Pourquoi Erdogan est un déstabilisateur dangereux dont les penchants pro-islamistes ne sont plus à démontrer :

Les bases de l’Etat Islamique dans le désert sont toujours un casse-tête pour l’Irak

 

Une voiture arrêtée à un check-point au cours d’une tempête de sable, près d’al-Qaim peu après que la ville-frontière ait été reprise à l’Etat Islamique, al-Qaim, Iraq, 6 novembre 2017.
Extrait de l’article : 
Alors que les forces irakiennes continuent à nettoyer le Désert de l’Ouest pour préserver le calme à la frontière syro-irakienne, les contre-attaques de l’Etat Islamique en Syrie pose un nouveau risque à travers la frontière et dans les deux sens. 

AL-QAIM, Irak – Avec la police prise pour cible à domicile près de Ramadi et avec l’Etat Islamique toujours en possession de bases dans le vaste désert irakien, les contre-attaques de ces forces islamistes à travers la frontière en Syrie font croître l’inquiétude chez les Irakiens.

Les forces de sécurité déployées dans cette zone à risques ont averti Al-Monitor qu’avec la récente campagne militaire lancée par la Turquie contre les Unités de Protection du Peuple kurde (YPG) , il existe un risque réel que les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis et dominées par les YPG, puissent se retirezr de leurs positions dans l’Est de la Syrie proche, pour aller épauler leurs camarades kurdes au nord. Un tel développement rendrait la vie plus facile aux forces de Deash en Syrie pour se glisser des deux côtés de la frontière et provoquer des troubles là comme ailleurs.

En dépit de la déclaration Russe claironnant, le 7 décembre, que Daesh est vaincu en Syrie, certains villages et zones de l’est près de la frontière irakienne demeurent sous le contrôle du groupe extrémiste. l’ancien rappeur  converti à Daesh, Deso Dogg a été liquidé le 17 janvier, lors d’une frappe aérienne à Gharanij, l’une des trois principales villes  de la tribu Shaitat, à présent sous contrôle des FDS, mais où les affrontements contre Daesh se poursuivent. Daesh détient encore les zones de Hejin et Soussa.

Le renseignement local va probablement devenir la clé qui permettra d’empêcher les membres survivants de Daesh, répartis en cellules dormantes, dans les villages et au fond du désert, qui sont estimés à quelques milliers, de mener des attaques massives dans le proche avenir [comme leurs homologues du Sinaï le font régulièrement contre l’armée égyptienne], autant qu’il faut empêcher des combattants de se glisser à travers la frontière d’Irak en Syrie.

Les Unités de Mobilisation Populaires des Kata’ib al-Hamza, basées à Al Qaim sont actives, en tant que groupe anti-insurrectionnel depuis la fin 2003. Il s’est regroupé en 2014, selon son commandant, surnommé Abu Aya, lors d’une interview à sa base d’al-Qaim, en fin janvier. Avant la libération de l’ouest d’Anbar à la fin 2017, ses combattants sont demeurés à Haditah avec des locaux, durant un siège de la ville d’une durée de 18 mois, contribuant ainsi à la défendre contre Daesh.

Abu Aya est aussi membre des forces SWAT (commando-anti-terroriste) de l’Anbar et il reçoit un salaire du Ministère de l’Intérieur. Il dit que les membres de Daesh emprisonnés à Heijin et Soussa « contiennent aussi bien d’anciens responsables irakiens que syriens de la sécurité » parmi eux.

« On estime à environ 900 à 1.000 hommes le nombre de prisonniers détenus dans cette zone », déclare Abu Aya. « J’ai essayé de convaincre le gouvernement d’envoyer des agents opérationnels des renseignements pour surveiller la zone frontalière [et recueillir de l’information]. Plusieurs jours plus tard, il a affirmé que certains de ces prisonniers avaient été exécutés.

Le Fleuve Euphrate traverse le nord-est de la Syrie pour entrer en Irak à la hauteur d’Al-Qaim. Les FDS détiennent l’essentiel de ce territoire au nord du fleuve, alors que le sud de ce fleuve est largement sous le contrôle de l’armée du régime syrien, et ses alliés, dont les milices irakiennes pro-iraniennes.

Selon une source sécuritaire travaillant dans ce secteur, une attaque du 21  janvier contre la ville de Baghouz, au nord de l’Euphrate, dans le sous-district de Soussa, a poussé « les forces irakiennes à fournir un soutien, sous la forme de tirs directs mais limités », mais néanmoins, Daesh est parvenu à déferler contre deux barrages routiers des FDS avant de devoir se retirer un peu plus tard ».

Les djihadistes de Daesh pourraient vouloir atteindre le vaste désert s’étendant entre les provinces d’Anbar, Salahuddin et Ninive, le long d’un vaste territoire sans règles. Certains analystes pensent que c’est là que se cache probablement le leader Abu Bakr al-Baghdadi.

« Daesh dispose d’un certain nobre de bases souterraines », dans le désert de l’Anbar, selon Abu Aya. « La plus proche est à environ 93 km d’al-Qaim.

« Nous savons qu’il y a au moins trois bases souterraines de Daesh dans le désert de l’ouest d’Anbar, dont l’une a été la cible d’une frappe aérienne de la coalition, près de [l’ancienne base aérienne] H1. Mais je pense u’il y en a au moins cinq ou six », souligne un peu plus tard Abu Aya. « L’une d’elle est assez vaste pour parquer les voitures dans les sous-sols et elle est située dans la zone entre Anbar et Salahuddin ».

En début janvier, le colonel Moussa Hamad al-Karbouly, commandant du groupe local des UMP,  Liwa Aaly al-Furat, a déclaré, au cours d’une visite à sa base dans la zone de Karableh près d’al-Qaim, qu’il s’attendait à ce que Daesh tente une percée vers la frontière irakienne. « Nous y sommes préparés », a t-il ajouté.

Les membres de la Liwa Aaly al-Furat, constituée de combttants locaux entraînés par les forces spéciales danoises, reçoivent leurs salaires du gouvernement, mais ce n’est pas le cas de la plupart des combattants de Kata’ib al-Hamza. Abu Aya était visiblement excédé par le manque de soutien, quand on l’a interviewé. « Nous avons eu 51 martyrs et environ 70 à 80 blessés dans les combats contre Daesh depuis  juillet 2014, et la plupart d’entre eux n’ont pas obtenu justice »,dit-il. Par « justice », il entendait salaires ou toute autre forme de compensation.

A peu près 70 à 80% des combattants d’Abu Aya proviennent de la tribu Albu Mahal, révèle t-il. « Le reste provient d’autres (tribus »). « La plupart d’entre eux ont un membre de leur famille qui a été tué par Daesh ou pzr Al Qaïda, ou leur maison a été brûlée par ces terroristes ». La tribu Albu Mahal avait mené un soulèvement crucial contre al-Qaeda en 2005, un an avantle mouvement plus connu, historiquement, du Réveil Sunnite de l’Anbar (et le Surge de David Petraeus qui s’en est suivi).

Abu Aya le certifie : « L’essentiel des renseignements vérifiés dont nous disposons sur le secteur et qui est utilisée par la Cellule des renseignements Falcon (Faucon) provient de la Kata’ib al-Hamza,” tout comme les renseignements des autres forces de sécurité basées à Bagdad dans le combat contre Daesh au cours de ces dernières années.

Le Gouverneur d’Anbar, Mohammed al-Halbusi, dans une interview à son domicile à Bagdad, a déclaré que les membres locaux des UMP Sunnites qui ont pris part aux combats contre Daesh se comptent à approximativement 16.000 hommes -« 10.000 avec des salaires et 6.000 sans »- et qu’il y a des plans visant à réduire encore le ombre de ceux qui touchent une paie. Halbusi, cependant,veut empêcher un arrêt des versements de salaires, alors qu’il perçoit ces forces comme utiles dans la protection de la région.

A propos de  Kata’ib al-Hamza, Halbusi pense que : « Ce sont de bons combattants contre Daesh. Je ne peux pas les aider par des salaires, mais grâce à de la nourriture, des centres de soins, un peu d’argent pour eux dans les camps, je peux, mais un peu. Mais j’en ai 6.000 autres [à m’occuper] ».

Certains des hommes d’Abu Aya sont la cible de mandats d’arrêt contre eux. Un responsable de la sécurité travaillant dans l’Anbar affirme que ces mandats d’arrestation sont dus à « des raisons tribales et politiques ».

A propos de ceuc dont on dit qu’ils sont recherchés par les autorités, Abu Ayadit : « La 8ème Division de l’armé irakienne a mis les noms des héros de la Kata’ib al-Hamza, dont certains sont morts au combat, contre Daesh », sur ses listes de traque.

Quels que soient les griefs entre les membres de la tribu Albu Mahal et les autres, quoi qu’il en soit, Abu Aya soutien que « notre principal problème c’est Daesh », toutes les autres questions demeurant mineures en comparaison.

Les attaques les plus récentes à Ramadi sont survenues dans des zones tribales différentes, au nord de la ville et elles ont visé les maisons d’hommes travaillant avec les forces de sécurité, ont affirmé des sources présentes dans la ville. Ce qui arrive dans l’Anbar et dans la zone poreuse de la frontière aura probablement des répercussions à travers tout le reste de l’Irak, Daesh continuant fréquemment de revendiquer des attentats en plein Bagdad et ailleurs…

Shelly Kittleson est journaliste spécialisée sur le Moyen-Orient et l’Afghanistan. Ses travaux sont publiés dans plusieurs organes de presse internationale, aux REtats-Unis et en Italie.

Pour en savoir plus : al-monitor.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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