אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְו‍ֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם

Im-be’houkotay telekhou

ve’et-mitsvotay tishmerou va’asitem otam.

Si vous suivez Mes lois

Et faites attention à garder Mes commandements et à les faire. 

Une des Parashiot les plus dures de la Torah, pas seulement du point de vue du texte, mais du point de vue du contenu. Il y en a une seule qui correspond dans cette difficulté c’est Parashat Ki-Tavo dans Devarim. Le texte essentiel de la Parashah c’est une sorte de dilemne ou d’alternative qui s’attache au fait que la Torah est donnée à Israël. 

Le sujet général du livre de Vayiqra c’est la sainteté.

Le livre de Vayiqra rassemble toutes les Mitsvot qui concernent la pureté, l’impureté. C’est le projet de sainteté. En particulier le verset important qui se trouve dans Parshat Qédoshim :

 

קְדֹשִׁים תִּהְיוּ:  כִּי קָדוֹשׁ, אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם

Qedoshim tihyou ki qadosh Ani Hashem Eloheikhem 

 

Et qui formule le projet du Créateur pour l’histoire humaine, ce que j’ai appelé dans un autre vocabulaire d’une autre analyse : le projet du Créateur pour l’histoire du monde au 7ème jour. 

La Torah formule le projet de la Création pour chacun des jours des 6 jours du commencement. A la fin des 5 jours apparait l’homme dans l’histoire et donc il y a un projet pour l’histoire humaine : d’arriver à réaliser la sainteté la Qdoushah. 

Nous n’avons pas étudié cette année cette notion de sainteté. Je vous donne une des réponses données par les sources :

Chacune des valeurs qui sollicitent la conscience humaine est un absolu pour elle-même mais la sainteté n’apparait que  lorsqu’il y a l’unité de toutes les valeurs à la fois.

Les valeurs elles-mêmes sont en état de dispersion, elles peuvent être atteintes chacunes pour elle-même, mais le projet de l’authenticité de la créature n’est vraiment atteint que lorsque cette unité des valeurs se fait et dans chaque chemin où cela tend à se réaliser apparait un projet de sainteté.

Quelle est dans sa qualité la valeur de cette sainteté, c’est un sujet pour lui-même. 

Cela nous fait comprendre pourquoi la Torah, en tant qu’elle est l’ordre des Mitsvot qui permettent de réaliser la sainteté, va être donnée à Israël qui d’autre part est le peuple de l’unité. 

L’humanité est elle-même dans son histoire propre en état de dispersion. Et chacune des manières d’être homme de toutes les nations est capable de réaliser une des valeurs et devient à la limite le véhicule privilégié de cette valeur. C’est en cette nation-là qu’on finit par se renseigner à propos de telle valeur particulière. Le cas d’Israël est un cas particulier. Il n’est pas donné à la réalisation de telle  ou telle valeur en particulier, mais à un projet qui est littéralement surhumain par rapport au niveau de l’histoire humaine en général qui est celui de l’unité de toutes les valeurs à la fois. On retrouve le problème de l’identité des Patriarches et tout ce que nous avons étudié à ce sujet. 

Le fait que les commandements de la Torah concernant la séparation de la pureté et la restauration de la pureté sont données de façon corrolaire au projet de sainteté est un sujet pour lui-même que je rappelle brièvement : seul celui qui est candidat à l’identité de sainteté est vulnérable à l’impureté. Raison pour laquelle il y a accumulation des prescriptions concernant l’impureté et la pureté dans ce livre de Vayiqra. 

Ce qui du point de vue de l’évidence de la culture générale peut nous paraître paradoxal. Précisément celui qui est donné à la sainteté devrait être défini comme étant insensible à l’impureté. La Torah nous devoile que c’est en réalité exactement l’inverse. 

Si nous étions au niveau d’une morale d’intentions qui ne touche pas la réalité on pourrait suivre ce principe faux mais qui vient de l’évidence de base de toute la culture contemporaine. Par exemple l’expression « Tout est pur pour les purs »  alors que pour la Torah dit tout le contraire : « Pour les purs tout est danger d’impureté ». 

Au fur et à mesure qu’on avance dans le projet de sainteté alors précisément pureté et impureté cela devient sérieux Ce n’est plus une morale d’intention, cela devient concret. 

Il y a un étonnement à la lecture de ces textes : à partir du moment où Israël se définit par ce livre de Vayiqra comme étant « Am Qadosh » le peuple de la sainteté , c’est précisément lui qui est interpellé de manière aussi systématique concernant les risques d’impureté et l’exortation à la pureté. 

Toutes les Sidrot du livre de Vayiqra couvrent les différentes situations du comportement de l’identité humaine : la pureté et l’impureté au niveau de la vie intérieur, l’intention de la faute ou l’intention de repentir… tous les problèmes des sacrifices qu’il y a dans les 1ères Sidrot. Le problème de l’expiation qui concerne le problème de la revirginisation de la conscience. Et ensuite le problème de la pureté et de l’impureté au niveau corporel, l’atteinte au corps qui est le véhicule de la présence de la personne humaine. Ensuite, la pureté et l’impureté au niveau de la maison, au niveau de la  nourriture et des vêtements… 

On pourrrait s’étonner si ce peuple est saint pourquoi cette insistance de la Torah à dépister l’impureté ? Nous sommes là dans une atmosphère spirituelle radicalement inverse de ce qui a fini par être l’évidence immédiate dans la culture occidentale. 

Et puis finalement cette sainteté à travers le texte envahit toute la réalité du monde : temps espace pour le Shabat etc… 

Et une fois tout cela récapitulé, alors apparait cette alternative. 

Etant donné qu’il s’agit d’une identité ainsi définie, alors l’éventualité du sort qui s’y attache va être elle aussi dans les dimensions de l’absolu. Il va s’agir de ce qu’on appelle de manière générale la bénédiction ou de la malédiction, le bonheur et le malheur. 

Et amintenant que vous connaissez le statut d’identité qui est le vôtre dans ce projet de sainteté, alors sachez que s’y attache dans le cas où se statut est réalisé le bonheur d’être, dans le cas où se statut n’est pas réalisé le malheur d’être. C’est inévitable. Pas l’un ou l’autre seul, ce sont les deux faces d’une même médaille puisqu’il s’agit d’une vérité qui va être testée et réalisée au niveau de l’absolu alors le fait d’être lui-même sera vécu au niveau de l’absolu. Puisque la sainteté c’est sérieux alors le bonheur d’être ou le malheur d’être s’y attachent. Je ne rentre pas dans les détails, c’est un texte très difficile à lire. 

Nous avons vécu dans notre histoire ce paroxysme cette alternative et à l’échelle générale de l’histoire d’Israël comme une collectivité soit à l’échelle individuelle. 

A partir du moment où un être humain est candidat à l’être vrai alors tout ce qui lui arrive est vrai : le bonheur est vrai, le malheur est vrai. 

C’est ce qu’on appelle les To’ha’hot  – la To’ha’hah c’est l’exortation, l’interpellation.

Les To’ha’hot de la Torah sont dans cette Parashah de Behouqotaï. Les To’ha’hot que Moïse à la fin des 40 ans du désert donnera, révélées par Dieu-lui-meme, se trouvent dans la Parashah de KiTavo. 

Je rappelle le principe que nous connaissons:

Le fait que cette double éventualité sous forme d’alternative soit ainsi formulée de façon aussi massive, ne signifie pas que c’est une prophétie de fatalité fatale.

Tout se passe comme si la Torah veut nous décrire les conditions de notre propre identité. Elle ne veut pas nous prédire notre histoire mais nous décrire les éventualités. D’ailleurs, d’une façon générale, toutes les prophéties sont dans ce même principe. Le prophéte n’est pas le devin qui annonce un événement à tel jour tel endroit. Le prophète est celui qui diagnostique les éventualités qui s’attache à telle ou telle histoire ou à telle ou telle manière d’être.

Il ne s’agit pas d’une prédiction de fatalité mais d’une analyse des conditions qui s’attache à une certaine identité. 

Le fait que nous soyons à la fin de cette histoire et qu’elle se soit passée de cette manière plutôt que d’une autre manière invite à la prudence. Les deux choses se sont réalisées simultanément : la ligne de la bénédiction et la ligne de la malédiction. 

On est surtout sensible aux souvenirs de catastrophes et oublieux de l’autre dimension. Dans la sagesse des nations les peuples heureux n’ont pas d’histroire parce que toute leur histoire est faite des malheurs qu’ils ont eu entretemps. En realité les deux choses se sont réalisés.

BEHOUKOTAÏ – Manitou

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