Affaire Karachi: Edouard Balladur relaxé et François Léotard condamné dans le volet financier

Mis à jour le – Par France Bleu

L’ancien Premier ministre Edouard Balladur a été relaxé ce jeudi par la Cour de justice de la République dans le volet financier de l’affaire Karachi. Son ancien ministre de la Défense François Léotard est condamné à deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.

L'ancien Premier ministre Edouard Balladur lors de l'audience le 27 janvier 2021
L’ancien Premier ministre Edouard Balladur lors de l’audience le 27 janvier 2021 © Maxppp – Aurélien Morissard

 

L’ancien Premier ministre Edouard Balladur a été relaxé ce jeudi par la Cour de justice de la République dans le volet financier de l’affaire Karachi. Il était poursuivi pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995. Son ancien ministre de la Défense François Léotard a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour complicité d’abus de biens sociaux.

Edouard Balladur et François Léotard n’étaient pas présents ce jeudi à l’audience de la Cour de justice de la République pour entendre le jugement.

La peine à l’encontre de l’ancien ministre de la Défense correspond à ce que le procureur général avait demandé lors du procès début février. A l’inverse, Edouard Balladur est relaxé alors que le procureur général avait réclamé pour lui un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe pour leurs clients.

« Je prends acte avec satisfaction de la décision de la Cour de justice de la République qui reconnaît enfin mon innocence », après « un quart de siècle de calomnies », a réagi Edouard Balladur dans un communiqué transmis par ses avocats. De son côté, François Léotard a déclaré avoir « honte de la justice française » et annoncé son pourvoi en cassation.

Les victimes de l’attentat de Karachi dénoncent une justice à deux vitesses

Dans cette affaire qui remonte à plus de 25 ans aujourd’hui, Edouard Balladur était soupçonné d’avoir en partie financé sa campagne électorale de 1995 grâce à des rétrocommissions illégales versées en marge de la vente de sous-marins au Pakistan. L’ancien Premier ministre a toujours affirmé que ces fonds provenaient de dons de militants et de la vente de gadgets lors de réunions publiques.

Un jugement très attendu par les familles des victimes de l’attentat de Karachi en 2002 : 11 Français, dont 8 Cherbourgeois de la Direction des constructions navales, avaient trouvé la mort. Et pour beaucoup de leurs proches, c’est bien l’existence du système financier qui est à l’origine du drame.

_ »Cette décision n’est pas cohérente. Alors que le directeur de cabinet d’Edouard Balladur a été condamné l’an dernier en correctionnelle à une lourde peine, aujourd’hui la Cour de justice de la République estime que le premier ministre de l’époque n’était pas au courant. C’est scandaleux »_, réagit l’une des victime de l’attentat de Karachi, Gilles Sanson.

Quant à maître Olivier Morice, l’avocat des victimes, qui ne pouvaient pas se porter parties civiles dans ce procès, « ce procès montre qu’il est urgent de supprimer la Cour de justice de la République, et d’en finir avec cette justice à deux vitesses ».

Rappelons que la Cour de justice de la République est la seule juridiction à pouvoir juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions. Ses décisions sont définitives.

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