Présidentielle 2022 : au Trocadéro, Éric Zemmour veut encore croire à la « surprise »

« Il nous reste 14 jours, c’est une éternité » : Eric Zemmour a mobilisé des dizaines de milliers de partisans dimanche place du Trocadéro, à Paris, où il a adressé plusieurs clins d’œil à l’électorat des Républicains pour conjurer les sondages.

Sous un soleil de plomb, le candidat d’extrême droite a revendiqué « la plus grande démonstration de force de cette campagne, un sondage grandeur nature, un avant goût de la surprise à venir » selon lui, à deux semaines du premier tour.

Devant des nuées de drapeaux français, il a évoqué le nombre de « 100 000 personnes » présentes, le même avancé une semaine plus tôt par les Insoumis lors du meeting de Jean-Luc Mélenchon place de la République. « J’ai choisi le Trocadéro pour venir laver les affronts de la droite », a affirmé Eric Zemmour, alors que Nicolas Sarkozy et François Fillon y avaient tenu meeting en 2012 et 2017, perdant la présidentielle dans la foulée.

Le candidat Reconquête!, donné autour de 10% dans les intentions de vote, a fait huer trois rivaux : la LR Valérie Pécresse, « une centriste déjà prête à voter Emmanuel Macron », la candidate RN Marine Le Pen, une « socialiste en économie qui ne veut plus prendre aucun risque sur les sujets régaliens ». Et Emmanuel Macron « qui ne sait toujours pas de quel bord il est ».

« Macron assassin »

Des « Macron assassin » ont même retenti dans la foule lorsqu’Eric Zemmour a listé plusieurs victimes d’attaques, dont Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans tuée chez elle en mars 2018.

Des termes immédiatement dénoncés par la macronie mais aussi sa concurrente de droite LR Valérie Pécresse. « Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », a-t-elle twitté.

Au coude-à-coude avec Valérie Pécresse dans les sondages, distancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et légèrement derrière Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour a fait applaudir plusieurs cadres de l’aile droitière de LR : Eric Ciotti, Francois-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez et Nadine Morano, ainsi que le RN Jordan Bardella. « Je suis venu vous livrer un secret… Nous sommes les seuls à être de droite. Je suis le seul candidat de droite », a-t-il lancé bravache.

Perché sur une estrade bleue monumentale, il a également repris son antienne anti-impôts car « trop c’est trop ». Ponctuant son discours de citations de Victor Hugo ou Jacques Brel, il a moins insisté que d’habitude sur l’immigration, laissant ce thème aux orateurs précédents, Marion Maréchal en tête. « Combien de temps avons-nous encore avant que la France ne devienne une France africaine, (…) combien de temps avant que l’islam ne soit majoritaire sur notre terre ? », a questionné la nièce de Marine Le Pen sous les vivats.

L’ancien LR Guillaume Peltier avait auparavant quasiment repris une formule de François Fillon pour galvaniser la foule. « Ils nous disaient seuls« , « soudain vous voilà à perte de vue ».

Et l’ancien député de Vendée Philippe de Villiers n’a pas manqué de saluer la « France du vote caché ».

Parmi les oratrices, Laurence Trochu (Mouvement conservateur), issue de la Manif’ pour tous, a exalté les valeurs de la famille face à ce « féminisme qui émascule les hommes et travestit les femmes ».

« Du mal à coexister »

Dans la foule, entre Marseillaises, slogans « on est chez nous » ou « ils sont où les antifas ? », de nombreux militants ne croyaient pas aux sondages.

Devant la scène, Tom Celcuk, drapeau de Normandie à la main, a dit défendre les valeurs « identitaires » et « la famille ». Le Trocadéro, ça peut « donner un élan » face à Marine Le Pen « qui s’est beaucoup gauchisée », a estimé le jeune homme de 19 ans.

Un peu à l’écart, Jean-Louis Faure, un élégant monsieur de 75 ans, était « venu en voisin » du XVIe arrondissement, comme il y a cinq ans pour François Fillon. Ce rapatrié d’Algérie hésite encore pour son vote mais pense qu’Eric Zemmour pose la « question essentielle, celle de la civilisation ». « La civilisation musulmane est différente de la nôtre, on a du mal à coexister ».

Valérie Dunoix, 50 ans, béret bleu sur la tête, a fait le trajet depuis Lyon avec sa fille Priscilla. Elle trouve qu’Eric Zemmour « lève des tabous » sur l’immigration et apprécie son discours sur le « respect » du professeur. Pour elle, « l’école publique, c’est la catastrophe aujourd’hui ».

Par La Provence (avec AFP)

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