La souveraineté sur Jérusalem en question

Entretien avec le Dr Ephraïm Herrera

Pour analyser les récents événements autour du Har Habayit et de l’affaire de l’agent de sécurité en Jordanie, LPH a interrogé le Dr Ephraïm Herrera, docteur en histoire des religions, et spécialiste de la scène moyen-orientale.

Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay

 Source : LPH INFOS

Le P’tit Hebdo: Quel est le statut de Jérusalem pour l’Islam?

Dr Ephraïm Herrera: Jérusalem n’est pas un lieu saint dans l’Islam.

La doctrine salafiste de base énoncée par Ibn Taymiyya est claire:  « Il n’y a pas de lieu saint a Jérusalem ». Cette déclaration datant du 14e siècle fait partie de la doctrine reprise par le Fondateur des Frères Musulmans.

La religion musulmane reconnaît deux lieux saints: La Mecque et Médine. Jérusalem est devenu l’objet de leur convoitise lorsque les Croisés sont arrivés à Jérusalem. Salah A-Din en a alors fait un lieu saint parce que se situant en « terre d’Islam », il devait être débarrassé des envahisseurs.

Pour l’Islam, celui qu’ils appellent Slimane (le Roi Salomon) a construit une mosquée sur le Har Habayit.

Les Musulmans tâchent donc maintenant de faire disparaître sur place toute trace de la présence du Temple pour ne pas mettre à mal leur théorie. Ils sont, en ce sens, aidés par les Nations, dérangées par la renaissance d’Israël. Ainsi, elles préféreront sacrifier leur histoire pour tuer la nôtre.


La religion musulmane reconnaît deux lieux saints: La Mecque et Médine. Jérusalem est devenu l’objet de leur convoitise lorsque les Croisés sont arrivés à Jérusalem. Salah A-Din en a alors fait un lieu saint parce que se situant en « terre d’Islam », il devait être débarrassé des envahisseurs.
Les Musulmans tâchent donc maintenant de faire disparaître sur place toute trace de la présence du Temple pour ne pas mettre à mal leur théorie.
Ils sont, en ce sens, aidés par les Nations, dérangées par la renaissance d’Israël.
Ainsi, elles préféreront sacrifier leur histoire pour tuer la nôtre.

Lph: Les tensions actuelles seraient donc encore la preuve que nous sommes dans un conflit de religion?

Dr E.H.: Nous sommes dans un conflit à deux étages. Il a l’apparence d’un conflit sécuritaire mais il est religieux. Le message des événements actuels est clair et aurait dû être compris depuis le début de ces événements: le problème ne se trouve pas dans les détecteurs de métaux. Ces derniers étaient une réaction naturelle face à l’attentat lors duquel deux policiers ont été assassinés. Israël devait réagir!

La question que pose la rue arabe avec violence est un défi: celui de la souveraineté sur le Mont du Temple.

Pour les Musulmans la présence d’Israël dans ce lieu est une triple impureté: parce qu’il s’agit d’une  « terre d’Islam », parce que les Juifs devraient être des dhimmis, des soumis et parce qu’aujourd’hui ce sont les Juifs qui dominent les Musulmans.

Lph: Quelle appréciation portez-vous sur la gestion de la crise récente par le gouvernement israélien?

Dr E.H.: Elle a été mauvaise, parce qu’elle a consisté à retirer un début de solution pour se plier aux revendications musulmanes. Il aurait fallu aller encore plus loin, ne pas se contenter de fermer Har Habayit pendant deux jours!

Il fallait le fermer pendant plusieurs jours et procéder à une fouille minutieuse pour y trouver toutes les armes. Par ailleurs, il s’agit aussi de régler le problème de manière plus globale. On a cherché à satisfaire les Jordaniens, or aujourd’hui c’est la Turquie qui tire les ficelles.


La gestion de la crise par Israël a été mauvaise, car elle a consisté à retirer un début de solution pour se plier aux revendications musulmanes.
Il aurait fallu aller encore plus loin, ne pas se contenter de fermer Har Habayit pendant deux jours!
Il fallait le fermer pendant plusieurs jours et procéder à une fouille minutieuse pour y trouver toutes les armes.
Par ailleurs, il s’agit aussi de régler le problème de manière plus globale : on a cherché à satisfaire les Jordaniens, or aujourd’hui c’est la Turquie qui tire les ficelles.

Erdogan veut être le calife du monde musulman et il a trouvé Jérusalem pour fédérer les foules. Nous devons empêcher le financement turc, massif à Jérusalem, interdire l’enseignement du Djihad dans les écoles et soutenir la population musulmane modérée. Mais en aucun cas, la reculade de ces derniers jours n’est efficace. Elle est perçue comme une faiblesse.

Lph: Comment expliquez-vous que nous ne soyons pas plus forts, plus fermes?

Dr E.H.: On ne peut pas être fort quand on n’est pas persuadé par la cause que l’on est censé défendre.

En 1967, Moshé Dayan a refusé de garder les clés du Mont du Temple, le Rav Shlomo Goren a écrit plus tard son regret de ne pas avoir été assez intransigeant sur le sujet.


En 1967, Moshé Dayan a refusé de garder les clés du Mont du Temple, le Rav Shlomo Goren a écrit plus tard son regret de ne pas avoir été assez intransigeant sur le sujet.
Sur le fond, personne en Israël ne veut du Mont du Temple.
Les laïcs le voient comme la source de conflits, les haredim brandissent les décisionnaires qui interdisent aux Juifs de s’y rendre de nos jours, mais le fond de leur idéologie est de ne pas énerver le Goï.

Sur le fond, personne en Israël ne veut du Mont du Temple. Les laïcs le voient comme la source de conflits, les haredim brandissent les décisionnaires qui interdisent aux Juifs de s’y rendre de nos jours, mais le fond de leur idéologie est de ne pas énerver le Goï, et les sionistes religieux, mis à part une certaine population marginale, se rangent à l’opinion des haredim. Et pourtant la loi juive interdit aussi aux non-Juifs de se rendre sur ce lieu. Mais, ici aussi, on préfère ne pas énerver les Nations…

Lph: Avons-nous de nouveau le doigt dans un engrenage qui va entraîner un long cycle de violences palestiniennes?

Dr E.H.: Tant que le gouvernement ne fera pas la distinction entre musulmans extrémistes et modérés, qu’il n’arrêtera pas les premiers et ne soutiendra pas les seconds, alors cela ne se calmera pas. Les appels à la violence, les louanges aux assassins, doivent être sévèrement punis. Aujourd’hui, contrairement au début des années 2000, Tsahal peut entrer partout dans les territoires pour procéder à des arrestations. Sachons là encore rebondir!

Photo by Yonatan Sindel Flash90

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Rochman

Avec les civilisés on parle « civilisé » !! Avec des terroristes, qui n’entendent que leur langage moyen-àgeux, le mépris est la meilleure réponse !! Mais,, Il est possible que dans un avenir forcément lointain, car on connait le sort réservé au premier qui dit la vérité, un prêtre, un Imam, un pasteur (qui aura un « Dream », suivez mon regard) se lèvera pour clamer avec force ….NON ! tel un Général de 1940, (après avoir conclu une bonne assur-vie pour sa famille) et là, on connaitra des lendemains qui chantent, !!