Il y a 80 ans, le 7 mars 1944, la police française arrêtait Benjamin Fondane

Editions Le Clos Jouve

Juif, Roumain et donc déjà persécuté, il arrive à Paris en 1923. Philosophe, poète, il est proche des surréalistes, il vit petitement, il traduit notamment Baudelaire et désormais, écrit en français.

Il s’engage en 1940 puis après la défaite reste vivre à Paris, de plus en plus isolé, sans même vraiment chercher à se cacher. Déporté à Auschwitz, on pense qu’il est gazé début octobre 1944.
Ses poésies écrites en français sont réunies en un seul volume « Le mal des fantômes » (Verdier Poche) et je mets son long poème « L’Exode, » ( 1942) dont on lira un extrait ci-dessous, presque à la hauteur de Zone d’Apollinaire, le plus grand poème jamais écrit en langue française.
« …Oui, j’ai été un homme comme les autres hommes,
nourri de pain, de rêve, de désespoir. Eh oui,
j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai haï, j’ai souffert,
j’ai acheté des fleurs et je n’ai pas toujours
payé mon terme. Le dimanche j’allais à la campagne
pêcher, sous l’œil de Dieu, des poissons irréels,
je me baignais dans la rivière
qui chantait dans les joncs et je mangeais des frites
le soir. Après, après, je rentrais me coucher
fatigué, le cœur las et plein de solitude,
plein de pitié pour moi, plein de pitié pour l’homme,
cherchant, cherchant en vain sur un ventre de femme
cette paix impossible que nous avions perdue
naguère, dans un grand verger où fleurissait
au centre, l’arbre de la vie… »
Benjamin Fondane
Sur la page de Cornélius Rouge

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