Comment Israël a créé sa bombe atomique au nez et à la barbe des Américains

L’une des grandes manipulations du XXe siècle.

Officiellement, Israël ne dispose pas de la bombe atomique. Le pays n’a pas signé le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et n’est donc pas soumis au contrôle des inspecteurs de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA). Le secret est pourtant de Polichinelle: personne dans le monde n’ignore que l’État hébreu s’est doté de l’arme atomique en 1967, notamment grâce à l’aide de la France.

Le programme nucléaire israélien est lancé en 1949 par le Premier ministre David Ben Gourion. Les États-Unis, qui veulent à tout prix éviter la nucléarisation du Proche-Orient, essaient de dissuader Israël par tous les moyens.

Ils réclament des visites d’inspection régulières sur le complexe de Dimona, dans le désert de Néguev, où les Israéliens construisent une centrale nucléaire avec l’assistance des Français, et où ils sont soupçonnés de développer en réalité un programme atomique militaire.

Plusieurs visites sont ainsi organisées entre 1961 et 1964, et concluent qu’Israël n’est pas en capacité de produire une arme nucléaire «dans les deux ou trois ans». Pour la Commission de l’énergie atomique des États-Unis (AEC), Dimona manque notamment d’une usine chimique de retraitement de l’uranium, indispensable pour extraire du plutonium nécessaire à la fabrication d’une bombe.

Double-jeu français

Mais les mois suivants, les Israéliens semblent de plus en plus réticents face aux inspections américaines. En 1965, le Premier ministre Levi Eshkol concède enfin une visite à l’AEC, mais celle-ci est étroitement encadrée: les experts ne pourront rester que dix heures sur place et on leur présente même, à leur insu, une fausse salle de contrôle.

Pourtant, de nombreux experts ont alerté le gouvernement américain à plusieurs reprises. Différents indices contribuent à alimenter leurs soupçons. Le complexe de Dimona a été «secrètement étendu», de l’uranium a été acheté en grande quantité à l’Argentine et les techniciens français ont quitté les lieux.

Au fil des années, l’évidence commence à s’imposer: Israël a bel et bien développé des armes nucléaires à Dimona. La confirmation viendra en 1986, lorsque Francis Perrin, le commissaire français à l’énergie atomique, révèle dans le Sunday Times que Dimona a été pensé «dès le départ» pour élaborer l’arme nucléaire.

Selon les auteurs d’un article de Haaretz, l’aveuglement des Américains tient principalement aux cachotteries des Français, qui auraient dissimulé aux États-Unis l’assistance technique et le matériel livré à Israël. Dans les années 1950, l’aide française a en effet été déterminante dans le développement de ce programme nucléaire.

L’État hébreu disposerait aujourd’hui, selon les spécialistes, de 100 à 200 têtes nucléaires. Son armée détient également toute la gamme d’avions pouvant délivrer une arme atomique, notamment des bombardiers américains F-15 ou F-16, ainsi que des missiles balistiques.

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Marco po

Les français avaient les capitaux nécessaires , et les israéliens avaient les savants les français aussi, ils étaient complémentaires….

Miraël

Ce que ne dit pas l’article, c’est qu’Israël a également aidé la France pour le développement de sa propre bombe atomique. En réalité il s’agit quasiment de deux programmes communs.