Ce mercredi sort en librairies « Le Naufragé », co-écrit par Benjamin Sportouch, de L’Express, et Jérôme Chapuis, de RTL.

L’ouvrage dresse le portrait d’un président qui a voulu croire à la victoire jusqu’au bout. Extraits. Février 2011: Bayrou dans la chambre de Sarkozy

Nicolas Sarkozy prend François Bayrou par le bras.

« Viens avec moi ! »

Les deux hommes quittent le bureau du président.

En ce début d’année 2011, la Tunisie, l’Egypte sont le théâtre de révolutions populaires.

Le président du MoDem est venu pour parler de politique étrangère.

Mais voilà que Nicolas Sarkozy l’entraîne dans une visite guidée du palais de l’Elysée.

On pousse les portes capitonnées, on franchit des couloirs étroits.

Jusque dans les appartements privés!

La scène est surréaliste: François Bayrou le terrien, qui a dénoncé avec une vigueur extrême les écarts de style du locataire des lieux, se retrouve dans la chambre à coucher du président de la République!

Celui-ci lui montre sa valise de DVD, ceux qu’il regarde le soir avec Carla, ici ou à leur domicile du XVIe arrondissement de Paris.

19 avril 2011: premiers préparatifs

« Tu peux pas être à l’heure pour une fois? » Nicolas Sarkozy jette un regard nerveux en direction de Brice Hortefeux.

Il n’a pas attendu son ami de trente ans pour commencer la réunion.

Nous sommes en avril 2011.

Un an pile avant le premier tour de la présidentielle.

Deux ministres ont pris place autour de la table, Bruno Le Maire et François Baroin, ainsi que le secrétaire général de l’Elysée, Xavier Musca. Jean-François Copé, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, s’est fait représenter par un collaborateur.

Tous sont priés de garder le secret le plus total sur ce qui constitue l’une des toutes premières réunions de préparation de la campagne présidentielle.

Nicolas Sarkozy n’entend pas laisser dire à l’extérieur qu’il pense à 2012.

Mais déjà, en toute discrétion, il imprime sa marque.

En cette journée printanière, il est question du futur siège de l’UMP, qui doit déménager en décembre du VIIIe arrondissement de Paris – à 300 mètres de l’Elysée – pour le XVe, plus excentré.

La façade du bâtiment est au coeur des préoccupations du président.

« On pourra bien mettre l’affiche avec le slogan en dessous? » demande-t-il.

Les participants s’observent interloqués.

Bien sûr, tout est possible !

Les plans initiaux prévoyaient un logo géant « UMP » réalisé en sérigraphie.

Ils sont remisés.

19 octobre 2011: une naissance en plein sommet

A Francfort, ce 19 octobre 2011, tout le gotha mondial de la finance est réuni pour les adieux de Jean-Claude Trichet, qui s’apprête à quitter la présidence de la Banque centrale européenne.

Il y a là Christine Lagarde, directrice générale du FMI, José Manuel Barroso, président de la Commission, la chancelière Angela Merkel.

Et donc Nicolas Sarkozy, qui s’est invité à la dernière minute.

On improvise une réunion, loin du buffet et des convives.

Les participants se retrouvent dans un grand salon rectangulaire et froid. Un témoin rapporte que l’ambiance est extraordinairement tendue.

L’Allemagne refuse la moindre concession sur la question des eurobonds , qui permettraient de mutualiser la dette européenne.

La France exige des avancées sur l’amélioration de la gouvernance de la zone euro.

Durant toute la réunion, le médecin de Nicolas Sarkozy est en contact permanent avec la clinique de la Muette.

En début de soirée, son téléphone sonne une nouvelle fois.

Il le tend à l’officier de sécurité, qui à son tour le donne au chef de l’Etat.

Ainsi, c’est en pleine réunion de crise sur l’euro que Nicolas Sarkozy apprend qu’il est papa d’une petite fille.

Espérant peut-être réchauffer l’atmosphère, il en fait part aussitôt à Angela Merkel.

« La chancelière a réagi assez froidement », rapporte un proche du président.

15 janvier 2012: Sarkozy et les psys

Dimanche 15 janvier, Nicolas Sarkozy reçoit Jean-Louis Borloo dans son bureau.

Le président est toujours passablement énervé NDLR: la France a perdu son triple A deux jours avant. »>Article original

L’ancien ministre livre un souvenir très personnel de cette rencontre. A l’en croire, ce jour-là, il dit ses quatre vérités au futur candidat:

« Je t’avais bien dit qu’il fallait faire un virage social en novembre 2010.

 » Très vite, l’un et l’autre tombent veste et cravate.

Selon Jean-Louis Borloo, Nicolas Sarkozy concède: « Bon, tu avais raison, j’aurais dû.

Mais maintenant qu’est-ce qu’on fait? »

L’amitié entre les deux hommes dépasse la politique.

Jean-Louis Borloo a de l’affection pour le président.

En petit comité, il l’appelle souvent « mon petit frère ».

« On peut tout se dire avec Nico. »

Il en veut pour preuve les confidences les plus intimes qu’il soutient avoir reçues de Nicolas Sarkozy.

Celle-ci, par exemple : « Un jour, il m’a dit qu’il était allé voir un psy, une femme, assure l’ancien ministre.

C’était au début de son mandat, ajoute-t-il. Je ne sais pas s’il a continué. »

Le chef de l’Etat avait été choqué par la Une du Point du 29 mai 2008 : « Sarkozy et les psys ».

« C’était justement à ce moment-là », précise Jean-Louis Borloo.

5 mars 2012: le halal, terrain de conflit Fillon-Copé

Au matin du 5 mars, sur Europe 1, le Premier ministre suggère aux juifs et aux musulmans de revenir sur les « traditions ancestrales » d’abattage rituel des animaux , qui, selon lui, ne correspondent plus aujourd’hui « à grand-chose ».

La déclaration passe d’abord assez inaperçue.

Mais certains vont en faire la publicité, et ils ne sont pas forcément là où on les attendait.

François Fillon va pâtir de la guéguerre que lui et Jean-François Copé se livrent, depuis plusieurs mois déjà.

Jérôme Lavrilleux, bras droit du patron de l’UMP, appelle en fin de journée Salima Saa, nouvelle figure de la diversité au sein du parti, pour lui signaler -au cas où elle aurait été privée d’informations les douze dernières heures- les propos du chef du gouvernement.

Elle est envoyée en service commandé.

La future candidate aux législatives à Roubaix (Nord) prend la plume et envoie un communiqué aux médias peu après 23 heures.

Elle y condamne vigoureusement les déclarations du Premier ministre.

Elle se dit « attristée de voir s’étaler des jugements négatifs et dévalorisants sur les musulmans de France ».

« De tels propos n’ont pas de place dans le débat », insiste Salima Saa.

Le lendemain, les condamnations sont unanimes.

5 avril 2012: les états d’âme des grands élus

Nicolas Sarkozy interpelle l’huissier avant qu’il ne quitte la pièce:

« Quand Buisson sera là, vous le ferez entrer. »

Regards étonnés autour de la table.

Que vient faire le conseiller de l’ombre dans une réunion politique?

Ce jeudi 5 avril, comme chaque semaine, les membres du « comité stratégique » se retrouvent dans le salon vert qui jouxte le bureau du chef de l’Etat, au premier étage de l’Elysée.

Il y a là les ténors de la majorité: François Fillon, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Jean-François Copé.

Et donc un invité surprise. Sans les prévenir, le président candidat a convié son politologue préféré, le véritable stratège de sa campagne.

Lorsque Patrick Buisson pénètre dans la salle, la discussion a déjà commencé. Nicolas Sarkozy a les traits tirés: il atterrit tout juste de la Réunion, il a passé deux nuits d’affilée dans l’avion.

« Assieds-toi, assieds-toi », lui intime-t-il.

Buisson s’exécute, sans saluer personne. « Il est comme ça, il considère que la distance crée l’influence », relève Jean-Pierre Raffarin.

Le politologue prend longuement la parole.

Il se livre à une démonstration très argumentée sur les chances de réélection du président sortant … »>Article original.

L’ex-Premier ministre est impressionné par l’exposé sans notes et le talent oratoire de Patrick Buisson.

Mais il demeure très sceptique sur le rôle prépondérant qui lui est accordé. Comme beaucoup d’élus, il regrette que les « collaborateurs » du président aient pris le pas sur les politiques dans cette campagne.

« Pour éviter les affrontements entre Fillon et Copé, Copé et Bertrand, etc., Sarkozy a préféré mener une campagne solitaire, avec une poignée de conseillers autour de lui. »

« Nicolas pense qu’il se suffit à lui-même », regrette aussi Thierry Mariani, l’un des plus anciens amis politiques du président candidat.

« On est associés mais on ne partage pas, regrette Jean-Pierre Raffarin.

Ç’aurait été utile de parler de stratégie en amont.

On n’est pas dans la conception. Il faut juste qu’on ait le moral. »

L’Express.fr Article original

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marman68

Madame Béttancourt à donné des sous, a monsieur Nicolas Sarkosy pour soutenir son élection Présidentielle de 2007, Je me demande bien ce que ca peut foutre à tous ces journaleux de merde, Madame Béttancoucourt pourrait bien soutenir le pape et lui donner des sous, et alors ….. c’est ces sous non, elle les a gagné, ET Honnêtement, et si elle à fait fortune avec lorèal c’est qu’elle a bien plaçé ses sous alors dites moi qu’esqu’il y a de malhonnête à ça ???Maintenant elle était libre libre de faire ce qu’elle voulait avec SES SOUS quand à SARKOSY, vous n’avez pas voter pour lui, alors maintenant foutez lui la paix non de non, si j’ai des sous de côté et que j’en donne une partie à monsieur Hollande est ce que je vait être poursouivi en Justice ?????????????????????????????? C’est une question , alors qui veut me répondre????????????