Joe Biden rencontre Golda Méir à peine 40 jours avant le déclenchement de la Guerre de Kippour, « l’une des réunions les plus marquantes de sa vie ». 

Biden n’est pas Trump, mais il ne laissera pas compromettre la sécurité d’Israël 

Sa rencontre en 1973 avec la première ministre de l’époque, Golda Meir, a été l’une de ses réunions les plus «importantes» de son histoire. Il est depuis un ami d’Israël.

Le vice-président américain de l'époque, Joe Biden, s'exprime alors qu'il prononce une déclaration conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de leur réunion à Jérusalem le 9 mars 2016 (crédit photo: REUTERS / DEBBIE HILL / POOL)
Le vice-président américain de l’époque, Joe Biden, prend la parole alors qu’il prononce une déclaration conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de leur réunion à Jérusalem le 9 mars 2016 (crédit photo: REUTERS / DEBBIE HILL / POOL)

Dans deux mois et quatre ans après le dernier départ de Joe Biden de la Maison Blanche, il sera de retour. Cette fois, pour prêter serment en tant que président des États-Unis d’Amérique avec Kamala Harris, la première femme et femme de couleur à devenir vice-présidente.

Prenant le relais de Donald Trump, son administration aura de nombreuses décisions clés à prendre et des politiques à mettre en œuvre, dont beaucoup risquent de renverser celles mises en œuvre par l’administration précédente, en particulier la manière dont elle traite l’Iran et ses actions hostiles dans la région.

Alors, comment cela affectera-t-il Israël, principalement sur la sécurité?

Contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, Biden a soutenu Israël et a été impliqué dans les négociations de 2016 entre les deux alliés qui ont cimenté un protocole d’accord (le MOU) de 38 milliards de dollars sur dix ans pour l’aide à la défense – le plus grand programme d’aide militaire de l’histoire des États-Unis.

Mais son soutien à Israël n’a pas commencé lorsqu’il était vice-président du président Barack Obama – il se considérait comme un sioniste et était l’un des plus fervents défenseurs de l’aide américaine à Israël depuis des décennies.

Il a raconté l’histoire de sa rencontre avec la Première ministre israélienne de l’époque, Golda Meir, en 1973, lors de son premier voyage à l’étranger en tant que sénateur âgé de 30 ans. Cette réunion, à peine 40 jours avant le déclenchement de la guerre du Yom Kippour, a été «l’une des réunions les plus marquantes de ma vie».

Après avoir visité Israël, il s’est assis auprès de Meir qui a expliqué pourquoi la situation de l’État juif était désastreuse.

Bien qu’impressionné, Biden aurait trouvé la réunion déprimante et quand Meir lui a demandé pourquoi il aimait quand même la raconter, «J’ai dit: « Eh bien, mon Dieu, Madame le Premier ministre », et je me suis retourné pour la regarder. J’ai dit: «C’est l’image que vous brossez». Elle a dit: ‘Oh, ne vous inquiétez pas. Nous avons ‘- je pense qu’elle  ne m’a dit cela seulement qu’à moi.- Elle a dit: « Nous avons une arme secrète [NDLR : l’option Samson?-, dans notre conflit avec les Arabes : vous voyez, nous n’avons pas d’autre endroit où aller. »

Près de 50 ans plus tard, la situation sécuritaire d’Israël n’est toujours pas parfaite. Bien que des accords de paix ont été conclus avec plusieurs pays arabes, il y a toujours des ennemis comme l’Iran et leur supplétif le Hezbollah ainsi que le Hamas qui ont juré de détruire Israël.

Israël considère l’Iran et son programme nucléaire comme sa principale préoccupation, et le Premier ministre « faucon » israélien Benjamin Netanyahu a trouvé des points majeurs  d’accord avec l’administration Trump sur la façon de traiter la République islamique.

Alors que l’administration de Biden devrait être aux antipodes de celle de Trump, il a fait campagne et a juré de garantir l’Avantage Qualitatif Militaire d’Israël et «l’engagement indéfectible de l’Amérique envers la sécurité d’Israël».

Depuis que l’administration Trump s’est retirée de l’accord avec l’Iran en 2018, les relations entre l’Iran et les États-Unis ont empiré. Bien que Biden ait signalé qu’il essaierait de ramener l’Iran dans l’accord nucléaire, il a également reconnu qu’il n’y a aucune garantie que l’Iran reviendrait au respect de l’accord.

Téhéran a non seulement continué à travailler sur son arsenal de missiles balistiques, mais des supplétifs iraniens comme le Hezbollah se sont également enhardis et ont renforcé leur implantation dans le Golan syrien.

Malgré ce que prétendent les partisans de Trump, l’Iran a étendu ses tentacules à travers le Moyen-Orient pendant son administration. Alors que l’aélimination ciblée du commandant de la force Qods du Corps des gardiens de la révolution iranienne, Qassem Soleimani, a considérablement entravé les aspirations régionales de Téhéran, l’Iran est devenu un acteur dominant en Syrie, à tel point que si la guerre civile devait prendre fin, il est peu probable qu’on assite au départ des Iraniens de Syrie.

Israël mène sa campagne de guerre entre deux guerres contre l’Iran depuis 2013, frappant des milliers de cibles en Syrie, et selon des rapports étrangers en Irak voisin, afin d’empêcher la contrebande d’armes avancées au Hezbollah au Liban et l’enracinement de ses forces en Syrie où elles pourraient facilement agir contre Israël.

Téhéran a exclu de suspendre son programme de missiles ou de modifier sa politique régionale, souhaitant plutôt que la nouvelle administration américaine change sa politique. Mais bien qu’il ne soit pas aussi agressif envers l’Iran que son prédécesseur, Biden ne se montrera pas facile avec la République islamique.

La présence iranienne aux frontières nord d’Israël et son soutien continu aux groupes terroristes dans la bande de Gaza ainsi que ses programmes de missiles nucléaires et balistiques sont un autre problème auquel l’administration de Biden doit faire face.

Ce sont des questions clés pour la sécurité d’Israël.

Ces dernières années, l’armée israélienne a exploré l’éventualité d’une guerre future avec le Hezbollah, qui, aidé par l’Iran, a reconstruit son arsenal à quelque 130 000 roquettes et missiles visant le front intérieur israélien.

L’exercice le plus récent, LFlèche meurtrière, qui a eu lieu il y a deux semaines, s’est déroulé après que l’armée a achevé plusieurs plans offensifs pour le front nord et visait à améliorer les capacités offensives de Tsahal à tous les échelons, du chef d’état-major aux troupes sur le terrain.

Israël ne veut pas d’une guerre avec le Hezbollah ou l’Iran. Il y a encore des millions d’Israéliens dans le nord qui n’ont pas accès à un abri anti-bombes et l’establishment de la défense a déclaré qu’une telle guerre serait dévastatrice.

Bien que Netanyahu ait maintenant perdu un bon ami à la Maison Blanche avec le départ de Trump, une confrontation totale avec les Iraniens et le Hezbollah est le pire cauchemar de Jérusalem et de Washington. Et les deux dirigeants feront tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que cela n’arrive pas.

Biden n’est pas Trump. Il consulte et écoute son équipe avant de prendre des décisions. Et cela, au bout du compte, est bon pour Israël.

Parce qu’être impulsif au Moyen-Orient n’est pas une stratégie gagnante.

Adaptation : Marc Brzustowski

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Elie de Paris

Chers amis lecteurs, on ne cesse de nous bassiner avec mr Biden. Mais c’est le seul qui ait remporter les primaires démocrates, pas pour ses compétences, ni ses relations avec un tel ou une telle, mais parce qu’il est âgé, très certainement sénile (sans être péjoratif) et qu’il ne tiendra plus encore longtemps. Ce qui a été inclus, prévu dans la candidature démocrate présentée .
Le vrai pouvoir reposera, s’il est élu, dans les mains de Kalamity, le véritable drapeau de la gauche _pas extrême, pour le moment _ démocrate. Aussi, des plans sur une comète éphémère ne servent à rien.
C’est cette dame qu’il faut observer.
Trump n’est pas le messie non plus, et ne sera jamais un « politicien », avec l’art et la manière…,mais ce grain de sable introduit dans le mécanisme du monde, (par Qui ? ), au bon moment, où des hainemis d’Ysraël augmentent en véhémence, n’est pas fortuit.
En fait, ce qui se passe en ce moment même est simplement irrationnel, et extraordinaire. Ouvrons les yeux, c’est « On Air », en direct!

Henricanan

Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant. Les courts d’esprit qui vont racontant qu’Israël n’avait qu’un seul vrai ami aux USA, avaient besoin de se remémorer que les l’allaice géostratégique entre les deux pays ne dépend pas que des hommes, fussent-ils présidents, amis ou moins bien disposés.

Henricanan

…l’Alliance…

Guy Poron

En tous cas,la Sagesse s´acquiert dans la Crainte de l´Eternel et non dans des tergivations nébuleuses! D´ailleurs Biden n´est ni élu ni Président, que je sache! Le Shofar sera sonné le 12 décembre! Attendons d´ici là car nous allons aller jour après jour de surprise en surprise

Elie du 78

Qu’est-ce que vous en savez que « Trump n’écoute pas son équipe » ?! Vous êtes dans les réunions, ou peut-être que vous en recevez les comptes rendus :))

Pourquoi cette haine et ce mépris désormais contre le Président Trump, le meilleur président américain depuis Abraham Lincoln et le meilleur ami qu’Israel a jamais eu !

Elias

Au lieu : d’agressions remets dit .lire en ajoutant d’autres commentaires dit parBegin
Mille excuses de ces fautes

jamais existe que dans l'imaginaire

SEUL L’AVENIR NOUS DIRA SI BIDEN(OBAMA) NE CAUSERA PAS TROP DE DEGATS EN ISRAEL !!!!!!!

alexandra

Sans doute. Mais il vont remettre les palestiniens en selle en leur faisant croire qu’ils importent, ce qui relancera leur frustration, leurs revendications inutiles et les tensions, au lieu de les mener à un compromis (la seule solution qui leurs reste).

Marco po

Ce n’est pas une question d’impulsion, c’est une question surtout qu’il faut bien étudier toutes les scénarios afin de pouvoir jouer de sanctions plus dures avec l’iran De désarmer en premier le Hezbollah avant tout négociation et vérification entre les usa et l’Iran si les démocrates le veulent sinon se sera la guerre ….

Elias

Vous oubliez l’entretien orageux de Biden avec Begin en 1982 durant laquelle Biden sénateur 38 ans avait dit à Begin qu’il pouvait diminuer l’aide. des USA à Israël
La réponse de Begin rescapé des camps d’extermination allemands et de sa déportation au goulag: voyez répondit il , mes jambes tremblent de peur , personne n’est venu à notre secours durant la guerre, , aucune aide lorsque les armées arabes nous ont attaqué, nous avons l’habitude de nous défendre seuls , alors avec ou sans votre aide nous continuerons à nous battre
Begin est le héros de la guerre d’indépendance avec le groupe Likoud où Stern puis fut le PM d’Israël et signa la paix avec Sadate l’égyptien
Mais Biden en 1982 en tant que sénateur avait été remis à sa place et avait me semble t il perdu son poste de sénateur
Avec Obama il n’a pas été comme Obama’s un véritable ami d’Israël et n’oublions pas la politique pro arabe d’Obama y compris les 10 millions de musulmans qui ont pu entrer aux USA durant 2008-2016 et son abstention au dernier scrutin de l’ONU permettant à l’ONU de voter la résolution anti israélienne sur les territoires de Judée Samarie , résolution présentée par la France de Hollande qui est toujours le fer de lance de l’UE contre Israël , et reste l’ennemi numéro 1 d’Israël depuis novembre 1967

Elias

Pas du tout marc et lisez cet article sur Israël valley : Begin et Biden sur internet , vous aurez le choix de cette rencontre
Je maintiens totalement ce que j’ai écrit de la rencontre orageuse entre Biden sénateur et Béguin PM d’Israël en ajoutant d’agressions remets di t par Begin en appuyant que nous somme un peuple de 3700 ans d’histoire
Shalom à nous mais ce qui est écrit est la totale vérité

Elias

Non marc je n’ai aucune mauvaise intention
Mais l’auteur nous donne une photo idyllique de notre très chère Golda Meier avec joe idenen 1973
Moi je voulais signaler queBiden en 1982 avait bien mena c’est le PM d’Israël Begin de suspendre l’aide financière et la réponse de Begin fut cinglante lui le rescapé des camps de la mort et du Goulag
Ceci pour dire comme vous l’avez aussi écrit qu’il faudra se méfier de Biden mais aussi de Harris après son interview à Al Arabya
Personnellement je crains le pire avec ce duo car derrière il y a Obama qui tire les ficelles et on connaît ce fourbe personnage anti israélien
Shalom