Netanyahu et le Premier Ministre Polonais Morawiecki discutent et sont d’accord de chercher ensemble à surmonter le différend provoqué par le projet de loi sur la Shoah

(à propos de l’expression indue « camps polonais »)

Les deux parties vont ouvrir le dialogue, destiné à parvenir à un « accord -une interprétation commune- » à propos de la loi destinée à criminaliser le fait d’accuser les Polonais des atrocités de la Shoah – autre façon d’en blanchir les Allemands en tant que peuple et/ou les Nazis en tant que système. 

Prime Minister Benjamin Netanyahu lays a wreath at a memorial ceremony marking the 65th anniversary of the liberation of Auschwitz camp and to honor the victims of the Holocaust, in Auschwitz Birkenau, Poland, on International Holocaust Memorial Day. January 27, 2010. Avi Ohayon/Government Press Office/FLASH90)

Le Premier Ministre Benjamin Netanyahu dépose une gerbe lors de la cérémonie du souvenir marquant le 65ème anniversaire de l’ouverture du camp d’Auschwitz camp et pour honorer les victimes de la Shoah, à Auschwitz Birkenau, Pologne, Lors de la journée Internationale du Souvenir de la Shoah. 27 Janvier 2010. Avi Ohayon/Government Press Office/FLASH90)

 

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu s’est entretenu avec son homologue polonais, dimanche soir, alors que les deux ont tenté de mettre de côté le différend diplomatique creusé par le projet de loi promulgué à Varsovie, qui criminalise l’accusation portée contre les Polonais, rendus responsables de l’ampleur des atrocités nazies.

Netanyahu a stigmatisé ce projet de loi, qui prescrit une condamnation à la prison pour l’auteur d’une référence aux « camps de la mort polonais » et criminalise la mention de « complicité polonaise » dans les crimes nazis, comme une « distorsion de la vérité, la réécriture de l’histoire et la négation de la Shoah ».

Netanyahu et le Premier Ministre polonais Mateusz Morawiecki « se sont mis d’accord pour ouvrir immédiatement le dialogue entre les équipes de travail  des deux pays, de façon à tenter de parvenir à un accord autour du sens de cette législation », explique un communiqué du bureau de Netanyahu.

Cette déclaration survient à la suite de l’expression de Netanyahu de son attente que la Pologne corrige les termes de cette loi.

Plus tôt dans la journée, le Ministère des Affaires étrangères a convoqué l’adjoint de l’ambassadeur de Pologne pour exprimer son opposition à ce projet de loi, et dit qu’il s’attend à de sérieux amendements de ce projet avant son  approbation finale.

« Cette loi n’aidera pas à dévoiler la vérité historique et elle peut faire obstacle à la liberté de recherche », déclare un communiqué.

Ce projet de loi, voté par la chambre basse du parlement polonais, doit encore obtenir l’approbation du Sénat et du Président polonais. En outre, il marque la radicalisation des mesures prises par le gouvernement nationaliste pour renforcer sa position officielle arguant que tous les Polonais auraient été des héros au cours de cette guerre. Les historiens démontrent que de nombreux Polonais [à l’exception de justes par centaines) ont massivement collaboré avec les Nazis et commis des crimes de haine, même sans le concours de ceux-ci.

Mateusz Morawiecki signe un document le confirmant  danbs son rôle de Premier Ministre  de Pologne, au Palais pprésidentiel à Varsovie , le 11 décembre 2017. (AFP Photo/Janek Skarzynski)

Earlier Sunday evening, Morawiecki appeared to continue backing the law, tweeting an allegory about blaming a family for the murder of another family.

En début de soirée, dimanche soir, Morawiecki emblait continuer à appuyer ce projet de loi, en tweetant une allégorie qui consistait à accuser une famille du meurtre d’une autre famille proche.

« Un gang de voyous professionnels entre dans une maison partagée par deux familles. Ils massacrent presque entièrement la première famille. Ils tuent les parents de la seconde, torturent les enfants. Il pillent et opèrent une razzia dans la maison. Est-ce que l’une, en toute bonne conscience, peut dire que la deuxième famille est coupable du meurtre de la première? », écrit-il.

« Un gang de voyous professionnels entre dans une maison partagée par deux familles. Ils massacrent presque entièrement la première famille. Ils tuent les parents de la seconde, torturent les enfants. Il pillent et opèrent une razzia dans la maison. Est-ce que l’une, en toute bonne conscience, peut dire que la deuxième famille est coupable du meurtre de la première?

 

Samedi, il a défendu la position polonaise en disant que meêm les termes « Auschwitz » [Oswiecim en langue vernaculaire] et « Arbeit Macht Frei », traduit de l’Allemand par « Le travail rend libre », n’a rien de polonais.

Les responsables polonais affirment que la loi ne vise pas à « blanchir », mais plutôt à « préserver » l’histoire.

Etudiante sur le chemin du camp d’Auschwitz-Birkenau dans la pologne des teps modernes, le 27 avril 2014. (Yossi Zeliger/Flash 90)

Le Président polonais Andrzej Duda, a déclaré dans un communiqué, dimanche qu’il reverrait cette législation et présenterait « son évaluation finale sur les conditions de la procédure judiciaire, à la fin de la réalisation du travail du parlement et une analyse minutieuse de la forme définitive de cet acte ».

Mais cette législation a encore  déclenché un sentiment de scandale en Israël, certains députés accusant carrément le gouvernement polonais de négation de la Shoah, alors que le monde marquait la journée internationale du souvenir de la Shoah, samedi ou/ t dimanche (à cause du Shabbat).

Dans un communiqué, samedi, Netanyahu a désigné « sans fondement » ce projet de loi polonais et dit qu’on ne peut pas réécrire l’histoire.

« Personne ne peut nier la Shoah », écrit-il, ajoutant qu’il a ordonné à l’Ambassade israélienne en Pologne « de rencontrer dès ce soir, le premier ministre polonais afin de relayer la fermeté de ma position contre cette loi ».

Son communiqué survenait peu de temps après un échange à vif sur tweeter au sujet de ce texte, entre Yaïr Lapid, le chef de l’opposition du Parti Yesh Atid et l’ambssade polonaise en Israël.

Lapid, le fils d’un survivant de la Shoah, a choisi Twitter pour fustiger cette loi, en la qualifiant d’effort pour réécrire l’histoire.

« Je condamne fermement cette nouvelle loi qui a été votée [en première lecture] en Pologne, qui tente de nier l’implication de beaucoup de citoyens polonais dans la Shoah », écrit Lapid, samedi; « Aucune loi polonaise ne peut changer l’histoire, la Pologne est complice de la Shoah. Des centaines de milliers de Juifs ont été tués sur son sol sans avoir rencontré un seul officier allemand ».

L’intention du texte de loi polonais n’est pas de « blanchir » le passé, mais de préserver la vérité contre de telles diffamations 

Je suis le fils d’un survivant de la shoah. Ma grand-mère a été assassinée en pologne par les allemands et les polonais. Je n’ai nul besoin que vous m’enseigniez la shoah. Nous vivons chaque jour avec les conséquences de ces événements dans notre mémoire collective. Votre ambassade devrait immédiatement présenter ses excuses.

L’ambassade en Israël a répliqué au message de Lapid, en tweetant que ses « revendications insupportables à quel point, il y a, au contraire un besoin crucial d’enseignement de la Shoah, même ici en Israël ». L’intention de ce texte de loi polonais n’est pas « de blanchir » le passé,mais de préserver la vérité contre ce type de procédé de diffamation ».

En réponse, Lapid a exigé des excuses : « Je suis le fils d’un survivant de la shoah. Ma grand-mère a été assassinée en Pologne par les allemands et les polonais. Je n’ai nul besoin que vous m’enseigniez la shoah. Nous vivons chaque jour avec les conséquences de ces événements dans notre mémoire collective. Votre ambassade devrait immédiatement présenter ses excuses ».

Ces échanges à vif et invectives des descendants ne seront pas suffisants à faire progresser un véritable travail conjoint.

Il est absolument crucial pour les deux parties, -puisque l’essentiel de la Shoah se passe sur ce territoire, que la moitié des victimes sont des Juifs Polonais, présents sur place ou déportés quand ils étaient en phase migratoire, considérés comme Apatrides ou étrangers, par Vichy en France et ailleurs -.

Il pourra seul garantir une évolution parallèle dans la quête authentique d’une approche de la vérité historique et sans concession. Sans, non plus, reprendre les vrais-faux débats de l’époque d’Hannah Arendt, il faut travailler autour de l’autonomie relative -ou son absence-, des divers acteurs (ou pions) pour rétablir un sens des responsabilités. Le pogrom existait avant, après et aussi pendant la Shoah : comment, pourquoi distinguer ce phénomène de l’action et des infrastructures proprement dites des Nazis, du gardiennage, en otages des bourreaux, par une certaine police et administration juives -Judenrat résistants -Varsovie – ou collaboratifs -Lodz-, derrière les murs où, de l’autre côté, se trouvaient des Polonais, plus ou moins éduqués ou affamés, armés ou désarmés, victimes, bourreaux et parfois les deux à la fois (le criminel Kapo, par exemple et celui qui ferme les yeux…)…

Marc Brzustowski avec agences

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