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SYNTHÈSE D’UNE ETUDE DE RAV AVRAHAM WEINGORT

 

Rav Avraham Weingort, éminent spécialiste du droit talmudique et qui a écrit plusieurs ouvrages sur une étude comparée entre le droit talmudique et le droit romain, m’a séduite par son propos sur son approche d’analyse dans la fête de « Hanoucca » que je vais essayer de vous résumer en espérant rester fidèle à sa pensée.
La question qu’il pose au départ est celle qui différencie Hillel et Chamaï dans leur conception de l’allumage de la Hanoucca.

Hillel préconise un allumage progressif de 1 à 8 où la lumière va en augmentant et se réfère à la notion de sainteté qui dit-il doit progresser et s’acquérir progressivement.
Pour Chamaï on compte les jours à rebours de 8 à 1 en référence aux Korbanot de Souccot qui allaient en régressant du premier au septième jour.

Cette différence examinée à la lumière de la pensée du grand maître que fut le Rabbi Haïm de Brisk, nous dit Rav Weingort a mis en place une troisième question !
La fiole d’huile trouvée le premier jour et prévue pour un jour, a duré 8 jours, donc le miracle concerne les sept jours qui ont suivi le premier. En réalité 1/8 a brûlé le premier jour et pendant huit jours pareillement.

Donc il y a deux manières de concevoir le miracle de Hanoucca si on se situe par rapport au potentiel initial de la fiole qui dès le départ est de « 8 » pour arriver à « 1 » et c’est la conception de Chamaï. Ou alors si on se situe par rapport à Hillel qui introduit le facteur de la prise de conscience de l’homme dans le miracle. Il a fallu un dévoilement progressif de 1 à 8 jours pour comprendre le miracle.

Bet Chamaï se situe par rapport à la source qui alimente le miracle. Bet Hillel se situe par rapport à « comment le miracle est perçu par les hommes », on retrouve ceci dans la Havdala. Pareillement dans l’Histoire, le potentiel que porte en elle le début de l’Histoire ne se révèle qu’à l’aboutissement de l’Histoire.

Chamaï voit l’histoire comme l’histoire des peuples qui adviennent et disparaissent, comme dans l’échelle de Jacob où les anges montaient puis descendaient. C’est un calcul mathématique que l’on retrouve dans le nombre des sacrifices accomplis au Temple à Souccot qui allaient en régressant, 13, puis 12, 11, 10, 9 ,8 , 7, total 70, comme les soixante-dix nations du monde que l’on y associait. Civilisations appelées à disparaître pour laisser place à une seule petite fiole d’huile symbole de la lumière d’Israël.

Hillel se situe à la fin des temps pour que l’homme se rende compte de l’aboutissement de cette Histoire. Il doit vivre toutes les étapes de son dévoilement, pour saisir le sens de l’Histoire.

Mais Rav Weingort ajoute après avoir exposé la pensée des grands maîtres de la tradition, qu’il ne se limite pas à ces seules interprétations et qu’il perçoit une autre dimension de l’apport, voire la trace, de ces civilisations dans l’économie de l’évolution de l’humanité.

Le problème qui se pose est perceptible aujourd’hui où le progrès au niveau technique est fabuleux alors qu’au niveau moral on en est encore à Caïn et Abel. D’où danger d’un fossé entre progrès technique et progrès moral, d’où décadence et disparition dirait Chamaï.
Mais dans le déploiement de l’Histoire, chaque civilisation a donné un apport qui a été récupéré par Israël.

En Egypte Yossef a aboli la propriété privée 3000 ans avant karl Marx et redistribué le produit des récoltes pour éviter la famine. Mais dans sa nature profonde l’homme n’est pas prêt à renoncer à son bien. Arrive Joseph qui a su introduire la notion du divin et du spirituel aux valeurs que cette civilisation avait su faire émerger, et l’histoire a été sauvée.
Entre la Grèce et Israël, nous assistons à deux visions du monde, la Grèce perçoit le monde sous l’angle esthétique, les prophètes d’Israël sous l’angle moral mais l’esthétique ne peut subsister que s’il se soumet à l’éthique.

Entre Rome et Israël nous assistons à l’histoire de Néron descendant d’Edom qui renonce à détruire Jérusalem, déserte, et qui aura pour descendant Rabbi Meïr, l’auteur de la Michna (qui traite de la Loi Orale). Et Manitou avait pour interprétation de faire remonter cette histoire à Isaac qui aimait Esaü parce qu’il sentait qu’il portait en lui le potentiel de produire un être de l’envergure de Rabbi Meïr, avec le génie juridique qu’il met à profit en rédigeant la Michna.

Déjà au temps du désert c’est Ytro, qui donnera à Moïse son gendre, le sens de l’organisation et des structures du corps juridique pour mener à bien sa tâche.
Chaque civilisation à travers les âges est porteuse d’un génie propre, mais à un moment il y a quelque chose de dépravé qui s’accentue en elle et la mène à sa chute. Alors Israël récupère l’apport de cette civilisation pour le « kodéchiser », lui apporter une qualité divine qui est le propre de la Thora Ché Bal Pé (Thora Orale).

Israël a le devoir de récupérer ce génie que D. a octroyé aux hommes et aux nations pour le transcender, le transmettre en le mettant au service du bien, faire avancer le monde vers la lumière et le faire aboutir aux temps messianiques et à la venue du Messie.

Magistrale leçon, pleine de finesse et de profondeur qui avait été donnée oralement sur Akadem et dont je donne ici une synthèse car c’est une réflexion en rapport avec Hanoucca.

A. BENCHIMOL

 

Hanoucca 2022

De la soirée du dimanche 18 décembre
À la soirée du lundi 26 décembre

 

 

De Paris à New York
En passant par Berlin
Et autres villes d’engloutissement
Des Hanoukiot Symboles de lumière
De miracle et de Paix
Ont retrouvé droit de cité.
Sur des places publiques
Et dans chaque foyer
Hanouka est de retour
En écho à la fiole retrouvée
Qui dans Jérusalem
Et le Temple purifié
A éclairé huit jours durant
La victoire du sacré
Sur les ténèbres et l’obscurité.

Comme un Clin d’œil
En retour à la fidélité
Le combat des Maccabim
Ils n’étaient qu’une poignée
A eu raison à un moment donné
De la force brutale, dominatrice
De légions hégémoniques
Qui voulurent annihiler notre identité
Par des interdits à nos lois, à l’étude
Des textes fondateurs de notre société.

Un conflit sans cesse renouvelé
Qui a traversé le temps
Et les lieux de nos pérégrinations
Chargées de persécutions
Jusqu’au jour de notre retour à Sion
De notre peuple plus de 2000 exilé.

25 Kislev signe notre indépendance retrouvée
Sur la terre de nos ancêtres
Que l’Eternel, Lui-même nous a attribué.
Renaissance de ce pays avec sa Liberté
Qui fonde le futur de notre destinée.

HANOUCCA 5782- 25 Kislev  A. Benchimol

 

JOYEUX HANOUCCA

 

Dans les jours raccourcis de l’hiver
Dans les nuits qui s’allongent
Le monde brille et s’habille de mille feux
Nourris de mythes, de légendes
De contes, d’imaginaire évanescent
Qui font rêver les enfants
Mais voilent le regard des grands.

Au cœur des nuits profondes de l’hiver
Huit lumières ne dorment, ni ne sommeillent
Elles veillent, fidèles au rendez-vous de Kislev
Elles rallument la flamme du miracle
Résistant aux modes, aux illusions sans fin
Aux égarements, à la cécité
Qui assombrit les chemins de l’humanité.

Huit petites flammes, une à une allumées
Porteuses d’espérance, de Shalom Initié
Redisent avec force et lucidité
Le message qui ne s’éteindra jamais.
Hanoucca 5772

A.B.

Ils n’étaient qu’une poignée de zélot
Qui autour de Mattathias, le grand prêtre
Et ses cinq fils : Judah, Eléazar, Yo’hanan,
Jonathan et Siméon à l’étendard de :
« Mi Kamokha Bealin Hachem »
« Qui est comme Toi Ô D. ! »
Refusèrent de se plier aux ambitions hégémoniques
A la force brutale des légions romaines.

Ils n’étaient qu’une poignée de Maccabim
Qui conscients de leur judéité nationale
De leur foi, de leurs lois de vie, de l’Unité de leur Déité
Ont refusé de se laisser supplanter et assimiler
Par des mythes et des cultes idolâtres
De croyances peu éclairées.

Ils n’étaient qu’un petit nombre
Face aux légions puissamment armées
A avoir fait reculer les forces ténébreuses
Pour rétablir la pureté, la lumière
Dans le Temple profané.

Ils n’étaient qu’un petit peuple
Prêt à accepter le martyre
Plutôt que de renier leurs valeurs éprouvées
Et l’alliance de leur Divine Royauté.

Ils ont mérité ce clin d’œil miraculeux du ciel
De retrouver cette petite fiole d’huile pure
Pour rallumer la Ménorah redressée
Qui huit jours durant, ne cessa de briller.

Huit lumières qui ont traversé le temps
2OOO ans, pour renaître en huit instants
Dans tous nos foyers
Partout où notre mémoire a perduré
Symbole lumineux de fidélité, de pérennité
De liberté, de valeurs immuables d’Eternité.

Hanoucca  A. Benchimol

 

Adapté par JForum

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