Avec ce livre, le rav Jonathan Sandler (zal) nous emmène en voyage, au fil des Parachiot – le passage biblique de la semaine – et des fêtes, d’un bout à l’autre de l’année juive. En mettant en lumière, à chaque étape, leur signification et leur enseignement pour nous aujourd’hui, en ce 21ème siècle si troublé, si tumultueux.

La méthode choisie : citer un verset et l’interpréter, en s’appuyant sur différentes sources, des maîtres du Talmud, le long des siècles, à des auteurs du monde des lettres et des sciences moderne, guide le lecteur sur les chemins de l’étude de la Tora. Avec, pour lui, le plaisir de la lecture, des textes courts au style vivant. Pour l’auteur, cependant, un véritable tour de force, mais impératifs du journalisme obligent, puisque ces textes ont été publiés, à l’origine, dans le magazine Kountrass, où Jonathan assurait, depuis plus de deux ans, les rubriques « Parachiot et fêtes ».

« Tant qu’il gardera cette plaie, il sera impur… Il demeurera isolé, sa résidence sera hors du camp » ( Lévitique, 13, 6 ).

Bizarre, non ? Une sorte de directive hygiénique, voici des milliers d’années ? En quoi sommes-nous concernés ?

Comme l’ont expliqué les sages du Talmud, il s’agit en fait d’une maladie de peau frappant ceux qui se livrent à la médisance. (lachon hara, « mauvaise langue « dans sa traduction littérale) La sanction, l’isolement, est, soulignent-ils, extrêmement lourde, presque comparable à la peine de mort. Jonathan Sandler s’interroge sur ce qui fait, dans la pensée juive, l’inestimable valeur de la vie. C’est pouvoir donner. Aussi, face à la déclaration, si souvent reprise, d’un célèbre philosophe français : « L’enfer, c’est les autres », elle nous enseigne l’inverse : « C’est le fait d’être privé de tout moyen de prodiguer quoi que ce se soit aux autres qui s’assimile aux pires supplices. » N’empêche, cette sévérité reste difficile à comprendre ? Comme d’ailleurs d’autres préceptes ! Lévitique 24, 10, évoque le cas d’un homme qui, du coup, rejette tout, devient renégat. La compréhension, observe notre auteur, doit certes jouer un rôle prépondérant dans notre existence, mais n’est pas une condition sine qua non. D’ailleurs, c’est bien le cas dans notre vie quotidienne : nous prenons l’avion, mais bien peu de gens comprennent quelles techniques lui permettent de voler…

Et du reste : « La Tora orale foisonne de questions, le Talmud s’interroge sans cesse … La Tora ne refuse jamais des questions : elles constituent, au contraire, un procédé impératif pour son étude ».

Richesse et profondeur des idées, animées par une foi profonde, un authentique amour de la Tora et du peuple d’Israël, de l’autre en général. Nourries des vastes connaissances talmudiques acquises en dix années de Yechiva à Jérusalem, après le bac en France, et de la culture française, puisée dans les livres par (fait assez rare de nos jours pour être souligné) ce lecteur insatiable. Avec, aussi, un vrai talent d’écriture, qui ne demandait qu’à s’affirmer. Et le sens de la formule : ce titre, pour la fête de Chavouth « Le don de la Tora, un cadeau entre ciel et terre », ou encore, à propos du verset Exode 27,10, où il cite le Maharal de Prague comparant la Tora à la lumière, qui se situe au-delà du temps : ainsi, plusieurs siècles avant Einstein, il avait déjà vu le temps comme « relatif ». Sans certes présenter de démonstration physique « mais on ne peut demander à un métaphysicien de faire le travail d’un physicien ». On pourrait multiplier les exemples.

Le « jeune terroriste », selon l’expression de médias français, s’entraînait à tuer. Le jeune enseignant – il n’avait que 30 ans – qu’il a assassiné, avec ses deux fils, Arié (6 ans) et Gabriel (3 ans) ainsi que la petite Myriam Monsenego (8 ans), le 19 mars 2012, à l’école Ozar Hatora de Toulouse, parce qu’ils étaient Juifs, se consacrait à transmettre la pensée juive et faire le don, à l’élève et à son lecteur, de la capacité à se bâtir du sens à sa vie. Il fait, à travers ce livre entendre et rayonner sa voix.

Et c’est bien dans cette perspective qu’Eva Sandler, l’épouse de Jonathan, a choisi comme titre à cet ouvrage « Pour plus de lumière ».

Pour plus de lumière – Jonathan Sandler

Commentaires sur les parachiot et les fêtes – Ed. Kountrass

NDLR : Le texte provient de l’éditeur – nous nous sommes interdit de le corriger.

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Armand Maruani

Tout à fait d’accord avec alteb . Au nom de Jésus ( qui était Juif ) on nous a fait beaucoup de mal . En son nom on a créé l’antisémitisme et l’église en est la principale responsable . Mais D. merci on a survécu . Nous sommes restés le noyau dur et surtout la mémoire . Ceux qui nous ont quittés ont toujours voulu tuer le père pour exister . Ils savent que nous détenons la vérité et ce , pour l’éternité .

alteb

Monsieur CARUEL.

Je me permet de vous conseiller de lire la bible, ISAIE 11.

Et peut etre comprendrez vous pourquoi YESCHOUA (JESUS) n’est pas considéré par les Juifs comme le Messie.

Cordialement.

ALTEB.

Commethique

Pour plus de lumière, O ! mon peuple, il est temps d’ouvrir ton coeur, ton âme et ton esprit à Celui qui a dit:  » JE SUIS LA LUMIERE DU MONDE, CELUI QUI ME SUIT NE MARCHERA PAS DANS LES TENEBRES MAIS IL AURA LA LUMIERE DE LA VIE »
C’est ton Messie, YESCHOUA (JESUS) LE FILS ETERNEL DE D.IEU.
Quand le comprendras-tu enfin pour ton bonheur ?

Jacques CARUEL

Armand Maruani

Le Peuple Juif a toujours été éblouissant , il est la victime des obscurantistes et des jaloux . Je ne cesse de le répéter et je le martèlerai jusqu’au dernier souffle de ma vie parce que j’en suis convaincu ( et je suis loin d’être un mystique ) : Israël sera le phare de l’Humanité . Il a tout pour Lui ( 5 ) .

P.S / Le ( 5 ) est une superstition tunisienne , il vaut mieux la sortir , on ne sait jamais . Le mauvais oeil j’y crois .