Le dysfonctionnement rare qui a provoqué le crash d’un avion furtif 35-F aux États-Unis
L’US Air Force a publié les conclusions de l’enquête sur l’accident d’octobre, qui montrent que des turbulences anormales de l’air ont amené les systèmes de l’avion à afficher des données incorrectes et à ne pas répondre aux actions du pilote. « Le réseau compte plus de 600 000 heures de vol et c’est la première occurrence connue de ce type »
L’accident qui a provoqué l’écrasement de l’avion de chasse F-35A à Hill Air Force Base, dans l’Utah, en octobre dernier, a été causé par des turbulences aériennes et un problème logiciel qui a endommagé les systèmes furtifs, provoquant la perte de contrôle de l’avion par le pilote. Cela a été déterminé dans l’enquête de l’American Air Force, qui a été publiée à la fin de la semaine.
Le pilote a pu abandonner, ce qui en fait la deuxième fois qu’un F-35A de l’US Air Force est détruit dans un accident, depuis que les avions ont commencé à voler en 2012. Sa perte a coûté plus de 166 millions de dollars, le prix de l’avion à l’époque, comme l’écrit le rapport.
L’accident s’est produit peu après 18h00 heure locale le 19 octobre 2022, alors que le quatuor F-35A retournait à Hill Air Force Base pour un exercice d’entraînement. L’avion qui s’est écrasé appartenait au 421st Fighter Squadron alors qu’il s’approchait pour atterrir à la base, en tant que troisième avion en ligne pour atterrir. Le pilote a entendu un « léger bruit » de turbulence créé par l’avion devant lui, selon le rapport.
Le courant d’air turbulent a amené les systèmes de commande de vol du F-35 à afficher des données de vol incorrectes, et l’avion a également cessé de répondre aux actions de vol du pilote. Il a déclaré une situation d’urgence, puis a tenté d’interrompre l’atterrissage pour réessayer. Mais alors l’avion a réagi en tournant brusquement vers la gauche. D’autres tentatives du pilote pour contrôler l’avion ont échoué et il s’est éjecté en toute sécurité au nord de la base. Son F-35 s’est écrasé près de la piste. L’incident entier a duré moins de 10 secondes, comme le montre le rapport.
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Les enquêteurs ont également découvert que le pilote impliqué dans l’accident n’avait pas suivi les procédures de turbulence en vigueur ce jour-là. Cette procédure oblige les avions à voler plus loin, avec au moins 2 743 mètres entre les atterrissages. Cependant, le rapport note que le manuel de vol du F-35 a dit aux pilotes ce jour-là de maintenir une distance d’atterrissage de 914 mètres entre les aéronefs lors de l’atterrissage et n’a pas précisé à quelle distance ils devraient être en cas de turbulence de l’air.
Avion furtif F-35A (Photo : George Frey/Getty Images)
Les simulations effectuées dans le cadre de l’enquête sur l’accident ont déterminé que le problème était dû à une mauvaise interprétation des données de vol par les ordinateurs de l’avion, et non aux effets physiques du vortex lui-même. « La gamme de F-35 compte plus de 600 000 heures de vol et c’est le premier événement connu où la turbulence de l’air a eu un tel effet sur le système de données », indique le rapport.
L’US Air Force a déclaré que la probabilité qu’un accident similaire se reproduise est minime. « Comme pour tout accident d’avion, nous intégrerons les conclusions de ce rapport au besoin pour améliorer les processus et améliorer la sécurité des vols dans toute l’armée de l’air », a déclaré le porte-parole du commandement de combat.
Le F-35A est l’avion de combat de 5ème génération le plus avancé de l’US Air Force utilisé pour les missions de reconnaissance aérienne, d’attaque au sol et de défense aérienne. L’US Air Force en exploite actuellement environ 375 et d’ici la fin de l’année, le nombre d’avions opérationnels devrait passer à 432.
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