, les statuts gagneraient à être modifiés !

Jasmin

Le Peuple a parlé, il a dit « Non Merci ».
Il faut revoir la copie, avec respect et humilité, et si c’est trop demandé, il faut passer la main et laisser l’air frais circuler…
C’est aussi simple, la Démocratie.

PS: Vouloir vendre le Centre Edmond Fleg, quelle folie !

Eliza Sayag

Que nous nous exprimions sur ce site d’infos de la communauté juive n’a rien de mauvais. Je suis plutôt de l’avis de Kessous Allegria. Même si le but de Joël Mergui est la simplification du système, ce n’est pas une raison valable pour retirer aux citoyens juifs leur droit de vote, au lieu de faire appel à de « grands électeurs ». Haïm Korsia prend ses distances et n’ose pas dire son avis? Et où est BHL? Où est Attali? Eeeeehhh les gars réveillez-vous scrogneugneu!!!! On ne vous attend pas que pour « faire les beaux » sur les plateaux télé, parler des juifs et de l’argent, foutre la m….. en Lybie!!! On attend de vous que vous vous prononciez AUSSI sur les sujets qui concernent les juifs de France!!! Est-ce si difficile à comprendre? Ah oui ça vous pouvez en parler de la jeunesse juive…celle qui écoute à tout va les médias, qui voit son élite ne pas beaucoup se préoccuper de nos sujets du quotidien et qui écoute avec perplexité Alain Soral en se demandant ce qui se passe…super. Moi quand j’ai demandé un certificat de judaïsme au Consistoire (je suis de mère et de père tous les deux juifs avec ketoubot et tout le bazar), le consistoire m’a dit que je devais demander un guet à mon eux-compagnon alors qu’on n’a jamais été marié, ni civilement ni religieusement. Mais comme on a vécu ensemble et qu’on a eu des enfants, je me suis retrouvée dans le service des divorces. Et mon eux-compagnon ne m’a jamais accordé ce guet! Sympa!!! Je ne regrette pas d’être une laïque et de vivre en France moi… Haïm Korsia qui se tait, c’est la meilleure de l’année. Bon j’arrête là.

Paul

Exposer ses divisions dans un organe comme le Figaro journal foncièrement antisioniste est déplorable. Nous devons être unis en ces temps difficile.

benhamou andré

J’ai suivi cette campagne autant que les quelques moyens me sont parvenus. Il ne faut jamais donner tous les pouvoirs de décision aux mêmes individus . M. Mergui est certainement compétent mais avide de pouvoir me semble-t-il – Il faut limiter le mandat des élus consistoriaux et procéder au renouvellement en permanence .
Est-ce que ces élus devenus « permanents » ne se sont ils pas rendu compte qu’ils étaient incompétents et usés .
Aujourd’hui notre belle jeunesse ne s’identifie plus par la communauté , mais seulement par Israel . Les religieux
orthodoxes sont affiliés à des mouvements religieux qui répondent tout à fait à leurs souhaits . Les autres, c’est
à dire, vous moi, lui , RIEN – Toute l’action des communautés est faite en fonction des relations, de l’ouverture
avec la municipalité et bien sûr des Honneurs qu’ils peuvent vivre ici ou là, avec au bout un morceau de ruban à
coudre sur le revers de la veste . D’ailleurs le pouvoir l’a bien compris et il en use – Je suis à Lyon et j’observe c e qui se passe au niveau de la cacherout, par exemple – c’est déplorable et les prix grimpent tant que bien des
juifs achètent leurs produits dans des boucherie Hallel ou autre .Les Rabbins de communauté, quelques soient
leur compétence, sont surtout animé par « les résultats économiques » qu’ils peuvent obtenir de telle ou telle intervention . Ne faudrait il pas provoquer un grand débat sur ces sujets ? …. et surtout séparez les pouvoirs
ANDRE MAURICE ? .

Haïm

Le grand rabbin korsia aurait pris ses distances selon le fig. Est ce seulement vrai ? La presse française écrit tellement de mensonges… Le conseil d’État aurait rejeté une fusion des deux consistoires ?! C’est debile et faux non ?! Mergi est à la tête des 2 institutions, parce-que les électeurs lui ont fait très largement confiance.

Kessous Allegria

Cette restructuration est totalement incohérente en ce sens que le consistoire de Paris va avoir une situation spéciale , celle d’être fusionne avec le consistoire de Paris alors que les consistoires régionaux ne sont pas dans cette situation. Il va y avoir une concentration de pouvoir qui va être malsaine et va conduire à des dérives . Je ne comprends pas cette réforme de J. Mergui alors que les rôles et responsabilités des deux instances sont nettement différentes. N’a t il pas assez à faire avec la coordination des consistoires de France? N’a t il pas assez à faire pour aider à installer et aider les consistoires régionaux qui ont tant besoin de support du national pour leur mise en place et répondre aux besoins de ces moyennes ou petites communautés.
Il est dommage que Mr Mergui cherche cette concentration de pouvoir quand il a la charge du consistoire national. C’est de la politicaillerie là il ne doit pas y en avoir. Nous n’avons pas besoin de ces luttes pour la concentration des pouvoir. Il y a bien assez de problèmes urgents pour la communauté juive de France pour ne pas les marginaliser par ses bagarres internes.

Hoenel claude

Ce qui est triste, c’est de devoir constater que des (ir)responsables veulent toujours nous expliquer que leurs décisions sont bonnes pour le judaïsme français, alors que ce ne semble être que le despotisme et les honneurs qui les guide.
Mais je ne vois pas l’intérêt de déballer une fois de plus dans la presse nationale.