Arabisme, islamisme et hégémonie iranienne

Le « Printemps arabe » déclenché le 17 décembre 2010 en Tunisie puis dans d’autres pays arabes avait été censé de renverser les régimes établis après leur l’indépendance, suite à la période de colonisation par la France et la Grande Bretagne. Le but était de les remplacer par des régimes adaptés à la réalité du XXIe siècle, des régimes à vocation sociale, à identité arabe et islamique, et surtout anti-occidentaux.

Ce fut un échec cuisant car les régimes arabes ont été confrontés à deux menaces principales : l’islam radical et l’hégémonie iranienne.

Dans la lutte contre le radicalisme islamique, certains régimes arabes n’ont pas hésité à faire appel à des puissances étrangères (Russie, Chine ou États-Unis) qui elles, n’avaient pas de passé colonial dans la région. Certains se sont même tournés vers la France et le Royaume-Uni afin de pouvoir survivre à la vague montante de l’islam radical.

D’autres ont appelé au secours des puissances arabes voisines (intervention de l’Arabie saoudite à Bahreïn) et des puissances périphériques du Moyen-Orient (Turquie et Iran) pour les aider à contrecarrer les intentions hégémoniques et les actes terroristes des radicaux islamistes associés à al-Qaïda, Daesh ou les Frères musulmans.

Une décennie plus tard, la Libye demeure le seul pays arabe dont le régime n’a pas survécu. Devenu un État en faillite, divisé entre des factions rivales, dont le sud est contrôlé principalement par des islamistes radicaux.

Le Liban aussi lutte pour survivre en tant que nation.

Les principales raisons de la désintégration de la Libye sont la lutte entre ses deux principales divisions géographiques – la Tripolitaine et la Cyrénaïque – pour le contrôle de l’État, et une lutte entre tribus concurrentes dans lesquelles des puissances étrangères tentent d’imposer leur influence. Le Liban, en revanche, est victime de son corps politique confessionnel et sectaire mal géré et corrompu et une incapacité de faire face à la subversion extérieure de l’État.

Une décennie plus tard, la Libye demeure le seul pays arabe dont le régime n’a pas survécu. Devenu un État en faillite, divisé entre des factions rivales, dont le sud est contrôlé principalement par des islamistes radicaux.

A ce jour, les Frères musulmans battent en retraite et sont complétement vaincus, tandis que leurs dirigeants vivent en exil ou incarcérés dans des camps de détention et prisons. En Tunisie, les Frères musulmans sont dans l’opposition, constamment traqués par le régime et confrontés à des tribunaux pour haute trahison.

Il est important de souligner que dans l’histoire moderne du Moyen-Orient et du monde arabe, l’Iran n’a jamais été omniprésent, influent, dictant des   gouvernements arabes de la région. Il n’est pas absurde de voir des délégués iraniens surveillants des élections parlementaires en choisissant des présidents et des premiers ministres. Cette nouvelle étape a permis à l’Iran d’intervenir directement et indirectement dans des conflits et des guerres régionales.  Les Ayatollahs se vantaient ouvertement que quatre capitales arabes étaient sous leur protection au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.

De ce fait, le Moyen-Orient arabe est divisé en deux régions politiquement polaires : celle du nord s’étendant du Liban à l’Irak (y compris le Yémen au sud et il y a quelques années le Soudan aussi), une région à majorité chiite, et au sud, mis à part au Yémen, une majorité sunnite profondément anti-iranienne.

C’est clair, la guerre entre l’arabisme et l’hégémonie iranienne est omniprésente et bien loin d’être terminée.

Source : jcpa.org

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