La Haute Cour israélienne cherche à destituer Netanyhu

Les chefs de la coalition : la destitution de Netanyahu équivaut à un coup d’État militaire.

Les chefs des partis de la coalition ont publié samedi un communiqué condamnant fermement les discussions à la Haute Cour de justice sur une éventuelle destitution du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Les chefs des partis de la coalition rejettent fermement la discussion illégitime à la Haute Cour concernant la » destitution « du Premier ministre », ont écrit les chefs.  » Il s’agit d’une tentative illégale d’évincer un Premier ministre en exercice, ce qui n’est pas différent d’un coup d’État militaire. Aucune entité judiciaire, y compris la Haute Cour, n’a même une fraction de l’autorité légale pour une telle action. Seul le peuple élira le Premier ministre. 

« Et seul le peuple, par l’intermédiaire de ses représentants à la Knesset, décidera de mettre fin à son mandat. Le peuple et ses représentants n’accepteront jamais une discussion devant les tribunaux sur la possibilité d’un coup d’État. Ils n’accepteront jamais une annulation judiciaire illégale des élections et la souveraineté du peuple. Porter atteinte à la démocratie israélienne est un acte sur lequel flotte un drapeau noir, même lorsqu’il est commis sous le couvert d’une robe légale », conclut la lettre.

La lettre a été signée par Yariv Levin (Likud), Aryeh Deri (Shas), Bezalel Smotrich (Parti sioniste religieux), Itamar Ben-Gvir (Otzma Yehudit), Yitzhak Goldknopf et Moshe Gafni (Judaïsme unifié de la Torah) et Avi Maoz (Noam) .

Discussions sur la destitution

Fin janvier, il a été signalé que l’AG envisageait de destituer le Premier ministre Netanyahu après que l’ONG Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël a adressé une requête à la Haute Cour. La lettre des chefs de coalition est une réponse directe à une ordonnance de la Haute Cour  indiquant que le Premier ministre et son procureur doivent répondre à la pétition d’ici le mois prochain. 

Le chef de l’opposition, le député Yair Lapid, a répondu à la lettre en disant que « 24 heures après une terrible attaque qui a coûté la vie à deux enfants et un autre jeune homme, et après une autre roquette sur les habitants du sud de la bande de Gaza, que font les chefs de coalition choisissent de s’occuper des problèmes juridiques du premier ministre.

« Plus que toute autre chose, cela prouve pourquoi un Premier ministre avec des actes d’accusation et des ministres qui sont des criminels condamnés ne peuvent pas continuer à servir. Parce qu’ils ne sont occupés que d’eux-mêmes et de leurs intérêts personnels. Je suggère aux chefs de la coalition d’arrêter la législation folle et commencer à traiter avec l’État d’Israël », a déclaré Lapid.

« Le Mouvement pour la qualité du gouvernement rejette avec dégoût l’annonce des dirigeants de la coalition, a déclaré le Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël. « Certains de ces dirigeants de partis sont des criminels condamnés qui ne reconnaissent pas la suprématie de l’État de droit et ne reconnaître le fait que la Loi fondamentale : Le gouvernement détermine le mécanisme de destitution du Premier ministre et ne reconnaît même pas l’autorité de la Cour suprême pour statuer sur ces questions, comme ils l’ont fait dans le cas du criminel condamné, Aryeh Deri . »

« [Netanyahu] est dans un conflit d’intérêts aigu à la fois personnel et institutionnel et ses actions pour détruire complètement le système judiciaire sont une meilleure preuve que mille témoins de la nécessité de le destituer immédiatement », conclut le communiqué.

« Deux enfants et un homme de 20 ans sont assassinés dans un attentat, des alertes dans le sud, le terrorisme sévit et les chefs de la coalition signent à nouveau une lettre de loyauté, non pas à l’État, mais à Netanyahu », a écrit La présidente travailliste, la députée Merav Michaeli, sur Twitter. « Ce gouvernement appartient à des politiciens qui ne se voient et ne travaillent que pour eux-mêmes. Tant de détachement et tant de dégâts. »

En effet, un coup d’État.

La réalité d’un coup d’État ne s’est pas créée aujourd’hui, mais il y a une trentaine d’années, et son père était le juge Aharon Barak, qui a profité de la faiblesse des autorités législatives et exécutives et a accru le pouvoir de la justice à leurs dépens.

L’expression «coup d’État du régime» se répand parmi les manifestants et les membres des médias du camp «Just not Netanyahu». La plupart de ceux qui utilisent ce terme se comportent comme si la réalité d’un « coup de régime » était née avec le gouvernement actuel, et comme si son objectif était de libérer le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la réalité juridique dans laquelle il était pris.

La vérité est qu’un « coup d’État du régime » ne peut profiter à Netanyahu après le début de son procès. Le procès ne peut pas être arrêté, car le procès est mené par trois juges dont le rôle est de déterminer le rythme du procès et son issue. La vérité est que Netanyahu n’en a pas du tout besoin. C’est la performance de l’accusation dans le procès qui conduira à l’échec de son procès.

La réalité d’un coup d’État, cette fois sans guillemets, a été créée il y a une trentaine d’années, et son père était le juge Aharon Barak, qui a profité de la faiblesse des autorités législatives et exécutives et accru le pouvoir de la justice à leur dépense. C’est ainsi que le système de freins et contrepoids entre les trois autorités s’est déformé. C’est ainsi que l’équilibre essentiel d’un véritable système démocratique a été violé. Trente ans se sont écoulés jusqu’à ce que de larges pans du public aient intériorisé les résultats du coup d’État de Barak et entamé le processus de réhabilitation.

Ceux qui parlent aujourd’hui hautement d’un « coup d’État du régime » se sont remplis la bouche d’eau en vue du coup d’État du régime depuis le séminaire d’Aharon Barak. Sa force les a dissuadés. D’autre part, leur haine de Netanyahu les amène à utiliser aujourd’hui, alors qu’il y a une activité pour réparer les dégâts du coup d’État du régime à cette époque, divers outils contre ce qu’ils appellent « un danger pour la démocratie », ils calomnient Israël à travers le monde, et atteindre le langage des coups de gueule, des menaces et de l’incitation.

Le camp antidémocratique utilise un nouvel outil dans la campagne : les « comités présidentiels ». Yair Lapid et d’autres essaient de contourner les élections qui ont eu lieu ici il y a environ trois mois. La proposition de Lapid est d’établir des créatures étranges, des « comités présidentiels », qui serviront de substitut à la Knesset qui a été élue pour légiférer et contrôler le gouvernement, et à la place du gouvernement qui a été établi pour gouverner. Bref, un coup d’État, un changement dans le système de gouvernement de manière à ce que les fonctions de la Knesset et du gouvernement leur soient retirées, c’est-à-dire à l’électorat, et soient transférées à de nouvelles créations, dont personne ne sait ce qu’elle est et quel est son but, à l’exception du tatouage des résultats des élections. On espère que le président du pays ne se laissera pas entraîner dans l’exercice anti-démocratique.

Au sein du camp antidémocratique, des voix se font également entendre, jusqu’ici démenties, concernant le renvoi du Premier ministre dans les forteresses. C’est aussi un outil pour contourner les résultats des élections démocratiques et mener une révolution de régime à la manière d’un putsch. Un autre outil dans la boîte à outils du camp antidémocratique est le renversement progressif du gouvernement. On rencontre ainsi de plus en plus la volonté de subordonner le Premier ministre au conseiller juridique du gouvernement et la volonté de subordonner les ministres à leurs conseillers juridiques.

Le camp antidémocratique n’ignore pas les résultats des élections. Il tente, par divers moyens, de contourner le processus démocratique proprement dit. L’intimidation des élus de la majorité par les élus de la minorité n’est pas la démocratie. Elle est un outil de plus dans la boîte à outils du camp qui se comporte une fois de plus comme si le pays lui était enlevé.

Ron    Breiman

JForum.fr