Le 6 novembre, le Comité Laïcité République (CLR) a attribué son Prix National de la Laïcité à l’historien français Georges BENSOUSSAN, 66 ans, spécialiste de la culture en Europe aux XIXe et XXe siècles et de l’antisémitisme.

Rédacteur en chef de la Revue d’Histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, son livre de 2002 Les Territoires perdus de la République a eu un grand retentissement en analysant la résurgence d’un antisémitisme parmi les jeunes d’origine maghrébine dans les banlieues françaises.

Chaque année, le CLR remet son prix sous les lambris dorés de l’Hotel de Ville de Paris. La présidente du jury 2018 est Françoise Laborde, ex membre du CSA, ancienne journaliste, qui se définit comme militante féministe, laïque et universaliste.

Les principales obédiences maçonniques sont représentées, souvent par leurs Grands Maîtres: GODF, GLDF, FFDH, GLFF, GLMF, GLMU, GLCS et GLFMM. Le président du CLR, Jean-Pierre Sakoun, a ouvert la cérémonie avec un discours où il s’est inquiété du projet de réforme de la Loi de 1905 du gouvernement, révélé par L’Opinion: «Tous les instruments de contrôle et de coercition nécessaires existent déjà dans cette Loi et dans l’arsenal juridique français. (…) Cette révision si elle aboutissait, devrait aller dans le sens de plus de liberté des citoyens, plus d’émancipation et de moins d’influence des cultes sur l’espace public

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Une controverse sur des propos radiophoniques

Le CLR a choisi pour son prix national une personnalité qui a fait polémique. Dans l’émission Répliques de France Culture, le 10 octobre 2015, Georges Bensoussan dit citer le sociologue algérien Samaïm Laacher: «C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère».

Smaïm Laacher a démenti les propos qui lui sont prêtés. En décembre 2015, le CSA adresse une mise en garde ferme à France Culture (Françoise Laborde n’est plus au CSA à ce moment-là), reprochant à Bensoussan d’avoir tenu des propos «susceptibles d’encourager des comportements discriminatoires».

Le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF), soutenu par la Licra, SOS Racisme et la LDH, porte plainte. Le 7 mars 2017, le tribunal correctionnel de Paris relaxe Bensoussan, décision que la Cour d’appel de Paris confirme le 24 mai 2018, jugeant «qu’il n’y avait pas de provocation à la haine, car l’historien n’a nullement visé la communauté arabo-musulmane dans son ensemble». Le CCIF s’est pourvu en cassation.

Boualem SANSAL

Boualem SANSAL

Le Prix International est attribué à l’écrivain algérien Boualem SANSAL, 69 ans, censuré en Algérie en raison de ses positions critiques envers le pouvoir.

Sansal est connu pour son hostilité à l’égard de toute forme de religion, l’islam en particulier : «La religion me paraît très dangereuse par son côté brutal, totalitaire. L’islam est devenu une loi terrifiante, qui n’édicte que des interdits, bannit le doute, et dont les zélateurs sont de plus en plus violents. Il faudrait qu’il retrouve sa spiritualité, sa force première. Il faut libérer, décoloniser, socialiser l’islam. »

Les deux Mentions Nationales sont décernées à: Jean-Pierre OBIN, 75 ans, inspecteur général de l’Education Nationale, qui, en 2004, a alerté son ministre sur le développement, dans certains établissements scolaires, d’atteintes à la laïcité, de l’antisémitisme, des contestations de certains enseignements par des élèves et de violences liées à la religion; Tania de MONTAIGNE, 46 ans, journaliste et écrivaine, auteure de Noire, fiction inspirée de la vie de Claudette Colvin jeune américaine qui, à Montgomery en 1955, refusa de céder sa place à un blanc dans un bus.

BADAWI Raïf

Les deux Mentions Internationales sont données aux Femmes Iraniennes, représentées lors de la cérémonie par Sarah Doraghi, journaliste à France 2, auteure et comédienne, et à Raïf BADAWI, 34 ans, écrivain, blogueur et journaliste emprisonné en Arabie Saoudite depuis juin 2012, parce qu’il militait pour une libéralisation morale et religieuse (condamné à 1000 coups de fouets, 266000 dollars d’amende et 10 ans de prison), qui était représenté par son épouse Ensaf Haidar, qui vit au Canada avec leurs trois enfants.

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Le Prix Sciences et Laïcité est attribué à Jean-Pierre Changeux, 82 ans, neurobiologiste membre de l’Académie des Sciences, qui dans une vidéo a déclaré: «Le cerveau de l’enfant est laïque à la naissance». Propos provoquant un belle batterie d’applaudissements.

lexpress

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Élie de Paris

Non. Simplement non.
Que va-t-on mêler notre cher Georges aux esprits étriqués et ultra orthodoxes, voire fanatiques, de la laïcité ? Ceux-là même ont-ils le bagage religieux pour départager, sinon aboyer avec la meute, sans savoir contre qui elle aboie ?
Voici le message que nous laisse la Torah, justement évoqué par l’antagonisme instauré par les plus fameux jumeaux de l’histoire humaine, toujours d’actualité, Esaü et Jacob…
Les mains sont celles d’Esaü, mais la voix celle de Jacob, s’exclama Isaac, qui, enivré du parfum qu’exhalait le vêtement (de peau de serpent) du jardin en Eden, que Jacob avait revêtu, donné par sa mère, Rebeccah…
Esaü était alors le champion de la pensée laïque.
Et exit Dieu du monde.
Jacob, en revanche, celui de la spiritualité.
Mais pas que !
Ce dernier nous a démontré que le travail matériel est inévitable. Et son histoire est l’exemple du partenariat voulu par Dieu pour l’Homme.
On ne peut décemment laisser le monde matériel aux mains d’Essav, motivé Que pour le pouvoir.
Nous autres Juifs, porteurs du message torahïque, prétendons associer la travail de la matérialité Avec celui de la spiritualité…
Je cite :
 » le rôle de l’homme de la Torah est justement d’en finir avec les dichotomies, les manichéismes et les dialectiques qui font de la spiritualité une affaire privée qu’on enferme dans les temples… Le monde voulu par Dieu doit révéler le monisme absolu de l’Origine, où le matériel et le spirituel se conjuguent, pour faire advenir un monde juste et équilibré conformément aux valeurs fondamentales véhiculées par les Justes qui parcourent la Bible.
À contrario la césure du monde greco-chretien occidental, puisant dans le discours d’Aristote, et Paul, prétendant une dichotomie ontologique entre le materiel et le spirituel ( rendons à Cesar,… et rendons à Dieu…)
Tel est dorénavant le modèle occidental, et donc la séparation totale, la laïcité.
Voici donc la source de tous les abus de pouvoir, et des exactions commises par des groupes, ou puissances, contre les individus.
Si ma morale et ma spiritualité sont affaire privée, en tant que collectivité (éditant des lois), qu’est-ce qui m’empêche d’agir indépendamment de toute morale, du moins « cette morale », créée pour les besoins de l’heure ? (On l’a vu pour tous ces delits, naguère, qui deviennent licites, voire encouragés !)
Ainsi la déliquescence morale des sociétés modernes, qui confondent liberté et permissivité. »
Nous (re) voilà revenus à la génération de Babel.
Mais, Dieu merci, les enfants d’Avraham sont sur le terrain…

Magisson

Vive la laïcité, les religions doivent rester du domaine personnel et privé.
Les personnes qui veulent imposer leur religion comme dogme doivent quitter notre france laïque…