Avec la détente entre Cuba et les USA, la chute du prix de la manne du pétrole, la victoire du Pro-Israélien (anti-Iranien) Mauricio Macri en Argentine, l’Amérique Latine semble, peu à peu de se remettre de ses ivresses communo-castristes, qui ont entraîné la pénétration en profondeur des réseaux de l’Iran, du Hezbollah et de la Syrie dans le flanc des Amériques… Pour compenser cette perte, ces réseaux, sous l’aile protectrice russe, poursuivent leur expansion au Moyen-Orient.  

La communauté juive de Caracas est passée de 25.000 en 1998 à à peine 8.000 aujourd’hui, du fait du harcèlement permanent des Chavézistes et de leur glorification de la question palestinienne et de l’Iran. La plupart des Juifs Venezueliens ont immigré vers d’autres contrées hispaniques ou les Etats-Unis et au moins 1.500 vivent aujourd’hui en Israël, à Kfar Saba, Shoham, Ranana’a, Herzliyah…  

Au Venezuela, la déroute du pouvoir

Les partisans de l'opposition célèbrent la victoire du parti la Table de l’unité démocratique (MUD) aux élections législatives du 6 décembre, à Caracas.
Les partisans de l’opposition célèbrent la victoire du parti la Table de l’unité démocratique (MUD) aux élections législatives du 6 décembre, à Caracas. NACHO DOCE / REUTERS
La défaite du pouvoir vénézuélien aux élections législatives a pris des allures de déroute. Dimanche 6 décembre, au terme d’une journée électorale marquée par une très forte participation (74,25 %), l’opposition a emporté 99 des 167 sièges de l’Assemblée nationale monocamérale. Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), la formation de l’ancien président Hugo Chavez (1999-2013) et de son successeur Nicolas Maduro, n’en conserve que 46. Vingt‐deux sièges sont encore en dispute, alors que 96 % des voix ont été comptabilisées. Selon la présidente du Conseil national électoral (CNE), Tibisay Lucena, les résultats définitifs devraient être annoncés dans les prochaines heures ou les prochains jours.

Toutefois, les résultats d’ores et déjà confirmés par le CNE ont dépassé les calculs et les espoirs des opposants les plus optimistes. « Nous avons fait l’histoire », a proclamé Freddy Guevara, porte-parole de la coalition d’opposition, la Table de l’unité démocratique (MUD).

Immédiatement après la proclamation officielle du score, tard dans la nuit, le président Maduro est apparu à la télévision pour reconnaître la victoire de ses adversaires et appeler ses compatriotes à accepter« les règles du jeu et de la démocratie en paix et dans le calme ». Il a réitéré ses accusations contre une opposition jugée coupable de la catastrophe économique du moment. « Administrez bien votre victoire », a‐t‐il lancé à ses adversaires d’un ton posé et triste. Et d’ajouter : « La contre-révolution a triomphé. » Il a appelé les électeurs chavistes à ne pas baisser les bras : « Nous avons perdu une bataille, mais la lutte et la révolution continuent. »

« Clique chaviste »

Pour sa part, le secrétaire général de la MUD, Jesus « Chuo » Torrealba, a assuré que l’opposition assumerait sa victoire avec « humilité, fermeté et tranquillité ». « La nouvelle majorité ne va pas écraserl’ancienne », a‐t‐il affirmé, en appelant de ses vœux l’union de tous les Vénézuéliens. Il a évoqué les acquis sociaux pour signaler qu’ils ne seraient pas remis en cause. « Vous aussi vous avez gagné », a‐t‐ il lancé aux électeurs chavistes, en promettant que la MUD travaillerait à la reconstruction économique du pays pour le bien‐être de tous. « Ceux qui ont voté pour nous et ceux qui ne l’ont pas fait souffrent de la même manière », a‐t‐il conclu. Dans les discours, l’heure est à la réconciliation nationale. Sur les réseaux sociaux, le désir de revanche est vif contre « la clique chaviste ».

Le vote d’une loi d’amnistie en vue d’obtenir la libération des prisonniers politiques arrive en tête des initiatives promises par la MUD. Incarcéré en février 2014, à la suite d’une manifestation qui s’était soldée par la mort de trois personnes, Leopoldo Lopez, un des principaux opposants, a été condamné à quatorze ans de prison le 16 novembre. Sa femme, Lilian Tintori, est devenue, elle aussi, une des figures de l’opposition vénézuélienne.

Lire aussi : La lutte de Lilian Tintori pour la libération des prisonniers politiques au Venezuela

La soirée électorale a été longue. Pour contrer l’encerclement médiatique, la MUD avait activé une présentation en streaming de son siège de campagne. Dès 18 heures, les visages y étaient rayonnants. A 21 heures, l’opposition proclamait sa victoire avant même que ne soient annoncés les résultats officiels. « Les résultats sont ce que nous espérions. Le Venezuela a gagné. C’est irréversible », tweetait l’ancien candidat présidentiel Henrique Capriles Radonski.

L’opposante Maria Corina Machado (en bleu), Lilian Tintori (tee-shirt blanc), épouse du prisonnier politique Leopoldo Lopez, et Jesus Torrealba (chemise blanche), secrétaire de la Table de l’unité démocratique (MUD), le 6 décembre.

Hauts fonctionnaires et ministres avaient, eux, disparu des plateaux de la télévision publique et du CNE. A 21h25, le général Vladimir Padrino Lopez, ministre de la défense, donnait un bilan de la journée, remarquablement tranquille partout dans le pays, et saluait le civisme des 19 millions d’électeurs appelés aux urnes. Un électeur s’inquiète sur Twitter : « Le seul qui parle est un général, faut­-il y voir un signe ? ». Le retard dans l’annonce des résultats a alimenté la spirale de la crainte, nombre d’opposants criant déjà à la fraude sur les réseaux sociaux.

Fin d’un cycle

A Caracas, personne ne doute que la profonde crise que traverse le Venezuela est à l’origine du vote sanction contre le PSUV. Dans un pays plus dépendant que jamais du pétrole, les pénuries récurrentes de produits de base, les interminables queues devant les magasins, une inflation débridée et une insécurité croissante, ont eu raison de la « révolution bolivarienne ». « Sans Hugo Chavez [mort en 2013], et avec un pétrole à 32 dollars [29 euros], nous étions probablement condamnés, soupire Francisco Rodriguez, militant du PSUV en écoutant les résultats. Mais jamais je n’aurais cru que nous allions nous prendre une telle claque. »

Il est trop tôt pour mesurer l’impact de la défaite dans les rangs du PSUV. Les économistes attribuent la responsabilité de la crise au modèle mis en place par Hugo Chavez lui-même. Mais le charismatique leader, déifié par ses partisans, fait aujourd’hui figure d’intouchable. C’est à Nicolas Maduro que les électeurs chavistes ont passé la facture.

Lire aussi : La ruine économique du Venezuela, une « humiliation nationale »

La victoire de l’opposition vénézuélienne fait suite à l’élection à la présidence de l’Argentine de Mauricio Macri (centre droit), le 22 novembre. Et au rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis. C’est dire si elle semble marquer la fin d’un cycle, inauguré par l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999 et le virage à gauche de l’Amérique latine.

Le résultat définitif est important. La Constitution vénézuélienne distingue en effet trois majorités : la simple (84 députés) acquise à l’opposition, celle des trois cinquièmes (101 députés) et celle des deux tiers (112 députés), qui permettrait aux députés de l’opposition d’engager un référendum révocatoire contre Nicolas Maduro, à partir du mois d’avril 2016, ou une réforme constitutionnelle. La nouvelle Assemblée nationale prendra ses fonctions le 5 janvier.

Dans un pays profondément divisé depuis seize ans entre chavistes et anti‐chavistes, d’aucuns craignaient des débordements de violences. « Le Venezuela va donner au monde une leçon de civisme », avait prédit dimanche matin Tibisay Lucena. Et les Vénézuéliens l’ont sans doute donné, mais dans un sens qui a pris de court le pouvoir. L’absence de contestation des résultats, du moins jusqu’à présent, est un fait positif. Reste à voir si l’exécutif et le nouveau pouvoir législatif entament une cohabitation négociée ou musclée.

Lire aussi : Une étrange « lettre d’engagement » pour la presse étrangère à Caracas

LE MONDE | • Mis à jour le | Par


Source : sur lemonde.fr

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André

Chavez ça n’était pas un « virage à gauche », il n’y a que les guignols à la Mélanchon ou Besançenot pour croire ça, mais le virage à l’extrême droite vers un régime autoritaire tenu par un militaire…