Décès de la romancière juive américaine Mameve Medwed

L’autrice avait écrit sept romans, notamment un best-seller aux Etats-Unis, et était connue pour son humour et pour la revendication de son identité juive

BOSTON (JTA) — Mameve Medwed avait souvent écrit au sujet de son Maine natal dans ses essais et dans ses romans qui avaient été salués pour leur humour et leur empathie à l’égard des faiblesses des gens ordinaires, et notamment des mères juives.

Medwed vivait à Cambridge, dans le Massachusetts, sa ville d’adoption qui avait souvent joué un rôle prépondérant dans ses livres, où elle s’est éteinte, le 26 décembre, des suites d’un cancer des poumons.

Le roman primé de Medwed écrit en 2006, How Elizabeth Barrett Browning Saved My Life, avait été un best-seller national.

En plus de ses sept romans et de nombreuses nouvelles, elle était une critique littéraire très prisée et une essayiste dont les travaux étaient publiés dans le Boston Globe, dans le New York Times et dans le Gourmet Magazine.

Ses livres, notamment Men and Their Mothers, comportaient souvent des personnages juifs, des références à la culture juive et un humour qui reflétait ses origines juives.

« Son identité juive était une pièce déterminante de son puzzle artistique », a commenté son fils, Daniel Medwed, auprès de la JTA.

Elle avait tiré son humour des histoires racontées par ses tantes, ses oncles et ses cousins juifs, a-t-il ajouté.

« Elle écoutait plus qu’elle ne parlait, elle avait l’oreille qui traînait, elle était toujours à la recherche d’une histoire. Il y avait beaucoup de rires et de situations amusantes dans ses romans, et nombre d’entre eux parlaient du dépassement de l’adversité », a continué son fils.

Mameve Stern, nommée d’après ses deux grands-mères, Mamie et Eva, a grandi à Bangor, dans le Maine, dans la toute petite communauté juive d’une ville dominée par les catholiques et par les protestants dans les années 1940 et 1950. Son grand-père avait été le tout premier rabbin de Bangor, mais sa mère n’était guère pratiquante et souhaitait s’intégrer au mieux auprès de ses voisins chrétiens. Son père, pour sa part, avait grandi dans un foyer pratiquant.

Medwed a fréquenté une école juive et célébrait les fêtes juives chez ses tantes, oncles ou cousins qui habitaient à proximité. Elle avait admis qu’elle avait des sentiments mitigés concernant cette éducation juive.

« J’ai eu une vie tiraillée », avait-elle écrit dans un essai publié dans l’ouvrage How to Spell Chanukah… and Other Holiday Dilemmas une anthologie écrite en 2007 et éditée par Emily Franklin. « Qui étais-je ? Devais-je fêter Hanoukka ou Noël ? Est-ce que je préférais le père Noël… ou les récits bibliques de Moïse et de Rachel ? »

Diplômée du Simmons College, Medwed a enseigné l’écriture de la fiction pendant de nombreuses années au Cambridge Center for Adult Education. En 1979, elle avait rencontré l’autrice Elinor Lipman lors d’un cours d’écriture pour adultes à la Brandeis University, un cours fait par le critique et éditeur Arthur Edelstein.

« Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant qu’on devienne proches », a raconté Lipman à JTA, se rappelant qu’elles étaient les deux seules, dans cette classe, à écrire dans un style considéré comme humoristique.

Pendant 40 ans, les deux femmes travaillaient ensemble – « au point que nous nous faisions passer chaque mot que j’écrivais, chaque mot qu’elle écrivait – qu’il s’agisse de chapitres, d’essais, de critiques littéraires, absolument tout », a continué Lipman, qui a écrit des best-sellers comme The Inn at Lake Divine et Good Riddance.

« Ses personnages sont modestes. L’humour ne provient jamais d’une estime de soi élevée. Il naît d’un point de vue contrit sur la vie. Je pense que c’est juif », a poursuivi Lipman. « Elle a été élevée dans le Maine. C’est un humour juif de Nouvelle Angleterre. »

Si Medwed aimait divertir ses lecteurs grâce à son esprit et à ses fins heureuses, elle prenait son travail très au sérieux, avait-elle confié au Boston Globe.

« Je voudrais rendre hommage à la fiction humoristique. Je pense que les gens qui écrivent des choses drôles sont mal jugés, on dit qu’ils sont trop légers. Je dis que ce n’est pas vrai. Nous abordons des sujets qui sont abordés par tous, mais d’un point de vue domestique – avec des relations familiales qui peuvent refléter finalement des enjeux beaucoup plus importants. »

Medwed, dont l’époux, Howard, était décédé en 2019, laisse derrière elle deux fils, une sœur et quatre petits-enfants.

Par PENNY SCHWARTZ   fr.timesofisrael.com

L’autrice juive Mameve Medwed. (Crédit : mamevemedwed.com/Grace Yagel for JTA)

 

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