Derrière l’escalade militaire apparente, les Etats-Unis et l’Iran se ménagent 2-3 mois de délai supplémentaire pour réévaluation

Tandis que les Etats-Unis et l’Iran semblent être au bord d’un affrontement armé, les deux pays ont pris le temps de réexaminer leurs prochaines mesures à prendre. L’Iran a donné 60 jours à l’Occident pour assouplir les sanctions de l’administration Trump, tandis que les États-Unis, après avoir imposé des sanctions aux experts en métaux importés d’Iran, ont donné 90 jours avant que ces derniers ne prennent effet. Il est donc peu probable que, à court terme, la tension exacerbée explose en hostilités frontales entre les Etats-Unis et l’Iran, bien qu’il n’en aille pas forcément de même pour leurs supplétifs et leurs alliés – comme, par exemple, l’explosion d’une vague de roquettes palestiniennes de 36 heures contre Israël les 4 et 5 mai, qui ont coûté la vie à quatre Israéliens. Cet événement a également été rapidement écourté. Ni Téhéran, bien que se rangeant en vue d’une confrontation armée face à l’Amérique, ni le Caire, profondément plongé dans le conflit libyen, n’ont le temps, la volonté ou les fonds nécessaires pour financer un affrontement majeur dans la bande de Gaza.

Au beau milieu de la montée en puissance militaire américaine dans le Golfe – le porte- avions USS Abraham Lincoln a traversé la mer Rouge le jeudi 9 mai – le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a pas passé plus de quatre heures à parler à Bagdad de la sécurité des troupes américaines en Irak, avec le président Barham Salih et le Premier ministre Abdil Abdul-Mahdi, mercredi. Les deux hommes sont en contact avec le patron iranien des brigades Al Qods, le major-général Qassem Soleimani. Pompeo leur a demandé de transmettre à Téhéran le message disant que s’il portait préjudice aux forces américaines ou à leurs alliés dans la région, le gouvernement Trump réagirait par une action militaire directe sur le sol iranien.

Parce que le dialogue qu’il a entamé avec Kim Jong-un, nord-coréen, est en crise, le président Trump s’est senti obligé de montrer qu’il ne craignait pas de faire usage de la puissance militaire pour appuyer ses sanctions contre l’Iran. Kim a rompu la diplomatie avec Washington après s’être plaint en vain aux dirigeants chinois et russe que Trump et Pompeo étaient trop durs. Kim observe chaque mouvement américain du programme nucléaire iranien avec l’œil aiguisé d’un faucon, tout comme les ayatollahs surveillent avec acuité le traitement réservé par Washington à la Corée du Nord.

Tout en jouant pour gagner du temps, le bras de fer entre Washington et Téhéran se poursuit. Mercredi, le président iranien Hassan Rouhani a annoncé aux puissances mondiales qui avaient signé le pacte nucléaire de 2015, en leur donnant jusqu’au 1er juillet pour alléger les sanctions américaines, sans quoi Téhéran relancerait son programme d’enrichissement nucléaire. Le président Trump n’a mis que quelques heures à réagir avec un ordre exécutif pour imposer des sanctions aux exportations iraniennes de métaux (fer, acier, aluminium et cuivre), juste après le pétrole, en tant que source de revenus iraniens. Mais accorder une période de 90 jours supplémentaires a été la réponse ajustée par les États-Unis au délai de 60 jours fixé par l’Iran.

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Adaptation : Marc Brzustowski

Behind apparent military escalation, US and Iran buy 2-3 months’ grace for reassessment

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Élie de Paris

Rien n’est oublié par les Ricains, contrairement aux Français, qui ont apparemment zappé leurs militaires massacres au Drakkar, a Beyrouth, par le hezb…
Les otages américains sous la menace à Téhéran, ainsi que l’attentat, lui aussi à Beyrouth. Il reste un contentieux que le diable Obama a voulu ignorer, mais les morts hurlent.
L’esprit perse pense que les occidentaux oublient…
La mémoire va leur faire mal.
Elle cherche un prétexte, et voilà qu’on le lui offre…