La décapitation s’impose-t-elle à Évry-Courcouronnes, à Thann dans le Haut-Rhin, comme elle s’est imposée à Conflans-Sainte-Honorine lors de la décapitation du professeur Samuel Paty.

Les pratiques de l’islam sont-elles entrées en vigueur en France, puisque personne ou presque n’y trouve à redire, entre une gauche muette, et un ministre de l’Éducation balbutiant ?

Menaces, agressions, tentatives d’assassinats ou assassinats sont devenues courantes. Vouloir dénoncer cette situation vaut tout de suite une accusation d’islamophobie. Les seuls combats qui vaillent sont ailleurs. Le combat contre l’Occident et ses valeurs, la destruction de la famille, ou de la morale judéo-chrétienne sont une urgence absolue. La lutte contre Israël, un impératif. Que les mollahs d’Iran assassinent chaque jour des centaines de personnes qui aspirent à la liberté, que des millions d’Ouïghours en Chine soient torturés, que les Kurdes ou les Arméniens soient tués, tout cela n’impacte pas un seul instant la morale de la gauche bien-pensante. Ceux qui combattent cet islam hégémonique seraient des fascistes, des gens d’extrême droite, et même des antisémites (un mot uniquement utilisé comme une simple insulte, car être antisioniste est une qualité). Voilà la France en ce mois d’octobre, qui n’a que faire de préserver son identité, quand son portefeuille se dégarni un peu.

Essonne : un professeur d’histoire d’Évry-Courcouronnes menacé « de subir le même sort que Samuel Paty »

La lettre, découverte lundi devant l’entrée du lycée Georges-Brassens d’Évry-Courcouronnes, vise un professeur d’histoire et son père, tous deux de confession juive. Une enquête a été ouverte par le parquet d’Évry.

Un professeur du lycée Georges-Brassens d’Évry-Courcouronnes et son père ont été menacés de mort, lundi, dans un courrier déposé devant l’entrée de l’établissement. La lettre fait référence à l’assassinat de Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie poignardé puis décapité, le 16 octobre 2020 près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

« Une enquête pour menace de mort avec comme circonstance aggravante l’appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une religion déterminée a été ouverte et confiée au commissariat d’Évry-Courcouronnes », précise le parquet d’Évry, confirmant une information de Cnews. Dans cette lettre, le professeur et son père, tous deux de confession juive, sont menacés « de subir le même sort que Samuel Paty ». Selon nos informations, ces menaces ne sont pas liées au contenu des cours du professeur.

Une lettre « particulièrement inquiétante »

La missive, qui a été saisie par les enquêteurs, date du 7 octobre et a été reçue à l’établissement le lundi 10 octobre. « Pour le chef d’établissement, mentionne en préambule le courrier envoyé en lettre prioritaire, anonyme et tapé à l’ordinateur. Votre prof monsieur (le nom a été barré par les autorités) le sale JUIF doit arrêter de faire le malin. On va lui faire une SAMUEL PATY à lui et son père le vieux rabbin sioniste. Les juifs on n’en veut pas dans des lycées, restez dans vos synagogues. On va s’occuper de (…) à la sortie du Lycée. »

Sollicité, le rectorat de l’académie de Versailles fait savoir qu’ « à la suite de la réception de la lettre de menace, le professeur accompagné par le chef d’établissement a porté plainte lundi 10 octobre ». « L’académie de Versailles et l’établissement sont pleinement mobilisés dans l’accompagnement du professeur et de l’ensemble des équipes du lycée et des élèves », assure le rectorat. Une surveillance a été mise en place devant le lycée, comme en atteste cette voiture de police stationnée ce jeudi aux abords de l’établissement.

« Dès le mardi, des rumeurs bruissaient dans la ville, confie Ronan Fleury, 10e adjoint à Évry-Courcouronnes et ancien conseiller départemental. Je ne suis pas du tout étonné, malheureusement. Le ministre de l’Éducation vient de confirmer une hausse des atteintes à la laïcité avec 313 signalements depuis la rentrée. Je pense que ce chiffre, déjà trop important est largement sous-estimé, beaucoup de cas ne doivent pas être remontés. Cette lettre est particulièrement inquiétante, encore plus, car elle menace également le père du professeur, ce qui montre que le ou les auteurs sont bien renseignés. »

Haut-Rhin : un prof menacé après avoir parlé des caricatures de Mahomet

Un enseignant de Thann a été menacé de mort par l’oncle d’une élève, explique le HuffPost. En cours, l’enseignant avait évoqué « Charlie Hebdo ».

Près de deux ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant a été menacé de mort pour avoir évoqué auprès de ses élèves des caricatures du prophète Mahomet, dans l’est de la France, à Thann (Haut-Rhin). Une information confirmée par le rectorat de Strasbourg, qui a « fermement » condamné ces menaces auprès de l’Agence France-Presse, mercredi 12 octobre au soir.

Alors que l’enseignant parlait du journal satirique Charlie Hebdo, le 4 octobre dernier, le professeur a eu un « accrochage verbal » avec l’une de ses élèves, durant un cours à propos de la liberté d’expression. Dans la foulée, l’oncle de la jeune fille s’est ensuite rendu dans le lycée Scheurer-Kestner. Menaçant, l’homme s’en est pris au professeur. Durant l’altercation, l’individu suspect aurait évoqué le cas de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie tué en 2020 devant son établissement scolaire à Conflans-Sainte-Honorine.

Le 16 octobre 2020, le professeur de lycée avait été décapité une dizaine de jours après avoir montré à l’une de ses classes une série de caricatures de Mahomet. Quelques heures plus tard, le parent d’une des élèves – qui n’avait pas assisté au cours en question – avait publié une série de vidéos contre Samuel Paty. Des contenus sur lesquels le terroriste islamiste tombera, avant de se rendre devant l’établissement scolaire pour commettre son attentat.

Une information judiciaire ouverte

Trois jours après les faits, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Mulhouse pour « menaces de mort sur une personne chargée d’une mission de service public » contre l’oncle de la jeune élève. Cette dernière, quant à elle, est poursuivie pour « apologie du terrorisme ». Elle doit être interrogée par un juge d’instruction dans les prochaines semaines.

L’agression de ce professeur dans le Haut-Rhin intervient alors que le ministre de l’Éducation nationale a observé une « hausse des signalements » d’atteinte à la laïcité dans les établissements scolaires depuis la rentrée scolaire de septembre 2022. Une tendance qui s’inscrit dans un contexte d’appels à la transgression de la loi sur la laïcité sur les réseaux sociaux. Le 30 septembre dernier, Pap Ndiaye avait indiqué que cette hausse des violations des principes de laïcité concernait « en particulier les signalements de port de vêtements », comme les « abayas, qui semblent se multiplier ».

 

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