Les prochains 22 mois jusqu’à la fin du mandat du président Obama promettent d’être la période la plus difficile dans l’histoire des relations USA – Israël.

Désormais guère entravé par des préoccupations électorales, au cours de la semaine dernière Obama a démontré ses mauvaises intentions à l’encontre d’Israël de deux façons.

D’abord, le département de la justice a fait fuiter son intention de mettre en examen le Sénateur Démocrate Robert Menendez pour corruption. Il est le sénateur Démocrate le plus senior, et l’ancien président du Comité des Relations Etrangères du Sénat. C’est aussi le critique le plus affirmé de la politique de compromis d’Obama avec le régime iranien.

En tant qu’ancien procureur fédéral des USA, Andrew McCarthy a écrit cette semaine sur ‘PJMedia’ : « Il est parfaitement raisonnable de croire que Menendez soit coupable de délits de corruption et que son opposition politique sur l’Iran est un facteur de la décision du gouvernement de le mettre en cause. Dit autrement, si Menendez s’efforçait de créer une interférence en faveur d’Obama pour l’accord avec l’Iran plutôt que de le saborder, je crois qu’il ne serait pas inquiété ». 

La poursuite contre Menendez nous apprend qu’Obama souhaite quitter son poste après avoir énormément diminué le soutien à Israël chez les Démocrates. Et il n’hésitera pas à user de tactiques d’un bras puissant contre ses amis Démocrates pour atteindre son but.

Nous avons déjà fait l’expérience des efforts d’Obama en ce domaine dans ce qui a conduit au discours de Benjamin Netanyahou devant les Chambres réunies du Congrès le 3 mars avec sa campagne pour inciter les législateurs Démocrates à boycotter ce discours. 

Maintenant, par sa décision contre Menendez, Obama a clairement démontré que le soutien à Israël – même sous forme d’une opposition à l’armement nucléaire de l’Iran – sera personnellement et politiquement coûteux pour les Démocrates.

On ne peut souhaiter pas que les implications à long terme des décisions d’Obama de transformer le soutien des USA à Israël en une question partisane n’existent pas. Il est possible que son successeur, chef du Parti Démocrate, possède une vision plus sympathique d’Israël. Mais il est possible aussi que l’architecture de récolte des financements Démocrates et les racines du soutien qu‘Obama a construites au cours des six années précédentes survivront à sa présidence et en conséquence, les Démocrates auront intérêt à s’opposer à Israël. 

La raison pour laquelle Obama est si enclin à transformer Israël en une question partisane a été démontrée par la seconde décision qu’il a prise la semaine dernière.

 Jeudi dernier, 28 février, la conseillère Nationale à la Sécurité, Susan Rice, a annoncé que le coordinateur du NSC pour le Moyen-Orient Phil Gordon était rétrogradé et remplacé par le dénigreur obsessionnel d’Israël Robert Malley.

Malley, qui a servi comme membre junior de l’équipe de NSC sous le gouvernement Clinton, se mit en avant à la fin 2000 quand, après l’échec du sommet pour la paix de Camp David en juillet 2000 et l’éclatement de la guerre terroriste palestinienne, Malley co-rédigea un éditorial dans le ‘New York Times’ reprochant l’échec des négociations à Israël et au Premier ministre d’alors Ehud Barak.  

Ce qui était le plus remarquable à l’époque sur les positions de Malley, c’est qu’elles étaient en totale opposition avec  celles exprimées par Bill Clinton. Clinton imputait le blâme de l’échec des pourparlers sans hésitation sur les épaules du dirigeant palestinien d’alors, Yasser Arafat.

Non seulement Yasser Arafat avait rejeté les offres sans précédent d’un Etat palestinien et de la souveraineté sur Gaza, la majorité de la Judée et de la Samarie et de parties de Jerusalem, y compris le Mont du Temple, mais il refusa de faire une contre-offre. Puis deux mois plus tard, il lança la guerre terroriste palestinienne.

Comme Jonathan Tobin l’a expliqué dans la revue ‘Commentary’ cette semaine, à travers ses écrits et commentaires, Malley a légitimé le rejet palestinien du droit d’Israël à l’existence. Malley pense qu’il est parfaitement raisonnable que les Palestiniens refusent de concéder leur exigence d’une immigration libre de millions d’Arabes étrangers vers l’Etat juif dans le cadre de leur ‘droit au retour’ concocté, même si l’objectif clair de cette exigence est de détruire Israël. Comme Tobin l’a noté, Malley croit que le terrorisme palestinien contre Israël est « compréhensible même s’il n’est pas vraiment louable ».

Pendant sa campagne présidentielle en 2008, Obama encore sénateur plaça Malley sur sa liste comme membre de son  équipe de politique étrangère. Quand des groupes pro-Israël critiquèrent sa nomination, Obama renvoya Malley. 

Mais après sa réélection en 2012, ne craignant plus les conséquences d’engager un conseiller ouvertement anti-Israël, de ceux qui ont des contacts documentés avec des terroristes du  Hamas et qui a exprimé son soutien à la reconnaissance du groupe terroriste, Obama a nommé Malley pour servir de conseiller senior pour l’Iran l’Irak et la Syrie et les Etats du Golfe. 

Encore face aux élections au Congrès de 2014, Obama promit que Malley n’aurait aurait aucune responsabilité sur les questions liées à Israël et aux Palestiniens. Mais la semaine dernière, il l’a nommé pour diriger la politique du NSC en relation avec tout le Moyen Orient, y compris Israël. 

La signification plus profonde de la nomination de Malley est qu’elle démontre que l’objectif d’Obama dans le temps qui lui reste à son poste est de réaligner la politique des USA aux Etats-Unis  à l’écart d’Israêl. Avec sa politique au Moyen Orient conduite par un homme qui pense que le but des Palestiniens de détruire Israël est légitime, on peut s’attendre à ce qu’Obama étende sa pratique de reprocher l’absence de paix entre Israël et les Palestiniens uniquement sur les épaules d’Israël.

La nomination de Malley montre qu’il n’y a rien qu’Israël puisse faire pour dissiper le tsunami de la pression américaine qu’il s’apprête à endurer. Elire un gouvernement de Gauche pour remplacer le Premier ministre Benyamin Netanyahou ne fera aucune différence. 

Exactement comme Malley voulait blâmer Ehud Barak pour l’absence de paix, – qui alla à camp David comme dirigeant d’une coalition minoritaire, dont les positions sur les retraits territoriaux étaient rejetées par une large majorité d’Israéliens  – de la même façon on peut supposer que lui, comme son patron, reprochera à Israël l’absence de paix au cours des 22 mois à venir, sans égard à qui sera à la tête du prochain gouvernement. 

Dans cette veine, on peut s’attendre à ce que le gouvernement américain étende les positions anti Israël qu’il a toujours tenues.

La position écrite des USA concernant la négociation israélo-palestinienne qui a fuité la semaine dernière vers le journal ‘Yediot Aharonot’ a montré clairement la direction où Obama souhaite aller. Ce document appelait Israël à se retirer aux lignes d’armistice indéfendables de 1949, avec de minimes révisions.

Dans les 22 mois à venir, nous pouvons nous attendre à ce que les USA utilisent des mesures de plus en plus coercitives pour contraindre Israêl à capituler sur cette position.

 

Le jour où les négociations parrainées par le gouvernement US ont commencé en juillet 2013, l’UE  a annoncé qu’elle interdisait à ses Etats membres d’avoir des liens avec des entités israéliennes opérant au-delà des lignes d’armistice de 1949, à moins que ces opérations n’impliquent l’assistance aux Palestiniens dans leurs activités anti Israël. L’idée que l’UE aurait initié une guerre économique contre Israël le jour où les pourparlers ont commencé sans coordonner la décision avec le gouvernement Obama est bien sûr absurde. 

Nous devons nous attendre à ce que les USA fassent un usage extensif de la guerre économique européenne contre Israël dans les années à venir, continuent de stimuler le mouvement antisémite BDS (Boycott, Désinvestissement, sanctions) et augmentent la rhétorique diffamatoire plaçant Israël dans le même sac que le régime d’apartheid d’Afrique du Sud. 

Les relations de renseignement et de défense entre les USA et Israël seront aussi placées sur la table de découpe.

Alors qu’Obama et ses conseillers se vantent constamment que les liens de renseignement et de défense entre Israël et les USA ont augmenté pendant sa présidence, au cours des années passées, cers liens ont souffert coup après coup. Pendant la guerre avec le Hamas l’été dernier, agissant sous les ordres directs de la Maison Blanche, le Pentagone a instauré un embargo partiel – non officiel – sur les armes vers Israël.

De même pour les liens de renseignement, au cours du mois passé, le gouvernement US a annoncé à plusieurs reprises qu’il met fin au partage du renseignement vers Israël sur Iran. 

Le scandale des ‘courriels’ d’Hillary Clinton a révélé que pendant sa mission au poste de Secrétaire d’Etat, Clinton a transféré au ‘New York Times’ des informations ultra secrètes concernant les opérations d’Israël contre l’Iran. On a aussi appris que le vice-président de l’Etat Major est pointé du doigt comme la source des fuites concernant le virus informatique ‘Stuxnet’ qu’Israël et les USA auraient développé conjointement pour paralyser les centrifugeuses nucléaires de l’Iran.

En d’autres termes, depuis qu’il a pris son poste, Obama a utilisé les liens du renseignement des USA avec Israël pour nuire à la sécurité nationale d’Israël à au moins deux occasions.

Il a aussi usé de la diplomatie pour nuire à Israël. L’été dernier, Obama a cherché un règlement diplomatique de la guerre entre le Hamas et Israël qui aurait assuré au Hamas tous ses buts de guerre, dont son exigence de frontières ouvertes et l’accès au système financier international.

Maintenant bien sûr, il se moque éperdument de son opposition bipartisane, et de l’opposition d’Israël et des Etats arabes sunnites, dans l’espoir de conclure un accord nucléaire avec l’Iran qui ouvrira la voie aux ayatollahs pour développer des armes nucléaires et étendre leur contrôle hégémonique sur le Moyen Orient.

Au milieu de tout cela, et face à 22 mois d’hostilité toujours croissante, alors qu’Obama poursuit son but de mettre fin à l’alliance entre les USA et Israël, les Israéliens sont appelés à élire un nouveau gouvernement.

Cette semaine, le consortium des anciennes grosses légumes de la sécurité qui se sont alliés pour élire un gouvernement de Gauche conduit par Isaac Herzog et Tzipi Livni a accusé Netanyahou de détruire les relations d’Israël avec les USA. L’implication était qu’un gouvernement conduit par Herzog et Livni restaurera les liens d’Israël avec les USA.

Pourtant, comme Obama l’a montré clairement dans ces deux-là pendant tout son mandat, et au cours de la semaine passée avec la nomination de Malley et la mise examen de Menendez, Obama a la responsabilité unique de la détérioration de nos liens avec notre premier allié. Et comme ses actes l’ont aussi démontré, Herzog et Livni à la barre n’auront aucun répit face à la pression des USA. Leur volonté de faire des concessions aux Palestiniens que Netanyahou refuse de faire mènera simplement Obama à changer les règles du jeu plus loin sur le terrain. Selon son objectif d’abandonner l’alliance des USA avec Israël, aucune des concessions qu’Israël n’acceptera ne suffira.

Et donc nous devons nous demander quel est le dirigeant qui fera le meilleur job pour limiter le danger en attendant le départ d’Obama tout en maintenant un soutien global suffisant des USA à Israël pour reconstruire l’alliance après qu’Obama aura quitté la Maison Blanche.

La réponse, semble-t-il, va de soi.

La campagne de la Gauche pour reprocher à Netanyahou l’hostilité d’Obama rendra à tout le moins impossible à un gouvernement Herzog/Livni de résister à la pression de USA dont ils disent qu’elle disparaîtra dès le moment où Netanyahou aura quitté son poste.

A l’opposé, comme l’opposition publiée des USA fuitée dans ‘Yediot Aharonot’, Netanyahou a démontré une grande capacité pour éluder la pression des USA. Il a donné son accord pour avoir des négociations fondées sur une position des USA qu’il a rejetée et a poursuivi des pourparlers pendant neuf mois jusqu’à ce que les Palestiniens y mettent fin. Ce faisant, il est parvenu à neuf mois de répit avec une pression ouverte des USA tout en démontrant le radicalisme des Palestiniens et leur opposition à une coexistence pacifique. 

Sur le front iranien, le discours courageux de Netanyahou devant le Congrès la semaine dernière a donné de l’énergie aux opposants d’Obama pour agir et poussé Obama sur la défensive pour la première fois tout en élargissant le soutien populaire à Israël.

Il est clair que les choses ne feront que devenir plus difficiles dans les mois à venir. Mais étant donnés les risques, le choix des électeurs d’Israël mardi prochain est aisé.

Par Caroline B. GLICK

Initialement paru dans le « Jerusalem Post », 13 mars 2015

http://www.frontpagemag.com/author/2015/caroline-glick/israels-next-22-months/

 

Adaptation française de Sentinelle 5775 ©

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