Gilbert Sinoué écrit un grand « roman » dont la lecture, pasionnante, laisse songeur.

Qui était vraiment Gandhi ? On connaît son message (la non-violence), ses méthodes (la désobéissance civile), son grand oeuvre (la lutte contre la discrimination). Mais que sait-on de l’homme ?
La légende, dorée ou noire, s’est emparée de lui de son vivant. Il n’est pas impossible que ce soit la fiction qui permette de cerner au plus près les motivations profondes de cet homme complexe, secret, au comportement souvent difficile à expliquer. C’est ce que fait Gilbert Sinoué dans un grand « roman » dont la lecture, passionnante, laisse songeur.

Quand il débarque en Afrique du Sud, après des études de droit en Angleterre, Gandhi n’est pas encore l’icône poli -tique de tout un peuple. Loin de là ! C’est un personnage doux, timide, assez indifférent aux événements politiques et beaucoup moins à l’argent. Ce qui intéresse Gilbert Sinoué, c’est le basculement des destins.

Pourquoi ce riche avocat décide-t-il de consacrer sa vie à la lutte contre l’injustice?

Tout se déroule en une nuit. En juin 1893, dans la petite gare de Maritzburg. Là, le jeune bourgeois arriviste découvre l’arrogance raciale.

Dix ans plus tard, il rencontre Hermann Kallenbach, un architecte juif allemand. Entre les deux hommes commence une amitié sincère, forte, mélan ge de fascination… et d’autre chose.

Quelque chose que les historiens ont inter pré -té comme une his toire d’amour homosexuelle et qui apparaît ici sous la forme de ce que Gandhi appelait lui-même l' »Amour pur ».

La force de ce roman est de donner la parole à Kallenbach. A travers la correspondance entre les deux hommes (toutes les lettres reproduites ici sont authentiques), on découvre la mise en place d’un lien que l’on se gardera bien de juger avec les critères désespérément moraux de notre époque.

Amitié? Amour?

Qu’importe, au final. Ce qui compte, c’est l’état de sujétion qui s’instaure entre le leader pacifiste et Kallenbach. Ce dernier est le véritable révélateur d’une nature portée au déferlement de la libido, à des pulsions considérées comme des malédictions, ainsi qu’à une intransigeance domestique proche de la tyrannie, contrariée par un usage total de la volonté

Gandhi fut un grand homme. Mais on sait depuis Goethe qu' »il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre ». Pour ses amis ou ses amants non plus.


La Nuit de Maritzburg, par Gilbert Sinoué. Flammarion, 452 p., 21 euros.

François Busnel/ L’Express Article original

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Yaacov

Au secours jforum marche sur la tête
L’article précédent parle du Rav Cohen qui a pris la place du Rav Obadia Yoseph comme d’un pestiféré puis raconte avec beaucoup de lyrisme l’amour entre deux hommes

Bref jforum, c’est un vrai site à merde

oxomars

A propos de Gandhi, je recommande la biographie de ce singulier personnage par Jacques Attali. On y découvre avec stupeur l’admiration effrénée que cet allumé des Indes avait pour Hitler.
En ce qui me concerne je met ce gus au même niveau que le courtisan de la République récemment décédé. Et adulé par tous les gauchistes d’Europe.

Rebfil

malgré cette idylle judéo indienne , Gandhi n’ a pas etait spécialement un ami du peuple juif surtout sur les derniers années de sa vie , ou il milita pour la cause palestinienne , le renouveau arabe , il fut tres critique pour Israël et mis TOUTE sa notoriété pour soutenir  » les nouveaux damnés de la terre » que sont les palestiniens , freres de resistance a israel et a la perfide albion pour lequel il participa entrainant ainsi tout son peuple derriére lui ……