Le bras de fer se poursuit autour du plan de cessez-le-feu à Gaza

Après des mois d’affrontements sanglants, l’espoir d’une trêve durable à Gaza semble se dissiper. Israël a formulé une proposition d’accord prévoyant la libération d’otages et l’arrêt des hostilités, avec l’aval du président américain Joe Biden. Mais le principal intéressé, le mouvement palestinien Hamas qui contrôle l’enclave, fait la sourde oreille jusqu’ici.

Si aucun rejet officiel n’a été prononcé, les signaux en provenance du Hamas sont pour le moins mitigés. Selon des informations relayées par plusieurs médias arabes de renom comme Al-Sharq ou Al-Akhbar, le mouvement palestinien jugerait les termes israéliens beaucoup trop flous et réclamerait des garanties claires pour un arrêt durable et complet des hostilités dans la bande de Gaza.

« Le document ne fait aucune référence à la fin définitive de la guerre ni au retrait total des troupes israéliennes du territoire », a dénoncé un haut responsable du Hamas cité par le quotidien saoudien al-Sharq al-Awsat. Le mouvement armé craint que l’accord ne soit qu’une trêve temporaire, avec un risque de reprise des combats dans la foulée.

« Nous ne discuterons pas de nouvelles idées avant qu’Israël n’accepte la proposition initiale des médiateurs », a mis en garde Osama Hamdan, figure du Hamas, dénonçant l’attitude ambiguë des États-Unis qui « disent une chose et font le contraire » sous l’influence israélienne.

« Nous avons informé les médiateurs que le document israélien n’est pas acceptable. Il ne mentionne ni la fin de la guerre ni le retrait des forces israéliennes », a renchéri Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, selon qui « Israël a peur de l’ampleur de l’engagement requis dans la 2e phase du plan ».

Face à ces multiples réserves, l’Égypte et le Qatar, médiateurs historiques du conflit, redoublent d’efforts en coulisse pour dénouer l’impasse. Une source officielle égyptienne a même affirmé que le Hamas « étudiait sérieusement et positivement » la proposition israélienne, assurant que « des contacts intensifs » étaient en cours.

La CIA sur le pied de guerre
De son côté, la CIA elle-même s’est directement impliquée dans les tractations. Selon des sources proches des pourparlers, le patron de l’agence William Burns s’est rendu à Doha pour des réunions avec les médiateurs égyptiens et qataris. L’objectif : trouver la formule permettant de rassurer le Hamas sur ses exigences d’un véritable cessez-le-feu durable et d’un retrait complet israélien de la bande de Gaza.

Mais du côté israélien, on affiche une fermeté à toute épreuve. « Nous ne soumettrons pas de meilleure offre, nous avons repoussé les limites de la flexibilité », a tranché un responsable de l’État hébreu auprès des médias. Pis, Israël compterait sur le Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se prononcer lundi, pour faire pression sur le Hamas.

Un risque de chaos et d’escalade ?
Pour de nombreux observateurs, l’impasse actuelle est lourde de dangers et de menaces d’escalade. Certaines capitales arabes mettent en garde contre un éventuel scénario à la syrienne ou à la Falloujah en Irak, avec l’émergence de milices radicales dans le chaos d’une Gaza livrée à l’anarchie.

« S’il n’y a pas de plan d’après-guerre crédible, nous risquons de nous retrouver avec une situation incontrôlable comme nous l’avons vu à Falloujah, avec la résurgence de groupes comme Al-Qaïda et l’État islamique », prévenait ainsi un responsable arabe sous le sceau de l’anonymat.

Washington et ses alliés du Golfe travailleraient d’arrache-pied à un véritable plan de sortie de crise, prévoyant un calendrier pour la création à terme d’un État palestinien viable. Mais cette perspective se heurte jusqu’ici au refus obstiné du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de lâcher du lest sur le contrôle sécuritaire de Gaza.

Les prochains jours s’annoncent donc décisifs. L’étau se resserre autour du Hamas, appelé à faire un choix cornélien entre la paix et la poursuite du conflit. Tandis que les civils palestiniens paient un lourd tribut, les acteurs internationaux tentent d’éviter le pire à Gaza. Mais la partie semble loin d’être gagnée.

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Asher Cohen
  • Israël défend sa survie. C’est’ les Juifs ou le hamas » tout simplement. Je ne vois pas de compromis possible avec des tueurs arabes qui veulent notre élimination. La seule solution efficace est l’élimination du hamas et de son socle de population gazaouie. Tout le reste ne sera que du bricolage inutile. Donc, pensez à avancer et éliminer les quelques 10.000 terroristes restants et ne perdez pas de temps, ni d’énergie dans la négociation, ne menez la guerre diplomatique que pour la forme.
Guidon

Le « refus obstiné » du premier ministre Benyamin Netanyahou de donner Israël en pâture à ses ennemis et à ses ”amis » !