La France accueille plus d’un demi-million de réfugiés.

  • Pour la cinquième année consécutive, ce sont les ressortissants afghans qui ont le plus sollicité l’asile en France
  • En 2022, 56 276 personnes «ont été nouvellement placées sous la protection» de la France

PARIS: Un seuil symbolique. Avec 56 000 demandes d’asile acceptées l’an dernier, la France a franchi fin 2022 la barre du demi-million de réfugiés accueillis sur son territoire, a-t-on appris lundi dans le rapport annuel de l’Ofpra, organe chargé d’attribuer cette protection aux exilés.

En 2022, 56 276 personnes « ont été nouvellement placées sous la protection » de la France, que ce soit après une décision en première instance de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ou en appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), peut-on lire dans le document.

« La population sous protection de l’Ofpra est ainsi estimée au 31 décembre 2022 à 547 102 personnes », a indiqué cet organe.

Pour la cinquième année consécutive, ce sont les ressortissants afghans qui ont le plus sollicité l’asile en France, avec 17 000 des 131 000 demandes déposées: une tendance qui s’est encore accentuée depuis le retour au pouvoir à l’été 2021 des talibans (+37% entre 2021 et 2022).

«Répercussion» russe

Ces chiffres auraient pu exploser avec le déclenchement en février 2022 de la guerre en Ukraine, qui a engendré le plus important exode de réfugiés en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Mais les Ukrainiens ont bénéficié du régime spécifique et inédit de la « protection temporaire ».

Ce dernier a exonéré les déplacés ukrainiens en France (environ 100 000 personnes) de déposer une demande d’asile, tout en profitant d’un droit au séjour et d’une panoplie d’aides sociales.

Le conflit a toutefois eu des « répercussions » par ricochet, a souligné l’Ofpra. Ainsi, « l’inscription dans la durée et le durcissement du régime russe ont généré un flux de demandes d’asile en provenance de Russie (+75%) plus important que les dernières années ».

2 617 Russes ont demandé l’asile, avec en 2022 « un changement dans les motifs invoqués (…) après le début du conflit en Ukraine », a détaillé l’Office.

Les Russes font « dorénavant part de leurs craintes du fait de leurs opinions politiques d’opposition à la guerre ainsi que de leur refus de la conscription ou de la mobilisation dans les forces armées russes », a encore écrit l’Ofpra.

Une tendance lourde alors que la Cour nationale du droit d’asile doit dégager le 20 juillet une jurisprudence sur le dossier des déserteurs et objecteurs de conscience russes.

«Défi» de l’état civil

Par ailleurs, au moment où le gouvernement planche sur un nouveau projet de loi immigration, dont l’un des objectifs principaux est la réduction des délais de traitement des demandes d’asile afin d’expulser plus rapidement les déboutés, l’Ofpra s’enorgueillit d’un délai de décision quasiment divisé par deux en un an: 159 jours (cinq mois) en 2022, 261 jours en 2021.

L’organisme, dont trois décisions sur dix sont positives (29%, +3 points comparé à 2021), a « non seulement absorbé le flux annuel de demandes, mais aussi poursuivi la résorption du stock », s’est félicité Jean-François Monteils, président du conseil d’administration de l’office, dans le rapport.

Mais, effet pervers de cette accélération conjuguée au nombre de statuts attribués, l’organe peine à suivre le rythme pour établir les actes d’état civil, indispensables à l’ouverture de nombreux droits sociaux, plongeant une partie de ces personnes dans la précarité. En la matière, a reconnu l’Ofpra, les délais ne cessent d’augmenter.

« L’ampleur du défi, alors que la population des réfugiés ne cesse de progresser, mérite une forte mobilisation des pouvoirs publics », a écrit l’Ofpra.

Immigration : la France compte 7 millions d’immigrés selon l’Insee.

Selon un rapport de l’Insee publié en mars 2023, 10,3 % de la population vivant en France est immigrée, contre 6,5 % en 1968. Sans compter les immigrés naturalisés.

L’Insee a dressé un panorama de l’immigration en France dans un rapport publié jeudi 30 mars 2023. Selon l’institut, en 2021, 7,0 millions d’immigrés résident en France, soit 10,3 % de la population totale.

2,5 millions d’entre eux (36 %) ont toutefois acquis la nationalité française depuis leur arrivée sur le territoire.

Reprise de l’immigration dans les années 2000

Entre 1968 et 2021, le nombre d’immigrés en France a été « multiplié par 2,2 », tandis que la population française « l’a été par 1,4 ».

« Entre 1968 et le milieu des années 1970, la part des immigrés dans la population française est passée de 6,5 % à 7,4 % », détaille l’étude. Cette part s’est ensuite stabilisée entre 1975 et la fin des années 1990, notamment à la suite des chocs pétroliers et du ralentissement de l’immigration de travail.

Depuis le début des années 2000, le nombre d’immigrés croît à nouveau plus rapidement que la population totale. « Entre 1999 et 2021, le nombre d’immigrés a été multiplié par 1,6, tandis que la population totale a été multipliée par 1,1, et la part d’immigrés dans l’ensemble de la population a augmenté de 3 points ».

Répartition inégale

Les immigrés résident fréquemment dans les grandes agglomérations urbaines, en particulier en Île‑de‑France : « en moyenne en 2020 et 2021, 20 % de la population parisienne est immigrée, et 32 % de la population de Seine‑Saint‑Denis (contre 10 % de la population en France hors Mayotte) », précise le rapport.

37 % des immigrés habitent ainsi en Île‑de‑France, qui rassemble 18 % de l’ensemble de la population. Dans le Rhône (agglomération lyonnaise) et dans les Bouches‑du‑Rhône (agglomération marseillaise), respectivement 13 % et 11 % de la population est immigrée.

Depuis les années 1990, la part de la population immigrée augmente dans certains territoires ruraux. Dans les départements frontaliers, la part des immigrés est supérieure au niveau national. À l’inverse, dans les départements du nord‑ouest et du centre de la France, la part d’immigrés est plus faible.

La répartition de la population immigrée sur le territoire français.
La répartition de la population immigrée sur le territoire français.
© Source Insee – « Immigrés et descendants d’immigrés en France »

Arrivants plus jeunes et plus diplômés

En 2019, 272.000 immigrés sont arrivés en France pour une durée d’au moins un an. Parmi eux, « 41 % viennent d’Afrique, 33 % d’Europe, 15 % d’Asie et 11 % d’Amérique et d’Océanie », détaille l’Insee.

La moitié des immigrés arrivant en France en 2019 ont moins de 26 ans et 43 % de ceux âgés de 15 ans ou plus sont diplômés de l’enseignement supérieur.

En 2021, 32 % des premiers titres de séjour, délivrés à des ressortissants de pays tiers hors Britanniques, l’ont été pour motif familial. Cette même année, l’immigration étudiante représente « pour la première fois le premier motif de venue en France », légèrement devant l’immigration familiale.

Conditions de vie difficiles

Les immigrés sont plus éloignés du marché du travail que les personnes sans ascendance migratoire directe, « en particulier ceux d’origine extra-européenne », note l’Insee. Pour preuve, 13 % des immigrés sont au chômage, contre 7 % pour l’ensemble de la population active.

Conséquence, le niveau de vie moyen des immigrés est inférieur de 22 % à celui des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés. Leur taux de « pauvreté monétaire » est de 32 %, soit « deux fois plus élevé que pour l’ensemble de la population (15 %) », explique l’Insee.

Même tendance au niveau du logement. « 32 % des immigrés en France métropolitaine» vivent dans un ménage propriétaire de son logement, contre 59 % des personnes sans ascendance migratoire. 23 % vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, contre seulement « 3 % des personnes sans ascendance migratoire. »

L’état de santé général déclaré par les immigrés est en moyenne moins bon que celui des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés : parmi les immigrés, « 11 % des femmes et 10 % des hommes déclarent être en mauvaise ou très mauvaise santé en 2019, contre 7 % de la population non immigrée. »

Discriminations accrues

Plus de 40 % des descendants d’immigrés d’origine africaine, «déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations dans les cinq dernières années».

Le premier lieu de discrimination déclaré par les descendants d’immigrés, comme par la première génération, est le marché du travail, que ce soit à l’embauche ou sur le lieu de travail.

Cela se traduit notamment au niveau des candidatures pour obtenir un emploi. « Seules 23 % des personnes avec des origines maghrébines sont en moyenne rappelées pour un entretien d’embauche, contre 33 % des personnes sans ascendance migratoire. » Preuve qu’il reste encore du travail sur ce sujet.

JFORUM.Fr – INSEE &  AFP

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Jouvente

Depuis 40 ans la balance naissances/décès en France est en déséquilibre. Comment donc sommes-nous passés de 50 millions d’habitants dans les années 80, à près de 70 millions aujourd’hui sans que les françaises ne fassent des enfants. C’est 20 millions d’étrangers naturalisés ou en passe de l’être qui ont comblé ce fossé.

Filouthai

Il n’y a pas de discrimination, comme vous le suggérez de façon erronée (?) en fin d’article.
Il est normal que la population de souche ait une meilleure santé que les étrangers qui viennent d’arriver, et qui sont pour beaucoup d’entre eux de pays pauvres ou le système de santé public est un projet.
Il est normal que la population de souche qui vit en France depuis des siècles ait un logement qu’elle a pu acheter alors que les étrangers qui arrivent en France cherchent avant toute chose à profiter des aides françaises. Travailleront-ils pour acheter leur logement ces étrangers sur-diplômés ? Et bien, les émeutes actuelles donnent la réponse.

madredios

Le Grand Remplacement va être précédé par le Grand Étalement.

Pierre

Il fallait étouffer le prolétariat, faire plaisir aux chefs d’entreprise, diminuer les salaires. Georges Marchais l’avait compris, ses successeurs sont des salauds parmi tant d’autres sous l’étiquette nupes.