Les policiers de la sûreté départementale ont élucidé la dégradation de la stèle commémorative de l’ancienne synagogue de Strasbourg, constatée samedi matin. Il s’agit d’un accident: un automobiliste l’a heurtée avec son crochet d’attelage.

Le samedi 2 mars au matin, un passant a remarqué que la stèle commémorative de l’ancienne synagogue de Strasbourg, incendiée et rasée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été déplacée de son socle. Il en a informé une patrouille de police.

Il ne s’agissait pas d’un acte antisémite

Aucun bris, ni aucun tag n’a été constaté sur le monument situé devant le centre commercial des Halles. Cependant, dans un contexte de recrudescence des actes antisémites, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête, confiée à la cellule criminelle de Sûreté départementale du Bas-Rhin.

Les policiers ont mené une exploitation très poussée des images de vidéosurveillance. Vers 6 h 50, on y voit un véhicule garé près de la stèle sur le parvis de la place des Halles, les phares allumés. L’audition de témoins — nombreux vers 7 h à la fermeture de la discothèque voisine — les a mis sur la piste accidentelle.

Les recherches ont permis d’établir qu’une voiture est montée sur l’esplanade bordant l’allée des Justes-parmi-les-Nations. En effectuant une marche arrière pour quitter les lieux, son conducteur a heurté le monument en granit avec son crochet d’attelage — l’empreinte laissée a pu être confondue avec une trace de levage. Simplement posé sur un socle en béton, le monolithe a basculé.

L’automobiliste a été identifié. Mercredi midi, cet habitant de l’agglomération strasbourgeoise, âgé de 31 ans, a été interpellé et placé en garde à vue. Il a reconnu qu’il se trouvait sur les lieux au volant d’une voiture prêtée par un ami. Mais il a nié avoir touché la stèle sur laquelle on peut lire « Ici s’élevait depuis 1898 la synagogue de Strasbourg incendiée par les nazis le 12 septembre 1940 ».

Remis en liberté à l’issue de son audition, le trentenaire sera convoqué devant la justice au mois de juin prochain. Il devra répondre de délit de fuite et de défaut de maîtrise d’un véhicule. Le caractère antisémite de son geste n’a évidemment pas été retenu.

Un vif émoi

Survenue dix jours après la profanation du cimetière juif de Quatzenheim, la découverte de la stèle renversée avait provoqué un vif émoi. L’affaire a rapidement fait la une des médias nationaux et internationaux.

Premier arrivé sur les lieux, le maire de Strasbourg, Roland Ries, y a vu un nouvel acte antisémite. Tout comme le premier adjoint, Alain Fontanel. Le préfet, Jean-Luc Marx, s’était aussi rendu place, faisant part de sa tristesse.

Deux jours plus tard, l’ancienne synagogue de Mommenheim, dans le Kochersberg, avait été découverte souillée de croix gammées et des écrits antisémites avaient été placardés sur l’école du Conseil des XV à Strasbourg.

Source: www.lalsace.fr

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