Stephen Bannon, un provocateur ultraconservateur accusé d’avoir proféré des remarques antisémites, ferait partie des principaux candidats pour le poste de chef de cabinet de la Maison Blanche, alors que le président élu Donald Trump et son équipe se préparent à prendre le pouvoir et à définir les contours de son administration.
Alors que Trump était jeudi à Washington pour rencontrer le président Barack Obama et d’autres responsables du Congrès, son équipe de transition, dirigée par le gouverneur du New Jersey Chris Christie, a commencé à travailler sur la composition de ce qui formera l’administration Trump.
Le nom de Bannon a ainsi été mentionné par plusieurs médias américains. Celui-ci, qui a été nommé chef de campagne du candidat républicain en août dernier, est surtout connu pour être le dirigeant du site Breitbart News, proche de l’alt-droite (droite alternative américaine), et notamment connu pour les théories du complot qu’il diffuse.
L’alt-droite désigne un éventail de groupes prônant la « suprématie blanche », de groups « nationalistes blancs » et néonazis. Un récent rapport de la Ligue Anti-Diffamation a révélé que l’augmentation spectaculaire du harcèlement antisémite à l’égard des journalistes pendant la campagne électorale, était le fait de partisans de Trump, venant de cette mouvance.
D’autres personnalités sont toutefois pressenties pour le poste, tel que le président du Comité national républicain ou encore Reince Priebus, le directeur de campagne de Trump qui est soutenu par la fille de Trump Ivanka et son mari Jared Kushner.
L’ex-femme de Bannon, Mary Louise Piccard, a révélé en 2007, celui-ci ne voulait pas que ses filles fréquentent une école privée de Los Angeles (l’école pour filles d’Archer) parce qu’il ne voulait pas qu’elles allaient à l’école avec des Juifs.
Devant un tribunal, Piccard a ajouté : « Il a dit qu’il n’aime pas les Juifs et la façon qu’ils ont d’élever leurs enfants qui deviennent ‘bruyants’ et ‘pleurnichards' », ce que Bannon a démenti.
Sortir les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien?
Pour ailleurs, la diplomatie américaine sortante a indiqué jeudi que rien n’empêchera le prochain président Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, mais ce règlement international historique n’y survivrait pas.
La grande percée diplomatique de l’administration du président Barack Obama restera cet accord signé le 14 juillet 2015 et appliqué depuis le 16 janvier dernier entre l’Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne sous l’égide de l’Union européenne).
Mais ce règlement qui garantit la nature pacifique du programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions contre Téhéran a été combattu par les républicains américains et leur candidat victorieux à la présidentielle, M. Trump, qui a affirmé pendant sa campagne qu’il « déchirerait » un texte « catastrophique ».
Sans vouloir préjuger de « ce que fera la prochaine administration » Trump qui sera investie le 20 janvier, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner a reconnu que « n’importe quelle partie pouvait sortir » de cet accord.
Mais « cela aura de profondes conséquences sur l’intégrité de l’accord », a averti le diplomate de l’administration démocrate sortante.
M. Toner a souligné que le compromis du 14 juillet 2015, scellé après des années de tractations secrètes et de négociations officielles, n’était pas un traité international en bonne et due forme et ne contenait donc pas d’obligations juridiques.
Interrogé alors sur une éventuelle reprise du programme nucléaire militaire de l’Iran pour se doter de la bombe atomique si l’accord s’effondrait, le porte-parole américain a mis en garde: « Oui. C’est la réalité de la situation ».
« C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il est dans l’intérêt de tous, notamment du monde, de voir l’Iran et toutes les parties se plier à cet accord » pour empêcher la République islamique d’avoir un jour « une arme nucléaire », a souligné Mark Toner.
Le président iranien Hassan Rohani avait affirmé mercredi que le futur président Trump ne pourrait pas revenir sur l’accord nucléaire car il « a été entériné par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et ne peut pas être changé par la décision d’un seul gouvernement ».