Question au rabbin: La religion juive est elle aussi l’opium du peuple ?

Question Coolamnews: Je vais au Beit Haknesset (synagogue) le Chabbat et malgré les sujets brûlants d’actualité qui ne manquent pas de nous secouer, hélas… chaque orateur, Rav ou pas, parle de la Parasha ou de la Halaha (loi juive)… comme si de rien n’était. Pensez-vous que celui qui dirige une Kéhila (communauté) doit fermer les yeux sur la réalité ambiante. En tant que chef spirituel ou de communauté, ne doit-il pas aussi transmettre des messages qui permettent à chacun de réfléchir ou de dialoguer?

Rav Yossef Ben-Shoushan: Oh combien avez-vous malheureusement raison. Que de fois le sujet de la cacherout par exemple est source de polémique, comme si cela était la chose la plus importante au monde? Ne serait-il pas plus judicieux de se concentrer essentiellement sur les idéaux les plus fondamentaux de notre nation et sur les moyens de les concrétiser?

Mais les gens préfèrent discuter et se disputer sur la cacherout des aliments, qui finalement amène à des querelles au sein du peuple. « Je ne mange pas ta cacherout et toi pas la mienne et donc, on ne peut pas s’inviter les uns les autres. Ainsi, au lieu de rassembler les juifs, la cacherout préconisée par la Thora crée un écart entre nos juifs et  réalise donc un cache-route à l’unité du peuple.

La miniaturisation de la Thora

Ce phénomène est caractéristique de la catastrophe de l’exil qui est marqué par la miniaturisation de la Thora : au lieu de se soucier de faire progresser les véritables idéaux à portée universelle, les esprits se préoccupent de résoudre les soucis du quotidien de l’individu juif, comme la cacherout de son alimentation, ou de s’exalter à composer de nouveaux commentaires brillants sur des versets.

Bien sûr, la Halakha est seule capable d’encadrer l’individu dans tous les domaines du quotidien et, par-là, de le faire adhérer concrètement aux idéaux de la Torah, qui sont l’avancement de  l’humanité entière vers un véritable  bonheur fondé sur la morale aussi bien à l’échelle individuelle que nationale et universelle.

Mais pour que cela réussisse pleinement, encore faut-il enseigner ces idéaux, sources de toute lumière, qui imprègnent chaque Mitsva.

Ainsi, le macro objectif de la Tora pourrait être atteindre pas à pas, par l’intermédiaire des micros objectifs de la Halakha …

Élevons  le niveau de nos discours

Telle est la Thora d’Eretz Israël qui, seule elle, est adéquate à notre grande génération, qui concrétise la renaissance nationale du peuple d’Israël, qui n’est autre que le début de la germination de cette gigantesque épopée universelle…

Élevons donc le niveau de nos discours, tant par leur fond que par leur forme, conformément à l’époque de la rédemption que nous vivons, et permettons ainsi à chacun de réfléchir ou de dialoguer sur les idéaux ultimes de notre sainte et grande Thora.

Notre génération est à la hauteur de leur appréhension et de leur réalisation!

Redaction de Coolamnews

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Élie de Paris

Bravo !
En fait, j’interpelle souvent le rabbin ou Rav communautaire, pour remplir les espaces hors « priere » et étude. Il y en a le Shabbat.
Il se trouve que ce jour a un coefficient de sainteté sans rapport avec les autres jours, un continum sacré pour lequel les Sages, H’zl, obligent à ne pas s’égarer dans des discussions vaines, comme le foot, les projets profanes et le…colportage de médisances, diverses et variées.
Comme si pendant un mariage, des bricoleurs faisaient usage de perceuses et marteau-piqueur pendant les chevah bra’hott, et éclaboussaient les bientôt mariés avec des poussieres et cambouis…
En revanche, évoquer les précautions de sécurité est à peine abordé !
Le bita’hone borné ne doit pas concerner une communauté.
Ne te fie pas aux miracles, disent les Sages.
Alors oui, au milieu des infos communautaires, les préoccupations du danger ont leur place.
Shabbath Shalom.