L’armée turque déploie des troupes et des véhicules supplémentaires autour d’Afrin, bombarde les troupes kurdes à l’intérieur
Les 14 et 15 janvier, l’armée turque a déployé des troupes et de l’équipement militaire lourd supplémentaires, dont des tanks, des pièces d’artillerie et des véhicules blindés autour de la ville d’Afrin, dans la province syrienne d’Alep, selon Mete Sohtaoğlu, journaliste à CNN Turquie.
Sohtaoğlu a aussi révélé que les forces auxiliaires du Bouclier de l’Euphrate, et plusieurs groupes de l’armée syrienne libre soutenus par la Turquie, sont actuellement en alerte maximale et attendent l’ordre de lancer une offensive contre les Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG) à Afrin.
Pendant ce temps, l’artillerie turque a bombardé plusieurs positions des YPGet des Forces Démocratiques Syriennes soutenues par les Etats-Unis, à l’ouest d’Afrin, selon les sources kurdes. L’Agence de presse kurde Hawar (ANHA) affirme, vidéo à l’appui, que les YPG ont répondu et bombardé en retour plusieurs positions des groupes de l’armée syrienne libre pro-turque, à l’ouest d’Afrin.
Un peu plus tôt, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a averti que la Turquie pourrait, très bientôt lancer une offensive contre la ville d’Afrin dans le but de “nettoyer” la frontière sud de la Turquie.
Beaucoup d’observateurs turcs pensent que l’armée turque va très bientôt lancer une opération militaire anti-kurde contre les YPG dans la ville d’Afrin. Ce n’est plus qu’une question de jours. Cependant, la Turquie a menacé les YPG d’Afrin en de nombreuses occasions au cours des tous derniers mois, sans passer à l’action, jusqu’à présent.
Par ailleurs, plus à l’ouest, dans la province d’Idlib, la Turquie s’appuie sur l’ex-Front Al Nusra, Hayat Tahrir al-Sham pour contrer la percée de l’armée syrienne appuyée par les forces aéronavales russes. De nouvelles tensions apparaissent dans cette « alliance » entre la Russie et la Turquie, qui ne protègent plus les mêmes poulains. La Russie a accusé la Turquie d’avoir livré les moyens technologiques aux djihadistes pour que ceux-ci soient en mesure de mener des attaques de 13 drones contre les bases aériennes et navales russes, à Hmeimim et Tartous. Il est encore trop tôt pour dire si le torchon brûle à nouveau, entre Moscou et Ankara, au point de revenir sur les accords de ces deux dernières années, depuis que les F16 urcs avaient abattu un SU-24 russe, le 24 novembre 2015.