ÉGYPTE Les nouveaux heurts font 53 morts.

SUR LE MÊME SUJET
À Delga, la confiance entre coptes et musulmans brisée après des attaques Article original

Au moins 53 personnes ont péri hier en Égypte dans des heurts entre la police et des manifestants partisans du président islamiste destitué en juillet par l’armée Mohammad Morsi, à l’occasion du 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973. Aucun policier ne figure parmi les morts, selon un responsable du ministère de l’Intérieur. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis la semaine de répression sanglante qui avait débuté le 14 août quand soldats et policiers avaient dispersé par la force deux rassemblements pro-Morsi au Caire.

Ainsi, 38 personnes ont été tuées au Caire, quatre à Beni Soueif, une à Delga et une autre à Assiout, a détaillé Khaled al-Khatib, responsable du département des urgences au ministère de la Santé, sans préciser qui avait péri, où et dans quelles circonstances. Selon lui, 209 autres ont été blessées. Dans la capitale hier, de violents heurts ont éclaté entre pro et anti-Morsi et les policiers antiémeute qui ont dispersé les islamistes à coups de grenades lacrymogènes, de chevrotine et, parfois, de rafales d’armes automatiques, dès que leurs rassemblements grossissaient, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le ministère de l’Intérieur a accusé dans un communiqué les manifestants d’avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre et vandalisé des biens publics au Caire, contraignant les policiers à « intervenir ». Selon le ministère, 423 personnes ont été arrêtées dans la capitale.

Dans le même temps, quelques milliers d’anti-Morsi s’étaient également rassemblés hier au Caire sur la place Tahrir, emblématique pour la révolte populaire qui a renversé le président Hosni Moubarak début 2011. Une bonne dizaine d’avions de chasse de l’armée égyptienne ont survolé une fois la capitale en formation et à très basse altitude pour commémorer la guerre de 1973, selon des journalistes de l’AFP. Symbole de la toute puissance de l’armée au cœur du nouveau pouvoir, ces manifestants brandissaient de nombreux portraits non pas du président ou du Premier ministre mais du général Abdel Fattah al-Sissi, chef d’état-major, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, considéré comme le nouvel homme fort de l’Égypte et dont les photos ornent désormais la plupart des rues, boutiques et administrations du pays. Le mouvement Tamarrod, à l’origine de manifestations monstres le 30 juin pour réclamer le départ de M. Morsi accusé de vouloir islamiser à outrance la société, avait lui aussi lancé un appel à la mobilisation hier.

Comme presque chaque jour depuis sa destitution, les pro-Morsi – notamment l’influente confrérie islamiste des Frères musulmans – avaient appelé à manifester à l’occasion de la commémoration hier de la guerre du Kippour, que l’Égypte considère comme une « victoire » contre Israël dont elle avait réussi à enfoncer les défenses durant plusieurs jours. Depuis le 14 août, militaires et policiers ont tué plus d’un millier de manifestants pro-Morsi, arrêté plus de 2 000 Frères musulmans, dont la quasi-totalité de leurs leaders, interdit leurs activités et gelé les avoirs de la confrérie qui avait pourtant remporté haut la main les législatives fin 2011. Et depuis la mi-août policiers et militaires ont carte blanche pour ouvrir le feu sur tout manifestant qui s’en prend à des biens publics, ce qui laisse libre cours à la plus large interprétation.

lorientlejour.com Article original

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires