Un bureau et une secrétaire pour Bertrand Delanoë, une pratique légale ?LE SCAN – Dans un contexte de restrictions budgétaires à la mairie de Paris, la droite parisienne crie au scandale.

Bertrand Delanoë pourrait avoir un bureau à la mairie de Paris ainsi qu’une secrétaire à mi-temps pour répondre aux courriers des Parisiens et aux nombreuses invitations qu’il reçoit encore de l’étranger. Cette information du Parisien a été commentée, jeudi, d’une conférence de presse Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris, et la proposition doit être débattue lors du prochain conseil Paris en début de semaine prochaine.

La droite parisienne dénonce une proposition «choquante, paradoxale et contradictoire», alors que les enveloppes allouées au fonctionnement des groupes politiques dans les mairies d’arrondissement ont été réduites de 10%.

Certains avancent même que cette pratique serait illégale.

Jean-François Legaret, vice-président du groupe UMP au conseil de Paris, s’emporte auprès du Scan:

«C’est scandaleux! Fera-t-on la même chose pour tous les anciens maires au frais du contribuable alors que l’heure est aux économies? Delanoë n’est pas le seul ancien élu à recevoir du courrier. Mon père, ancien élu de Paris et décédé en 1976, en reçoit encore!»

Contacté par Le Scan, Bruno Julliard explique que l’ancien maire de Paris s’est vu conférer le statut de maire honoraire par le préfet de paris au mois d’avril dernier.

En effet, l’article 2122-35 stipule que cette distinction revient de droit à tout maire ayant exercé pendant plus de 18 ans. Avec ses deux mandats à la tête de l’hôtel de ville, auxquels s’ajoute la durée de ses précédents mandats d’élu de conseiller de Paris, Bertrand Delanoë est légitime d’obtenir ce statut.

Mais l’article précise ensuite que «l’honorariat des maires, maires délégués et adjoints n’est assorti d’aucun avantage financier imputable sur le budget communal».

Et c’est sur ce dernier point que se concentrent les critiques à droite: «aucun moyen ne peut être affecté aux maires honoraires», a lancé Nathalie Kosciusko-Morizet lors d’un déjeuner avec la presse. Au cabinet du maire on balaie les accusations: «il n’y a aucun avantage financier automatique», mais la délibération du conseil de Paris peut affecter des moyens s’il y a un intérêt concret pour la ville».

«Une opération mal préparée et mal négociée»

Bruno Julliard avance en outre que le bureau prévu pour Delanoë sera obtenu par un réaménagement des locaux de la Direction des Affaires culturelles.

Pour ce qui est de la secrétaire employée à mi-temps, il plaide pour une action de transparence puisque le cabinet d’Anne Hidalgo se charge déjà de répondre au courrier lié à l’ancienne fonction de Bertrand Delanoë. Ce serait donc une clarification d’une dépense déjà supportée par le budget municipal.

De son coté Jean-François Legaret s’indigne: «Comme si un bureau n’engendrait aucun frais! Et le téléphone, et la ligne internet? Cette opération est mal préparée et mal négociée. Je ne suis même pas sûr que ce le projet soit porté à délibération». Nathalie Kosciusko-Morizet avertit:

«Si Paris s’y met, toutes les autres collectivités vont s’y mettre (…) Si Bertrand Delanoë a besoin d’une secrétaire, que le groupe PS le lui paye.»

Au PS On considère cette idée illogique, Bertrand Delanoë n’étant pas élu du groupe socialiste de Paris.

«Ce courrier est adressé au maire honoraire, y compris par des gens haut placés comme des ambassadeurs, et ce serait un préjudice d’image pour la ville que de ne pas y répondre», avance-t-on au cabinet d’Anne Hidalgo.

Marc de Boni/ Le Figaro.fr Article original

Des bureaux pour les ex-maires : une pratique discrète

C’est une réalité peu connue : comme Bertrand Delanoë pourrait le faire à Paris, certains anciens maires peuvent conserver un bureau dans l’hôtel de ville après avoir quitté leurs fonctions.

Tout juste retiré de la scène parisienne, Bertrand Delanoë pourrait bénéficier d’un bureau et une secrétaire à la Mairie de Paris pour répondre aux courriers et aux nombreuses sollicitations qu’il reçoit.

Une information qui a fait bondir la droite parisienne, alors que l’ancien édile ne dispose plus de fonctions électives.

Mais alors à quel titre pourrait-il bénéficier de cet avantage?

Celui de maire «honoraire» de la capitale.

Un statut qui lui revient de droit après ses deux mandats à la tête de la ville et ceux de conseiller de Paris exercés auparavant.

Pour autant, la mise à disposition d’un bureau pour les anciens maires est-elle une pratique courante en France? Si le cas de Pierre Mauroy à Lille est connu, peu d’autres noms ont fuité. Mais la pratique existe bel et bien, comme en témoigne l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF): «C’est quelque chose qui se fait, mais je ne connais pas de cas spécifique.

C’est en général à la discrétion des élus et il n’y a aucune règle qui en régisse le principe», indique-t-on en interne. «Ça se fait aussi au sein des associations d’élus.

Des anciens présidents peuvent disposer d’un bureau comme président d’honneur», ajoute-t-on.

L’AMGVF est en revanche plus dubitative sur la présence éventuelle d’une secrétaire dans le cas de Bertrand Delanoë. «Il faut regarder combien ça coûte et comment c’est financé.

Car à l’heure où on parle d’économies, ce n’est peut-être pas la peine», souligne l’association.

«Deux poids, deux mesures»

Au sein de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), on s’indigne des différences constatées dans l’exercice du métier selon que l’on est maire d’une petite ou d’une grande ville.

«Évidemment que dans nos communes nous ne délivrons pas de bureau aux anciens maires!», réagit, hilare, le président de l’AMRF, Vanik Berberian.

«Cette situation montre bien qu’il existe en France deux poids, deux mesures: il y a les élus comme nous qui mettent le charbon dans la machine et puis il y a les princes de la République, ceux qui se pavanent avec leur chauffeur. Nous avons le même titre, ça s’écrit pareil, mais la réalité n’a rien à voir», tacle le maire de Gargilesse-Dampierre, dans l’Indre.

S’il estime «excessif» qu’un ancien maire puisse bénéficier d’un bureau, Vanik Berberian juge aussi le phénomène «nouveau». «Je n’avais jamais entendu parler d’un cas similaire que ce soit dans une mairie ou plus largement dans les conseils régionaux ou généraux», assure l’édile, qui dénonce un décalage avec les économies demandées par l’État.

Marion Joseph/ Le Figaro.fr Article original

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