L’hystérie israélienne amplifie la menace que posent les roquettes du Hamas
Le Général Soleimani resurgit avec quelques vérités amères à l’encontre du groupe islamiste palestinien

Le Président du Bureau politique du Hamas Musa Abu Marzouk a mené une délégation en forme de S.O.S à Téhéran, le mois dernier, dans un effort désespéré pour persuader l’Iran de mettre un terme à son boycott et de renouveler son afflux de financement et d’armes vers la Bande de Gaza. Mais, le 4 avril, cette délégation est retournée bredouille à domicile.

C’était une tentative de la dernière chance, puisque le Hamas palestinien fondamentaliste qui dirige la Bande de Gaza est complètement fauché.

Depuis le 1er mars, il a été contraint de réduire des deux-tiers les salaires qu’il paie aux membres de sa branche militaire, le Brigades Ezz-al-Din Al Qassam : chaque combattant ramène à présent 200 $ à la maison, au lieu des 600 $ mensuels et les officiers qui avaient l’habitude de toucher environ 1.000 $ doivent se contenter de 350 $.

Les sources des renseignements militaires de Debka ajoutent : le groupe terroriste a, en outre, arrêté le recrutement par manque de financement pour payer, équiper ou entraîner les nouveaux combattants.

Les problèmes de liquidités frappent aussi le gouvernement du Hamas. La plupart des services municipaux de Gaza City sont suspendus à cause du fait que les responsables de la ville ne sont plus payés.

Le boycott de l’Iran en matière d’assistance militaire et financière à la Bande de Gaza s’est imposé à la mi-2015, à cause du refus du Hamas de s’aligner derrière l’approbation sans aucune réserve des alliés de l’Iran, le Président syrien Bachar al Assad et les rebelles Houtis du Yémen.

Depuis lors, le Hamas ne s’est épargné aucun effort pour mettre fin à cette épreuve de force. Ses dirigeants ont même tenté de demander à leur ami et allié, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, d’intercéder en leur nom auprès de ses maîtres à Téhéran. Nasrallah a fait tout son possible, en suggérant que son groupe, le Hezbollah, aurait l’autorisation de renouveler ses opérations de renseignements militaires à Gaza, afin de rendre cette demande de restaurer son soutien digne d’intérêt aux yeux de l’Iran.

Mais cette proposition, comme toutes les précédentes tentatives a été rejetée.

Cette fois, les visiteurs envoyés par le Hamas ont d’abord été reçus par des responsables de haut-rang, dont Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil National Suprême iranien et Ali Larijani, président du Conseil de la Shura. Abu Marzuk leur a demandé de déposer le dossier demandant la fin du boycott devant le Guide Suprême d’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei. 

Après les avoir fait poiroter pendant deux semaines, le Général Qassem Soleimani, Commandant des Brigades al Qods des Gardiens de la Révolution iranienne, leur a finalement accordé une audience.

Mais, selon les sources iraniennes de Debka, il leur a fait comprendre sans ménagement qu’aucune largesse supplémentaire ne proviendrait de la République Islamique à moins que le Hamas ne déclare publiquement son soutien au Président syrien Bachar al Assad et qu’il n’ordonne à ses effectifs combattants présents au Liban de se joindre à la campagne  militaire du Hezbollah dans son soutien au dirigeant syrien. Cette confrontation à des conséquences plus larges au-delà même des relations de l’Iran avec les terroristes palestiniens.

Hamas_Kotert

1. Téhéran démontre que son appui à Assad est absolu et ne souffre aucune opposition. Cette position devrait anéantir tout espoir sous-jacent à l’entente américano-russe en vue d’une résolution politique du conflit syrien, disant qu’Assad devrait, à un certain point, accepter de transmettre le pouvoir à une coalition large.

L’Iran reste impitoyable sur le fait de faire plier tous ses alliés et débiteurs pour qu’ils suivent sa ligne de conduite et de défense du dirigeant syrien.

2. Le Général Soleimani a refait surface après une disparition de près de cinq mois aux yeux de l’opinion publique. Les rumeurs abondaient alors concernant la possibilité qu’il ait été blessé grièvement sur le champ de bataille syrien (autour d’Alep), ou alors qu’il soit tombé en disgrâce aux yeux de Khamenei et qu’il ait été marginalisé ou discrédité. Sa réapparition à Téhéran au moment de la visite de la délégation du Hamas signifie qu’il a été réinstallé aux commandes des forces iraniennes en Syrie et qu’il tient bien le rôle de coordinateur des opérations avec l’armée russe.

3. Après avoir pris la porte de l’Iran en pleine face, les dirigeants du Hamas ont tenté, avec une grande réticence, de rafistoler leurs relations en lambeaux avec le Président égyptien Abdel Fattah El Sissi.

Mais une délégation envoyée au Caire s’est trouvée confrontée à des responsables militaires et des renseignements égyptiens aussi obstinés que les Iraniens. Les terroristes du Hamas ont été mis en garde du fait que, s’ils veulent amender leurs relations, ils devraient prouver leur bonne foi en coopérant avec Le Caire dans la guerre contre l’Etat Islamique dans le Sinaï. Spécifiquement, les terroristes palestiniens doivent transmettre à l’armée égyptienne toutes les données utiles de renseignements qu’ils ont accumulées sur les réseaux de Daesh dans le Sinaï avec lesquels ils jouent leur balle.

Bien qu’insolvable, le Hamas a décidé qu’il ne pouvait pas se permettre de se conformer aux exigences de l’Egypte en termes d’assistance. Comme les sources de Debka l’expliquent, rompre avec les supplétifs de l’Etat Islamique dans le Sinaï détruirait le dernier pipeline qui reste au Hamas pour la réception d’argent et d’armes clandestins, à partir des sourtces islamistes de Libye.

Après avoir brûlé leurs bateaux à Téhéran et au Caire, les terroristes palestiniens semblent bien s’être lancés dans une impasse.

L’hystérie concernant la menace que pose le Hamas a refait surface en Israël cette semaine, même si la force militaire de l’organisation terroriste s’est progressivement désintégrée, principalement à cause du manque d’argent que personne, au sein des cercles dirigeants politique ou militaire du Hamas n’a été en mesure de résoudre.

Tout a commencé par un point de presse donné par le chef du Commandement Sud de Tsahal, le Général-Major Eyal Zamir, à des correspondants militaires, à la suite d’un exercice défensif dans la zones de la frontière de Gaza.

Après coup, les chefs de file de l’appareil israélien de la défense ont fait des commentaires sur la menace que pose le Hamas, en employant les vieux clichés devenus familiers depuis des années pour le public israélien. Peut-être que le plus commun de tous est : « Le Hamas n’est pas intéressé à mener une escalade actuellement… mais ». Un autre leitmotiv serait : « Israël et Tsahal ne sont pas intéressés à conduiore une escalade actuellement… mais ».

L’un des chefs de file des conseils locaux israéliens de la zone frontière de Gaza a ajouté qu’il n’était pas surpris par les récents commentaires d’officiers supérieurs de Tsahal concernant le renforcement du Hamas. « Les déclarations disant que des agents opérationnels du Hamas poursuivent leurs opérations terroristes ne peuvent réellement surprendre que ceux qui sont détachés de la réalité », a t-il dit.

Face à la faiblesse de l’organisation terroriste, l’hystérie israélienne aide le Hamas à dissimuler sa véritable situation aux yeux du public palestinien.

 

[Il sera intéressant de se demander pourquoi : préférable qu’une partie du public ne se tourne pas vers Daesh pour mettre un terme à la domination locale du Hamas? Nécessité de maintenir l’illusion d’un pouvoir du Hamas au moment des négociations avec la Turquie, le Ministre Uri Ariel (considéré comme très à droite) allant jusqu’à plaider la construction d’un port à Gaza?]

DEBKAfile Analyse Exclusive 15  Avril 2016, 6:45 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires