La perquisition à l’IHU Méditerranée ce 31 mai est-elle liée à un «essai clinique sauvage» sur des patients Covid ?

Le parquet confirme auprès de «CheckNews» que la perquisition ne porte pas sur la prise en charge de personnes touchées par la pandémie, dissociant donc cet évènement des faits dénoncés dans la presse ces derniers jours.

Le 31 mai, plusieurs médias se sont fait l’écho d’une perquisition menée dans la matinée, à Marseille, au sein de l’IHU Méditerranée Infection, ex-fief de Didier Raoult. L’évènement survient quelques jours après la publication, dans les colonnes du Monde, d’une récente tribune signée par plusieurs sociétés savantes dénonçant des faits graves survenus à l’IHU au cours des dernières années. Les signataires relèvent en particulier qu’un traitement à base d’hydroxychloroquine a été prescrit à des dizaines de milliers de patients Covid «sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité», et pour partie «plus d’un an après la démonstration formelle de l’inefficacité dudit traitement». Et constatent que le protocole retenu pour suivre les patients a été mené «sans justification médicale» et «en dehors de tout cadre éthique ou juridique», servant de base à la rédaction d’une étude scientifique. Une situation qu’ils estiment constituer le «plus grand essai thérapeutique “sauvage” connu à ce jour.» Plusieurs médias, dont BFM TV, ont suggéré un lien entre les deux évènements.

Pourtant, les deux évènements – les faits évoqués dans la tribune, et la perquisition – s’avèrent sans lien. Dans l’après-midi, le parquet a expliqué que cette perquisition survenait dans le cadre d’une enquête sur sept études menées à l’IHU, suspectées d’avoir été réalisées en contournant la législation sur les «recherches impliquant la personne humaine», ou RIPH (1). Trois de ces études ont été identifiées comme suspectes lors de travaux menés par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’IGESR au premier semestre 2022, quatre autres ayant été ajoutées à l’instruction ce 29 mai.

Dans le détail, certaines de ces études auraient été menées sans obtenir l’avis favorable (pourtant obligatoire) d’un comité de protection des personnes, ni l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament. D’autres auraient été menées illégalement sur des mineurs ou des majeurs protégés, ou sans le consentement des personnes. D’autres, encore, auraient été menées sans que la responsabilité civile de l’IHU ne soit protégée par des assurances. Sollicité par CheckNews, le parquet précise que les sept études évoquées ne sont pas concernées «par l’ensemble» de ces faits.

Une «analyse complémentaire»

Dans son communiqué, le parquet précise aussi et surtout que «cette information judiciaire n’englobe pas les faits relatifs à la prise en charge thérapeutique de la tuberculose et du Covid-19, évoqués par la mission d’inspection Igas-IGESR comme susceptibles de constituer des faits de recherches cliniques non autorisés. Ces faits font l’objet d’une analyse complémentaire en cours par le parquet de Marseille, au regard notamment de récents développements.»

Auprès de CheckNews, le parquet de Marseille précise que les sept études concernées par l’instruction qui a donné lieu à la perquisition concernent «des recherches relatives au diagnostic de la tuberculose et du Covid-19, à un cluster de Covid-19 et portant sur d’autres sujets divers tel que la plaque dentaire et l’infection natale par le lait maternel.» Et nous confirme qu’il ne s’agit en aucun cas «de recherches liées à la prise en charge du Covid».

(1) Est considérée comme une RIPH une étude dans laquelle les interventions (gestes médicaux…) ou les observations (suivi, questionnaires adressés aux patients…) ne sont pas uniquement réalisées pour le soin du malade, mais aussi dans l’intention de mener une recherche destinée à faire évoluer les connaissances biologiques ou médicales. En revanche, la simple analyse rétrospective de données de soins qui n’auraient pas été collectées à des fins immédiates de recherche ne relève pas d’une RIPH.

par Florian Gouthière

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Guy Poron

Allons, allons, qui se cache derrière ces « sociétés savantes », aussi savantes soient-elles? La perfidie est si basse qu´elle transpire et pue de partout!Que Dieu protège et annihile les plans des pervers qui sont si nombreux!