Les Prévisions Économiques en Israël : Pourquoi la Bourse Accueille-t-elle les Perspectives Négatives avec Soulagement

Les prévisions économiques publiées récemment par l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) concernant l’économie israélienne pendant la guerre ont été accueillies avec un soupir de soulagement sur la Bourse de Tel Aviv. Alors que les chiffres annoncés semblaient peu encourageants, avec un déficit prévu de 6,3 % cette année et de 5,1 % l’année prochaine, ainsi qu’une croissance modérée en 2023 et 2024, les investisseurs ont réagi positivement, marquant une nette hausse des indices boursiers.

Les experts expliquent cette réaction en soulignant que les investisseurs avaient déjà pris en compte un ralentissement économique et une augmentation du déficit à des taux bien supérieurs à ceux annoncés par S&P. En effet, la Banque d’Israël avait anticipé un déficit de seulement 2,3 % cette année et de 3,5 % l’année prochaine, avec une croissance de 2,3 % en 2023 et de 2,8 % en 2024.

Bien que les projections de S&P puissent sembler pessimistes à première vue, elles ont provoqué une réaction positive sur le marché boursier. Après une semaine de baisses, la Bourse de Tel Aviv a ouvert en hausse, avec une augmentation significative de près de 1 %. Cette réaction s’est accélérée au cours de la journée, renforcée par les données sur l’inflation aux États-Unis, qui ont surpris favorablement les investisseurs.

Dodi Reznik, stratège en taux d’intérêt chez Leumi, estime que le marché a déjà intégré les conséquences du ralentissement économique et de l’augmentation du déficit dues aux combats dans le sud du pays. Selon lui, le marché est en train de se stabiliser autour des niveaux actuels, témoignant de la résilience face à la situation actuelle.

Une autre explication de cette réaction positive peut être trouvée dans la différence entre les prévisions de S&P et celles de l’agence de notation Moody’s, publiées il y a à peine deux semaines. Moody’s avait émis des projections particulièrement sombres pour l’économie israélienne, annonçant un déficit de plus de 7 % l’année prochaine et une inflation de 6,8 %. En comparaison, les chiffres de S&P semblaient moins sévères.

Noam Meirovich, directeur des investissements chez Migdal Capital Markets, souligne que le marché est devenu moins réactif aux annonces de notation au fil du temps. Il estime que les investisseurs anticipent déjà les tendances économiques avant même ces publications, ce qui explique la réaction positive face aux prévisions de S&P.

En fin de compte, l’annonce de S&P a donné un répit aux investisseurs, éloignant les craintes d’une dégradation immédiate de la note de crédit d’Israël. Meyerovich voit également du positif dans le timing de la décision de notation, indiquant que tout abaissement éventuel serait envisagé dans un à deux ans, et seulement en cas de données économiques plus faibles que prévu. Dans le contexte actuel, marqué par les coûts économiques importants de la guerre, cette perspective offre un soulagement aux investisseurs qui redoutaient les conséquences d’une révision à la baisse de la notation.

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