Confinement et immigration : le défi de l’incompatibilité entre les deux

Ou le Corona-Migrant

Par Gilles Falavigna

La pandémie résulte du contact, ne serait-ce que par promiscuité. C’est une évidence et même si nous avons pu entendre encore récemment des politiciens arc-boutés sur leur idéologie, asséner des formules péremptoires du genre de : ” les virus ne connaissent pas les frontières!”, le confinement est de mise et nul ne peut sérieusement contester son efficience. Le virus ne se déplace pas. Ses porteurs, si. Naturellement, donc, les frontières ont été réhabilitées.

A l’intérieur des Etats, les technologies de travail à distance accompagnent les interdictions de circulation. Dans ces premiers jours de confinement, 100 000 gendarmes et policiers ont pour fonction de s’assurer que nul ne se déplace sans un justificatif absolu de nécessité.

Dans ce contexte, les malfaiteurs ont perdu beaucoup de latitude pour leur logistique. La discrétion en perd un coup. Sale temps pour les malfrats et ce contingent de 100 000 agents des forces de l’Ordre a été libéré d’autres missions devenues moins urgentes.

Nous sommes toujours sous Vigipirate. Mais de la même manière que pour les malfaiteurs, les criminels ont perdu de leurs cibles. Il n’y a pas de concert à égorger ou de rassemblement festif à écraser. Il ne faut certainement pas trop s’en réjouir. La nature criminelle est réactive. Dans le contexte actuel de tension psychologique et de peur, la terreur porterait un coup plus néfaste qu’en temps ordinaire. De manière générale, le confinement est également une excellente opportunité pour les malfaisants.

Le confinement est individuel. Il est national. Il est international.

L’Economie nationale est au ralenti. Les unités de production sont souvent fermées. Les instances économiques attendent une forte récession. Chaque chose en son temps.

Au Maroc, par exemple, nous avons pu voir ces citoyens français interdits de revenir en France alors que le confinement n’avait pas été encore décrété sur le territoire. Les frontières ont vite été fermées.

L’économie marocaine est sous hibernation, pour reprendre le terme utilisé par son ministre de l’économie, Mohamed Benchaaboun. Au Maroc, le secteur informel représente le tiers des emplois et 40% du PIB. Pour ce qui est du secteur formel, la moitié des salariés ne disposent d’aucun contrat de travail et le tiers d’entre eux n’ont pas de couverture sociale.

Heureusement, le Maroc reste relativement épargné par le Covid-19. Il reste très fragile.

Le Maroc est confiné. L’Espagne est sous confinement. Il n’y a certainement pas de travail disponible en Espagne et impossibilité d’activité informelle dans ces conditions.

Et pourtant, le détroit de Gibraltar continue d’être un des principaux lieux de passage des Migrants.

Plus de 60 000 Migrants (clandestins) arrivent par an en Espagne depuis le Maroc, selon les autorités espagnoles. Il semble que la crise sanitaire favorise les tentatives. Les “haraga”, ces vagabonds de la région de Tanger sont déterminés. La fermeture des frontières ne change rien. Le transit des camions et des containers continue normalement.

Au moindre cas de coronavirus détecté, l’Afrique se confine. Elle, au moins, ne bombe pas le torse de suffisance au regard de son système de Santé. Au Birkina Faso, qui compte 27 cas et le premier décès, les Burkinabés  appliquent la règle générale subsaharienne d’interdire les rassemblements de plus de 100 personnes. Par contre, l’information est dense. Dès que le confinement est déclaré, nous observons, comme en Afrique occidentale, un exode sur les routes pour quitter les métropoles.

Néanmoins, il semble que les populations africaines ne se sentent pas trop concernées par la pandémie.

Dans ce cadre, les Migrants continuent d’affluer vers l’Europe.

L’Europe ferme ses frontières mais la Turquie les ouvre.

France3 Hauts de France rapporte que le jour de confinement décrété, une embarcation de Migrants était secourue au large de Dunkerque.

Par nature, la population de Migrants n’est pas soumise au confinement. Elle est un vecteur de propagation.

Portée par un afflux permanent, elle pourrait vite devenir non seulement un vecteur majeur de transmission. Elle serait, également, un vecteur incontrôlable de propagation.

Surtout, population à risque, les Migrants pourraient massivement présenter une nécessité de soins respiratoires. C’est toute la stratégie mise en place de gestion progressive européenne de l’épidémie qui serait mise à mal. Les interventions chirurgicales sont reportées autant que possible. Le personnel de santé publique est mobilisé au détriment des besoins fondamentaux et quotidiens de la population nationale. La catastrophe sanitaire est avant tout là : ne plus pouvoir soigner normalement.

Cela aura-t-il été fait pour rien ?

Au fait, pardon, sémantique oblige : On ne dit plus Migrant mais Exilé.

 

 

Par ©Gilles Falavigna

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