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Des enquêteurs qui se basent sur les dépouillements des bureaux de vote hors grandes villes

Les estimations sont réalisées par les instituts de sondage qui envoient des enquêteurs dans des centaines de bureaux de vote pour le dépouillement dès 19 heures. Ils transmettent au fur et à mesure du processus les résultats qui s’affinent au cours de la soirée. Dimanche à 20 heures, les médias commenceront à communiquer le résultat du second tour de l’élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen , comme la loi les y autorise. Pourtant, certains bureaux de vote dans les grandes villes viendront tout juste de fermer. Comment les instituts de sondage seront-ils capables de fournir une estimation du score ? Les résultats projetés à la télé ou entendus à la radio ne sont pas des sondages réalisés à la sortie des urnes. Ce sont des estimations calculées à partir des premiers dépouillements qui se déroulent dès 19 heures, heure de la fermeture de la plupart des bureaux de vote. « Nous envoyons 500 enquêteurs dans des bureaux de vote représentatifs de la diversité du pays. 400 le sont dans des bureaux qui ferment à 19 heures », explique Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos. Sur place, les petites mains font remonter le résultat des 200 premiers bulletins et le dépouillement final. « Nous centralisons toutes les remontées et un algorithme, nourri par les résultats passés, s’occupe de mettre au point une estimation », continue le sondeur. La méthode de calcul a pour but de lisser les spécificités électorales des bureaux de vote. Les autres instituts de sondage ont grosso modo la même méthode. Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d’Harris Interactive France, parle lui de « 250 enquêteurs sur le terrain qui font remonter le résultat des 100 premiers bulletins puis celui de la fin du dépouillement. ».

Deux points de différence entre la prévision du score de Jean-Luc Mélenchon à 20 heures et le résultat officiel

Mais cette façon de faire est perfectible. Au moment des premiers résultats à 20 heures, lors du premier tour de l’élection présidentielle, le score de Jean-Luc Mélenchon a été sous-estimé. Terminant selon la comptabilisation officielle du ministère de l’Intérieur avec 21,95 % du total des voix exprimées, le candidat de La France insoumise n’était crédité que de 20 % à 20,2 % dans les premières estimations des instituts de sondage Ipsos, Ifop, Elabe et Harris Interactive. Soit presque deux points de différence.« Effectivement c’est un écart plutôt important pour une estimation. En général, il est beaucoup plus faible », reconnaît Mathieu Gallard. Il en explique la cause : « Quand nous annonçons les résultats à 20 heures, ne sont pris en compte que les bureaux de vote qui ferment à 19 heures. Ils sont situés dans les communes rurales, périurbaines et les petites villes ». Même si à ce stade, l’algorithme est censé prendre en compte l’absence des voix des grandes villes, ses prévisions ont été déstabilisées par une donnée nouvelle. Par rapport à l’élection présidentielle de 2017 lors de laquelle il avait réalisé 19,5 % des voix , Jean-Luc Mélenchon a progressé partout en France mais de façon plus importante dans les métropoles. Ces résultats sont arrivés plus tard et le score prévisionnel des Insoumis a donc progressé avec l’avancée de la soirée. Selon Mathieu Gallard, ce phénomène était difficilement anticipable. Il tient néanmoins à préciser que si l’écart s’est resserré entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, son institut n’a jamais pensé que les positions pouvaient s’inverser au cours de la soirée. « Sinon, nous l’aurions dit », se défend-il.

 « Moins de 10% de notre échantillon de bureaux de vote a été réaménagé entre les deux tours »

Effectivement, l’ordre des candidats promis par les sondeurs à 20 heures a bien été confirmé par les résultats du ministère de l’Intérieur : Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont accédé au second tour. Harris Interactive, qui avait annoncé la candidate du RN à 24,9 % à 20 heures (pour un résultat officiel à 23,4 %) et le candidat insoumis à 20 %, prévoit néanmoins quelques ajustements à la marge pour le second tour. « Moins de 10 % de notre échantillon de bureaux de vote a été réaménagé entre les deux tours », illustre Jean-Daniel Lévy. Mathieu Gallard d’Ipsos estime de son côté que les méthodes de calcul « sont très difficiles à corriger en deux semaines ». Dimanche, il ne voit pas un des deux candidats être soumis au même phénomène : « Les deux candidats ont un écart important et Emmanuel Macron réalise des bons scores dans les grandes villes. »

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