A la fin de la série de bénédictions et de malédictions que l’on récitait sur le mont Guerizim, la Tora maudit « celui qui ne soutiendra pas (??? ?? ????) les paroles de cette loi pour les faire. Et tout le peuple dira : Amen ! » (Devarim 27, 26).
Ce verset vise, selon la plupart des commentateurs, dont Rachi, celui qui n’accepte pas la Tora dans son intégralité.
Telle est également l’opinion de Ramban/Nahmanide qui ajoute cependant : « On a également dit, selon la Hagada, qu’il s’agit du ‘hazan (terme qui désigne le bedeau dans le langage talmudique) qui ne tient pas droits les livres de Tora afin qu’ils ne tombent pas. Cela vise, à mon avis, le ‘hazan qui ne dresse pas le rouleau de la Tora devant le public afin de montrer à tous son texte écrit, ainsi qu’il est écrit dans la Massékheth Sofrim (14, 14) : “On le tient bien haut afin de montrer son texte écrit à tous ceux qui se trouvent à sa droite et à sa gauche, puis à ceux qui se trouvent en face et à son arrière. Et tous les fidèles, les hommes comme les femmes, doivent alors s’incliner et dire ; Voici la Tora que Moïse a placée… (???? ????? ??? ?? ???) (Devarim 4, 44)” Et tel est effectivement l’usage. »
On peut donc dire que c’est dans ce verset de la parachath Ki thavo que trouve son origine le rite de la hagbaa (présentation aux yeux des fidèles du rouleau ouvert de la Tora).
Dans cette haftara, Hachem promet aux enfants d’Israël de leur « apporter de l’or au lieu de cuivre, de l’argent au lieu de fer, du cuivre au lieu de bois, et du fer au lieu de pierres » (Isaïe 60, 17). Comme l’explique Radaq, Hachem réparera de cette façon les spoliations que nous ont fait subir les peuples du monde, qu’Il obligera ainsi à nous indemniser de nos dommages.
Mais suffira-t-il à nos pires ennemis, pour se racheter de leurs crimes, de nous verser de l’or et de l’argent ?
« Rabbi Yo‘hanan a enseigné : Malheur aux nations du monde qui n’ont d’autre moyen de réparer leurs torts que par de l’or et de l’argent ! Mais répareront-ils la mort de rabbi Aqiba et de ses collègues qu’ils ont massacrés ?
Pour eux il est écrit : “Je les purifierai, certes, des autres transgressions »>Article original, mais de leur sang de rabbi Aqiba et de ses collègues »>Article original Je ne les purifierai pas” (Joël 4, 21). » (Adapté de Roch hachana 23a selon le commentaire du Maharcha).
Comment ne pas penser ici aux assassins de tous les âges qui, après nous avoir massacrés, ont cherché à réparer leurs crimes en nous versant des indemnisations !
Jacques KOHN.
![]() |
![]() |