Daech : Un djihadiste profère des menaces en français dans une vidéo d’exécution

Dans une vidéo de près de huit minutes diffusée par la branche média de la Province de Ninive, au nord de l’Irak, cinq hommes exécutent d’une balle dans la tête cinq prisonniers en tenue orange présentés comme des «espions». Dans la vidéo, les cinq hommes exécutés s’expriment en arabe sur les raisons de leur capture.

Le djihadiste parlant en français, dont les mèches blondes dépassent d’une cagoule brune qui ne laisse entrevoir que ses yeux, est le seul bourreau à prendre la parole. Il est vêtu d’un treillis alors que les autres bourreaux portent une tenue noire. Il évoque des ennemis de Daech «en pleine débâcle» et les prévient de s’attendre à quelque chose qui leur fera oublier «le 11-Septembre et les attentats de Paris». Ces attaques revendiquées par Daech dans la capitale française ont fait 130 morts en novembre.

Le djihadiste francophone évoque également l’Espagne et le Portugal, assurant que son groupe terroriste vise le retour d’Al-Andalus, nom des territoires de la péninsule ibérique sous domination musulmane entre le 8e et le 15e siècle. Il cite notamment les villes de Tolède et Cordoue. Avant que les cinq bourreaux procèdent aux exécutions, filmées dans un site en ruines non localisé, le djihadiste francophone aborde les raids aériens contre le groupe djihadiste en Syrie et en Irak, qui se heurtent au «bouclier du califat».

Après son discours, qui semble avoir été appris par coeur, le djihadiste et ses quatre complices tendent leurs armes au dessus des têtes des cinq prisonniers agenouillés devant eux et les exécutent.

Début janvier, un autre djihadiste français, Salim Benghalem, a été jugé en son absence et condamné à 15 ans de prison au procès d’une filière d’acheminement de djihadistes en Syrie. Cette figure du djihadisme qui ferait partie des bourreaux de l’organisation Etat islamique en Syrie s’était réjoui dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, des tueries de janvier à Paris et appelait des cellules dormantes à prendre les armes contre les citoyens français.

Quelques semaines plus tôt, les autorités françaises estimaient que deux Français avaient surement participé à l’exécution de 19 prisonniers syriens et de l’otage américain Peter Kassig.