La Corée du Nord a annoncé, mercredi 6 janvier, à deux jours de l’anniversaire du leader nord-coréen Kim Jong-un, avoir mené avec succès un essai d’une bombe à hydrogène miniaturisée, mettant ses voisins, dont au premier chef la Corée du Sud et le Japon, en état d’alerte.
Pyongyang a testé trois fois la bombe atomique A, qui utilise la seule fission, en 2006, 2009 et 2013, ce qui lui a valu plusieurs séries de sanctions de la part de l’ONU. Plusieurs résolutions des Nations unies interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou liée à la technologie des missiles balistiques.
- Réunion d’urgence du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion d’urgence, ont annoncé des diplomates. La réunion « a été demandée par les Etats-Unis et le Japon » et elle prendra la forme de consultations à huis clos « dans la matinée » [heure de New York] entre les 15 pays membres, a précisé la porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU, Hagar Chemali.
- Pas de confirmation à Washington
La porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU, Hagar Chemali, a indiqué que les Etats-Unis « ne sont pas en mesure de confirmer pour le moment qu’un essai a bien été mené ». Elle souligne cependant que Washington « condamne toute violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et appelle de nouveau la Corée du Nord à respecter ses obligations internationales et ses engagements ».
Le conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a condamné les « provocations » du régime nord-coréen, auxquelles les Etats-Unis répondront « de façon appropriée ».
- Pyongyang « paiera le prix de cet essai nucléaire » dit Séoul
La Corée du Sud a également « vivement » condamné ce quatrième essai nucléaire nord-coréen réalisé « en dépit des avertissements de notre part et de ceux de la communauté internationale ».
La présidente Park Geun-hye a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale et Séoul « prendra toutes les mesures nécessaires » pour que Pyongyang « paie le prix de cet essai nucléaire ».
- Une grave menace pour la sécurité, selon le Japon
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a qualifié l’essai nucléaire de « grave menace pour la sécurité » du Japon. « Nous ne pouvons absolument pas tolérer cela », a-t-il ajouté.
Le Japon, qui est entré au Conseil de sécurité de l’ONU le 1er janvier comme membre non permanent et pour un mandat de deux ans, va prendre des « mesures résolues » contre Pyongyang et se « coordonner […] avec les Etats-Unis, la Corée du Sud, la Chine et la Russie pour contrer ce » grave défi « aux efforts pourenrayer la prolifération de l’armement nucléaire », a prévenu le premier ministre.
- Pékin « exhorte » Pyongyang « à tenir son engagement de dénucléarisation »
La Chine, principale alliée de la Corée du Nord, a déclaré « s’opposer fermement » au nouvel essai nucléaire de Pyongyang, soulignant qu’il a été réalisé « en dépit de l’opposition de la communauté internationale ». Pékin « exhorte instamment » la Corée du Nord « à tenir son engagement de dénucléarisation, et à s’abstenir de toute action qui aggraverait la situation », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, lors d’un point de presse.
Des Chinois résidant à proximité de la frontière nord-coréenne ont été évacués de bâtiments mercredi matin après l’essai, a indiqué la télévision publique CCTV sur son compte officiel.
- Moscou réticent à sanctionner
La Russie pourrait se montrer réticente à sanctionner durement le régime communiste de Pyongyang. Moscou avait estimé contre-productives des résolutions d’inspiration américaine passées en 2014 et 2015 par l’Assemblée générale de l’ONU pour condamner les violations des droits de l’homme commises par ce régime.
- La France appelle la communauté internationale à réagir
Dans un communiqué, l’Elysée a indiqué : « Dans l’attente de la confirmation des caractéristiques de l’essai nucléaire annoncé et observé cette nuit en Corée du Nord, la France condamne cette violation inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité et appelle une réaction forte de la communauté internationale. »
- Violation grave pour Londres
Le ministre des affaires étrangères britannique, Philip Hammond, a jugé mercredi que s’il était avéré que la Corée du Nord a réalisé un essai de bombe à hydrogène, il s’agirait d’une « provocation » et d’une « violation grave » des résolutions de l’ONU.
- « Etat-voyou », pour l’Australie
La ministre des affaires étrangères australienne, Julie Bishop, a « condamné dans les termes les plus vifs » l’essai nucléaire qui confirme aux yeux de Canberra « le statut d’Etat-voyou » de la Corée du Nord.
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