La grotte creusée dans la falaise à l’ouest de Qumran, dans le désert de Judée, est minuscule. Trois mètres sur cinq seulement. Elle est composée de deux niches latérales d’où part un petit tunnel. C’est là que le Dr Oren Gutfeld de l’Institut d’archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem et son collègue Dr. Randall Price de l’Université de la Liberté, en Virginie, ont fait de nouvelles découvertes surprenantes.

Les excavations précédentes, qui avaient eu lieu en novembre dernier, à l’extérieur de grottes jumelles, situées en face du Kibboutz Kalia, s’étaient révélées décevantes. La deuxième série de fouilles, aura été plus fructueuse. Tout d’abord, dans une autre grotte, au sud de Wadi Qumran, ils avaient déjà découvert sous la poussière accumulée et sans même avoir à creuser, un matelas de feuilles de palmier et des poteries datant de l’époque du Second Temple, éparpillées à même le sol. Plus rare et plus surprenant aussi, s’y trouvaient des matières organiques, telles que des noyaux d’olives et de dattes, des graines de toutes sortes et des fragments de corde, datant de cette même période. Des découvertes passionnantes, surtout en raison de leur excellent état de conservation, dû à l’air sec et chaud du désert. Pour autant, rien d’unique non plus, pour des archéologues faisant régulièrement des fouilles dans le désert de Judée.

Une grotte minuscule et une surprise de taille.

Yousef Ta’amireh, un ouvrier bedouin de la tribu Ta’amireh, la même tribu à laquelle appartenait le légendaire berger bédouin qui, selon le récit de la découverte des Manuscrits de la Mer Morte, avait trouvé le premier, les précieux rouleaux, nichés au cœur de ces grottes montagneuses, travaillait aux excavations de cette grotte. Le docteur Gutfeld l’observait, alors qu’il tentait de dégager un grand rocher, qui encombrait la niche orientale de la grotte. Or en y regardant de plus près, il s’aperçut que ce rocher ne s’était pas accidentellement décroché de la paroi, mais que quelqu’un, ou plusieurs personnes, l’avaient amené jusque-là et placé intentionnellement le long du mur pour dissimuler quelque chose. Excité par cette découverte, Gutfeld s’est alors emparé lui-même d’une pioche et s’est mis à creuser avec ferveur. Au bout de quelques minutes, il a découvert les fragments d’une grande jatte et de son couvercle. Alors, comme tombé de nulle part, un vieux parchemin s’est déroulé sous ses yeux. «Je suis resté sans voix», se souvient Gutfeld, qui nous reçoit dans son laboratoire de l’institut d’archéologie de l’université. Même plusieurs mois plus tard, l’énormité de l’événement lui fait encore courir des frissons tout le long de l’échine. « J’ai voulu tout de suite appeler mon assistant, mais j’étais incapable de dire un mot. C’était une trouvaille tellement exceptionnelle et excitante. « 

L’équipe s’est alors empressée d’organiser le transport de ce précieux parchemin. Personne ne s’attendaient à découvrir un tel trésor. Heureusement, Miriam Lavie, chef du laboratoire de conservation de l’Institut d’archéologie de l’Université hébraïque avait préparé au cas où, un kit spécial Manuscrit de la Mer Morte, destiné à pouvoir soigneusement transporter toute trouvaille qui nécessiterait un traitement particulier ; gants en caoutchouc, gants en soie, une boîte de rangement spéciale doublée en soie et une paire de pincettes. Muni de la pincette, Gutfeld a ramassé son rouleau avec d’infinies précautions, et après l’avoir enveloppé, l’a délicatement placé dans la boîte et a foncé directement à Jérusalem, dans son laboratoire d’archéologie pour le placer en lieu sûr. De là, le parchemin a ensuite été acheminé à l’Autorité des antiquités d’Israël, où il est stocké depuis dans le laboratoire de conservation des Manuscrits de la mer Morte.

Un manuscrit et des objets qui posent question Cependant, lorsqu’ils ont déroulé le rouleau pour le scanner, quelle ne fut pas leur surprise en découvrant que le précieux manuscrit était parfaitement vierge. « Peut-être que c’était un parchemin qui avait été préparé en vue de son utilisation. Mais alors pourquoi le cacher? Ou peut-être que l’écriture sur le document a été effacée ? Il n’y a qu’à Qumran qu’on trouve des choses aussi étranges « , confie Gutfeld.

Gutfeld rappelle que déjà au cours des premières fouilles des grottes de la Mer Morte, menées dans les années 1950, par le père dominicain Roland De Vaux, directeur de l’École Biblique et Archéologique française de Jérusalem-Est, alors sous contrôle jordanien, une énorme jatte de stockage avec son couvercle avait été découverte intacte, dissimulée dans une décharge. Et là déjà, elle était vide. « C’est très étrange, nous sommes perplexes devant toutes ces questions qui sont pour l’heure sans réponses », avoue-t-il. Gutfeld et son équipe se sont alors hâtés de creuser la roche pour se frayer un passage le long du tunnel étroit, de de cinq mètres de large seulement pour parvenir jusqu’au bout, environ 15 à 17 mètres plus loin.

En chemin, ils ont trouvé de grandes quantités de matière organique, de même nature que celles qu’ils avaient découvert à l’intérieur de la grotte, ainsi que deux bandes de cuir certainement utilisées pour attacher les rouleaux ensemble et un grand nombre de fragments de poteries cassées à proximité. Ils ont aussi découvert 15 petits morceaux de textile, certainement utilisés pour envelopper les rouleaux. Puis, derrière un grand rocher au bout du tunnel, les débris de quatre énormes jattes cassées avec leur couvercle. Tous ces reliquats (objets) ont été datés du 1er siècle de l’ère courante. Une époque où la communauté de Qumran était en pleine activité. Mais il furent interpelé par au moins deux autres objets qui dataient de toute évidence d’une époque plus récente.

Un parchemin vierge ce n’est pas rien

Il s’agissait de deux manches de haches rouillés qui gisaient là parmi les fragments épars. Ta’amireh y a jeté un bref coup d’œil et les a immédiatement identifiés, certain qu’il s’agissait de manches de haches qui avaient appartenu à des membres de sa tribu, il y a 50 ou 60 ans seulement. « ça nous a déçu parce que ça voulait dire que des voleurs d’antiquités étaient passés par là avant nous et s’étaient emparés des rouleaux « , explique Gutfeld. « Au moins, ils ont laissé les textiles », se console-t-il. Bien que tous les rouleaux qui étaient très certainement conservés dans ces jattes aient disparus, les fouilles n’ont pas été vaines et ce qui a été découvert est riche d’enseignement. Les fragments de sept à huit jattes de stockage, soigneusement assemblés, permettront de les reconstituer entièrement. Au moins quatre à cinq couvercles sont intacts, ainsi que deux lanières de cuir utilisées pour attacher les rouleaux et 15 fragments de textile qui devaient servir à les envelopper. Ils ont également récupéré des tendons et des morceaux de peau qui servaient à relier ces tissus. Et certains éléments découverts remontent aux périodes Chalcolithique et Néolithique.

Mais ce qui a particulièrement attiré leur attention, c’est un morceau de papyrus plié qui, après avoir été analysé par le Dr Elizabeta Boaretto au Weizmann Institute of Technology, s’est également révélé vierge. « Pour une mystérieuse raison, ces papyrus étaient vierges aussi. On se souviendra de moi comme de l’archéologue qui a découvert des rouleaux vierges », plaisante Gutfeld en riant. « Mais même vierge, un rouleau de parchemin, ce n’est pas rien « .

Des manuscrits volés qui pourraient en cacher d’autres

C’est la première fois, depuis plus de 60 ans, qu’une nouvelle grotte a été découverte et correctement excavée. Elle est située au sud de l’oued de Qumran, alors que les autres grottes excavées jusqu’ici, se trouvaient au nord. C’est la raison pour laquelle Guttfeld est si impatient d’y retourner en novembre. En effet il explique, en prenant soin de ne pas dévoiler la situation géographique de la grotte, que ces découvertes sont importantes, justement du fait de leur emplacement. « Peut-être que davantage de grottes, au sud de l’oued de Qumran, devraient être passées au peigne fin « , dit Guttfeld. « Nous avons bien failli mettre la main sur de nouveaux manuscrits. Or depuis 60 ans, on était convaincu que les Manuscrits de la mer Morte, avaient tous été cachés dans ces fameuses 11 grottes de Qumran. Mais maintenant, il ne fait plus aucun doute que nous avons découvert une 12ème grotte. Tout indique qu’à l’évidence, la grotte contenait des rouleaux qui ont été volés.  » Stupéfiant et qui pose question avec la découverte de cette grotte, ce sont les matières organiques et les fragments de poterie qui s’y trouvaient. Cela laissent à penser qu’elle a servi d’hébergement ou de refuge, contrairement à la plupart des autres grottes qui semblent avoir été utilisées uniquement à des fins de stockage.  » Les paniers, les cordes, les noyaux d’olive et les matelas organiques prouvent que des individus ont vécu ddedans », confie-t-il. « Peut-être son utilisation était-elle provisoire ou saisonnière ? Peut-être que les rouleaux ont été écrits là ? C’est ce qui fait la singularité de cette grotte. « 

L’ « Opération Manuscrits » 2 Sous la houlette de l’Institut universitaire hébraïque d’archéologie, et en coordination avec le Département du Patrimoine au ministère des Affaires de Jérusalem et le ministère de la Culture et du Sport, il s’agit là des premières fouilles menées dans la partie sud du désert*** de Judée, dans le cadre d’un nouveau projet national appelé « L’Opération Manuscrits». Du fait que ces excavations ont lieu sur les territoires disputés, aux abords de la ligne verte, elles sont également encadrées et soutenues par l’administration civile, l’Autorité des parcs et forêts d’Israël et de l’Autorité des antiquités d’Israël (IAA). A l’origine, ce projet a tout d’abord été initié dans le but de déjouer les vols d’antiquité, et démanteler les réseaux de voleurs. Les fouilles actuelles et futures des grottes dans le désert de Judée, qui sont des cibles privilégiées pour le vol d’antiquité en raison de leur emplacement géographique isolé, feront en même temps, l’objet d’enquêtes systématiques.

Dans le sillage des Accords d’Oslo, il y a 24 ans, l’IAA avait déjà initié un projet similaire « Opération Manuscrits » juste avant que Jéricho ne soit rendu à la nouvelle Autorité palestinienne. Dans la crainte qu’Israël allait bientôt céder toute cette partie du désert du Judée, les fouilles avaient été menées à la hâte et rien de significatif n’avait été découvert. A cette époque la grotte de Gutfeld portait le nom de Grotte 53. On l’appelle aujourd’hui Q12 pour mettre en évidence sont lien aux 11 autres grottes du complexe de grottes de la Mer Morte. A l’époque une fouille superficielle de deux jours seulement avait été faite à la hâte. Par la suite, Gutfeld, qui avait déjà participé à plusieurs fouilles de la région du désert du Judée, avait eu entre le main le rapport de l’IAA, qui évoquait l’existence d’un tunnel qui partait de la grotte pour s’enfoncer dans la roche, ce qui n’avait pas manqué de l’intriguer vivement.

Une course contre la montre avec les voleurs

Mais ce qui motive ce projet actuel d’ »Opération Manuscrits », n’est pas de procéder à l’excavation de toutes les grottes, mais d’explorer l’ensemble cette falaise rocheuse de façon approfondie, ce qui pourrait prendre des années, afin d’en sélectionner 10 à 15% à excaver. explique Gutfeld. « Le fait que des fouilles aient lieu dans ce périmètre, devrait dissuader les Bédouins de tenter de voler des antiquités. », dit-il. « Si nous ne le faisons pas, les voleurs continueront d’y sévir, comme ils le font depuis de nombreuses années. D’une certaine manière, nous sommes engagés dans une course contre la montre qui a débuté en 1947. Dans cette course, ils ont quelques longueurs d’avance. Et si nous ne faisons rien maintenant, ils gagneront à nouveau ». Israël Hasson, directeur général de l’IAA, a déclaré dans un communiqué de presse de l’IAA qu’il est convaincu que des découvertes majeures nous attendent encore. « Nous sommes engagés dans une course contre la montre, car les voleurs d’antiquités font main basse sur notre patrimoine à l’échelle mondiale, motivés par l’appât du gain. L’État d’Israël doit mobiliser ses forces pour les mettre en échec, et pour cela doit débloquer les fonds nécessaires pour lancer une opération historique, avec le soutien du public, pour effectuer l’excavation systématique de toutes les grottes du désert de Judée « , a-t-il déclaré.

Eviter les pillages et sauver un patrimoine unique

Ces nouvelles fouilles sont particulièrement cruciales et urgentes dans la mesure où ces cinq ou six dernières années, l’Unité de lutte contre le vol des antiquités de l’IAA a pris conscience que de nouveaux fragments de manuscrits de la mer Morte de la période romaine et de la période de fer, étaient apparue sur le marché noir des antiquités. Cela prouve que les pillages vont bon train et que les réseaux sont très organisés dans la région. Or, les voleurs d’antiquités endommagent les sites archéologiques de façon irrémédiables. Ils creusent de façon anarchique dans les différentes strates archéologiques, ce qui rend à postériori impossible aux archéologues de dater ces centaines d’objets mis sur le marché et de déterminer leur emplacement original exact.

Pour l’heure, les mesures prises pour prévenir les vols, sont insuffisantes et inefficaces. Il s’avère donc que la meilleure façon d’assurer la conservation et la protection de ces sites et des antiquités, encore dissimulées dans les grottes du désert, serait d’y effectuer des fouilles professionnelles. Cela permettrait de transférer les découvertes qui y seraient faites aux autorités. Garantir leur conservation serait aussi la façon la plus efficace de les préserver pour les générations futures « . Bien que situées dans une zone politiquement contestée, dont la souveraineté future n’est toujours pas clairement établie, Gutfeld affirme qu’il en va de la « responsabilité et du devoir »des archéologues, d’empêcher le pillage des grottes et que c’est leur devoir de lancer des fouilles professionnelles pour y parer . « Nous les archéologues, nous faisons des fouilles, pas de la politique « , affirme Gutfeld.  » Aux politiciens d’en avoir la volonté politique « .

Un marché noir des antiquités lucratif

On suppose que les manuscrits originaux de la mer Morte ont été pillés dans ces grottes, puis vendus sur le marché noir des antiquités. Des érudits israéliens en auraient fait l’acquisition en 1947. De Vaux en avait lui aussi découverts quelques-uns, lors de fouilles qu’il dirigeait dans la région, alors qu’elle était sous autorité jordanienne. Au cours des dernières années, des rouleaux supplémentaires sont également apparus sur le marché noir. Quatre ont été achetés clandestinement par un célèbre archéologue israélien et Yigal Yadin, le numéro deux de l’état-major de l’IDF (Force de Defense Israélienne). Ils auraient été acquis grâce à l’entremise d’un intermédiaire aux États-Unis, après que l’archevêque syrien orthodoxe de Jérusalem, ait fait paraitre une annonce publicitaire dans le Wall Street Journal, annonçant leur mise en vente. L’archevêque avait transbordé les rouleaux vers le New Jersey dès 1949, dans la crainte qu’ils soient endommagés par les combats, lors de la guerre d’indépendance d’Israël.

À ce jour, la collection totale des manuscrit de la mer Morte comprend aussi environ 1000 textes juifs anciens. A cela s’ajoutent quelques-unes des premières copies connues de textes bibliques, écrites en araméen ou en hébreu ancien. Tous datent de la période du deuxième temple.

Le professionnalisme des voleurs

Il y a un an, l’IAA a annoncé les premières étapes de l’Operation manuscrit », en lançant une campagne d’excavations archéologiques complexes, à la recherche de nouveaux rouleaux. Les excavations ont commencé à Nahal Tze’elim dans la « Grotte aux Crânes », ainsi nommée à cause des sept crânes et autres restes de squelettes, découverts à cet endroit en 1960, par le Professeur Yohanan Aharoni. Malgré son emplacement dans l’une des régions les plus arides et les plus reculées du désert de Judée, et bien qu’elle soit située sur une falaise abrupte qui court le long du versant nord du ruisseau Tze’elim, en novembre 2014, les inspecteurs de l’Unité de l’IAA, pour la prévention des antiquités, ont surpris une bande de voleurs d’antiquités, alors qu’ils pillaient le contenu de la Grotte aux crânes.

Ces voleurs, originaire du village de Sa’ir, près de Hébron, sont des professionnels à part entière. Pour atteindre la grotte, ces experts en varappe et en escalade, se déplacent le long de la falaise en rappel, harnachés d’un équipement spécialisé. Les voleurs d’antiquités d’aujourd’hui ne sont plus dotés de simples pioches. Ceux-là ont été capturés équipés de détecteur de métaux et d’un équipement d’archéologue spécialisé pour des excavations, alors qu’ils recherchaient des antiquités. Lorsqu’ils ont été surpris par les inspecteurs de l’IAA, ils étaient déjà en possession d’artefacts importants vieux de 2 000 ans, datant de la période romaine, et d’autre datant du Néolithique qui avaient 8000 ans. Les voleurs ont été arrêtés, jugés et condamnés à une peine de prison et une amende de 28 200 $ (100 000 NIS).

A la recherche de nouveaux rouleaux

En 2009, l’Unité de prévention du vol d’antiquités et la police israélienne de l’IAA ont lancé une perquisition lors d’une réunion de marchands d’antiquités. A cette occasion, ils ont saisi un ancien papyrus recouvert d’une écriture hébraïque datant de 139 de l’ère courante, soit de l’époque du soulèvement de Bar Kokhba, que les marchands avaient mis en vente pour 2 millions de dollars. Leur enquête conjointe leur a révélé que ce papyrus avait probablement été découvert et dérobé sur le site de Nahal Tze’elim. Le manuscrit fait mention de villes et d’implantations de la région des hauteurs de Hébron. Les archéologues pensent que cela suggère que le papyrus faisait partie d’archives, appartenant à des juifs, qui avaient fui la région d’Hébron pour se réfugier dans le désert, après l’insurrection de Bar Kokhba.

Une équipe de l’Unité de lutte contre les vols d’antiquités de l’IAA, accompagnée de chercheurs du « Centre de recherche des grottes », de l’Université hébraïque et de centaines de bénévoles, ont participé aux fouilles de 2016 dans la Grotte aux Crânes. En raison de sa situation géographique qui la rend difficile d’accès, ces fouilles ont requis d’en appeler à l’Autorité de la nature et des parcs pour obtenir l’autorisation d’utiliser des équipement pour l’escalade en rappel. Et la construction d’une piste d’accès. Il va sans dire que les voleurs d’antiquités, n’ont pas à s’encombrer de ce genre de formalités bureaucratique. De fait ils sont plus rapides et plus efficaces pour atteindre ces sites difficiles d’accès, et les spécialistes sont souvent pris de vitesse.

Les découvertes faites dans cette grotte sont encore modestes. Pour autant, tous ces fragments de cuir, de cordes, de textiles, d’objets en bois, fragments de poterie, vases en pierre, objets en silex, y compris un peigne à poux en bois, promettent de nourrir la réflexions et de donner de précieux renseignements aux chercheurs. Des fragments de manuscrits de la mer Morte y ont également été découverts, mais de très petite taille et recouverts d’une écriture difficile à déchiffrer en raison de leur mauvaise conservation, à tel point qu’il est même impossible de distinguer à l’œil nu dans quelle langue ils ont été rédigés. Il est à espérer que des analyses plus poussées le permettront. Une autre découverte des plus intrigantes, est celle d’un faisceau torsadé de billes, le troisième de ce type à avoir été découverte à ce jour, qui date de la période préhistorique du Chalcolithique.

« Malgré les mesures rigoureuses prises à l’encontre des voleurs d’antiquités, nous sommes encore témoins d’actes de pillages dévastateurs qui, malheureusement, sont rendus possibles du fait de la vaste étendue géographique de ces régions désertiques », a déclaré Amir Ganor, directeur de l’Unité IAA pour la prévention du vol d’antiquité. « Il existe des centaines de grottes creusées à même les falaises de la région. Leur accès difficile en fait des sites dangereux. Or, dans presque toutes les grottes que nous avons fouillées, nous avons trouvé des évidences, qui prouvent qu’une intervention illicite qui nous avait précédé. Que ce que nous aurions pu y découvrir nous ait échappé est dramatique. La perte que cela représente est incommensurable et ne saurait plus longtemps être tolérée. « 

JUDITH SUDILOVSKY – Jérusalem Post – Adaptation K. Kriegel

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