Ce sera assurément le centre commercial le plus bas de la planète. Sa construction est déjà sur les rails depuis 2 mois et fait partie d’un vaste projet destiné à redonner vie au tourisme de masse vers la Mer Morte. L’investissement du ministère du tourisme et des pouvoirs locaux est à la mesure du défi : 1 milliard de shekel.
Réhabiliter « Ein Bokek » la région des hôtels de la Mer Morte, c’est un peu l’arlésienne en Israël. Plusieurs gouvernements s’y sont attelés mais la lumière n’avait jamais jailli au bout du tunnel. Cette fois, c’est la bonne, le projet semble gigantesque et les travaux titanesques visibles sur le bord de mer en donnent un avant-gout. Outre les 3500 chambres d’hôtel supplémentaires prévues et l’aménagement des 15 kilomètres de plages, c’est surtout la construction d’un « Canyon », un immense centre commercial qui changera la donne.
En plus des grandes enseignes internationales qui ont déjà réservé un emplacement dans les 15 000 mètres carrés d’espace marchand, le touriste y trouvera un solarium, un centre de soins, des spas, des restaurants et même un centre de recherche.
Pour Dov Litvinoff, président du conseil régional de Tamar, c’est une révolution : « jusqu’à présent, les touristes avaient deux choix lorsqu’ils venaient à la Mer Morte, rester dans leur hôtel climatisé ou prendre un bain. Sinon, ils devaient faire des kilomètres pour visiter Massada, les sources d’Ein Guedi ou le site de Qumran, où ont été découverts les manuscrits de la Mer Morte. Ce n’est pas comme à Eilat qui dispose de nombreuses attractions. Ici, ils étaient comme des prisonniers de luxe, maintenant ça va changer ».
Signe particulier de ce nouveau centre commercial, les touristes pourront faire détaxer sur place leurs achats et récupérer sur le champ les abattements fiscaux prévus par la loi.
Au-delà du centre commercial, les investisseurs se bousculent désormais dans la région car selon les projections, le nombre de touristes (2 millions aujourd’hui), devrait doubler d’ici 5 ans à la Mer Morte. Mais pour Dov Litvinoff, il manque encore une dernière touche à ce tableau idyllique créateur de 20 000 emplois : « c’est très bien de doubler le nombre de touristes mais il faut également gérer cet afflux en amont. Cela signifie que si les infrastructures routières ne sont pas remises à niveau, la région va vite devenir un enfer pour les voyageurs, car un seul camion lent ou un accident de la route peut complètement bloquer la circulation sur nos routes escarpées. »
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le Conseil régional de la Mer Morte a révélé la mise en chantier d’un nouvel aéroport qui desservira la région et qui devrait voir le jour pour les petits porteurs en 2018. Deux ans plus tard, l’aéroport devrait être ouvert aux vols internationaux.
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