La semaine dernière, le Front National a été désigné pour la première fois comme le plus grand parti de France au cours d’un sondage Ifop réalisé pour le Nouvel Observateur, avec 24% d’intentions de votes.

La semaine d’avant, Marine Le Pen, la dirigeante du parti, avait été désignée 3ème figure politique la plus populaire en France, à égalité avec les deux anciens Premiers ministres François Fillon et Alain Juppé, et l’actuelle patronne du FMI, Christine Lagarde.

Pour l’économiste Jacques Attali, qui a été conseiller spécial de l’ancien président français François Mitterrand, on ne pourra pas endiguer la montée du Front National en se contentant de le diaboliser.

Sur son blog du site Lexpress.fr, Attali observe que l’un des arguments les plus convaincants du parti de Marine Le Pen est celui selon lesquels les politiques qui ont été au pouvoir depuis une trentaine d’années ont tout essayé, mais que cela n’a produit aucun effet : le chômage est toujours en hausse, la classe moyenne est de plus en plus pauvre, une frange croissante de la population ne survit plus que grâce aux aides de l’Etat, les jeunes quittent le pays pour trouver du travail, et l’insécurité se généralise. Attali rappelle qu’en 1933, la démocratie allemande a disparu parce que 40% des électeurs allemands ont choisi de voter pour le parti nazi, précisément parce qu’il n’était encore jamais parvenu au pouvoir.

Le programme du Front National plait, parce son programme est limpide, il repose sur l’arrêt de l’immigration, le rejet de la monnaie unique, et l’arrivée de nouvelles têtes au gouvernement. Pour juguler la montée du Front National, Attali recommande donc de s’en tenir à 2 idées fortes :

1/ On ne peut pas dire que les partis qui ont été au pouvoir ont tout essayé, puisqu’ils ont refusé de mener les réformes difficiles qui permettraient d’assurer le retour d’une croissance pérenne et de la création d’emplois. D’ailleurs, aucune de ces réformes ne fait partie du programme du Front National ;

2/ A contrario, le programme du Front National comporte des mesures qui mèneraient à la catastrophe. L’abandon de l’euro mènerait à une dépréciation importante du franc, qui conduirait elle-même à une forte augmentation des intérêts de la dette du pays et à un renchérissement du coût des importations. La suspension de l’immigration affecterait le fonctionnement d’une grande quantité de secteurs industriels et de services. Les deux mesures devraient être accompagnées d’une fermeture des frontières qui provoquerait un exode, une baisse des exportations, une hausse du chômage et une hausse du coût de la vie. La démocratie s’en trouverait menacée.

« C’est de cela qu’il faut parler avec les extrêmes en exigeant un débat sur le fond de leur programme. C’est en osant reformer qu’on évitera leur venue au pouvoir », conclut-il.

par Audrey Duperron
express.be Article original

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